NKURUNZIZA COMMENCE UN NOUVEAU MANDAT DELICAT

Burundi news, le 26/08/2010

Par Gratien Rukindikiza

Le citoyen Nkurunziza vient de se reconduire au pouvoir après une mascarade d'élections. Est Président démocratique celui qui a été élu au cours des élections transparentes. Les Présidents putschistes étaient des fois reconnus en fonction de leur apport. Certains burundais sont en droit de ne pas reconnaître un homme qui s'investit par la force en violation des règles démocratiques. Si Burundi News reconnaît Nkurunziza comme Président, il le reconnaîtra comme le Président Buyoya à la suite de son putsch.

Un mandat mal commencé

Le citoyen Nkurunziza a manqué de félicitations de la part des Présidents de la région et des pays occidentaux. Même son protecteur rwandais Kagamé n'a pas envoyé de message malgré les sollicitations.

Lors de l'investiture, seul le Président rwandais Paul Kagamé était présent. Il va de soi que l'absence des autres Présidents de la sous région est significative. Ils ont compris que son élection est douteuse et ils ne voulaient pas cautionner son investiture. L'envoi des délégation est plus diplomatique que politique.

Opposition extra parlementaire incontournable

Compte tenu des arrangements de l'Uprona et le CNDD-FDD, le peuple burundais ne devra pas attendre de l'Uprona de faire l'opposition. Ce parti sera complice comme il l'a été depuis l'assassinat du Président Ndadaye en octobre 1993.

L'opposition incarnée par l'ADC Ikibiri a son rôle à jouer. La société civile a aussi sa place. Un pouvoir  sans opposition au Parlement n'a pas la tâche facile. Même pendant les régimes militaires, une opposition existait mais en dehors des cercles politiques. C'est de cette opposition interne au sein de l'armée que des coups d'Etat naissaient. C'est aussi dans la dictature que les rébellions naissent.

Des caisses vides, des bailleurs de fonds réticents

Nkurunziza commence son mandat avec un trésor public à sec. Certaines sociétés importantes de la capitales ont déjà anticipé leurs impôts de 2011. L'Etat manque d'argent. La campagne a coûté très cher. Plusieurs sociétés paraétatiques ont été sollicitées et certaines ne pourront pas s'en sortir. La société Sosumo est à plat car elle a beaucoup financé le parti CNDD-FDD depuis des années. La Regideso cumule des dossiers de détournement de fonds. Quiconque dénonce ces actes est jeté en prison sur ordre du directeur général de Regideso. Le cas flagrant est celui du journaliste Thierry Ndayishimiye d'Arc en Ciel.

Les bailleurs de fonds exigent le respect des droits de l'homme, de la bonne gouvernance etc.... Or, c'est le tendon d'Achille du pouvoir.

Une rébellion pendant le mandat de Nkurunziza

La question qui se pose au Burundi est de savoir quand Rwasa va commencer la rébellion. Fidèle à ses principes, Rwasa cultive sa discrétion et très peu de gens savent où il se trouve. Est-il au Congo, au Burundi, en Tanzanie ou même dans la ville de Bujumbura?

Les conditions objectives d'une rébellion sont créées par le pouvoir. Demain, d'autres groupes peuvent prendre les armées pour rétablir la démocratie. Aucun régime n'est éternel. Le CNDD-FDD est miné des querelles internes. La rébellion peut même provenir de là on ne l'attendait pas, au CNDD-FDD.