REBONDISSEMENT DE L'AFFAIRE MANIRUMVA

Burundi news, le 10/05/2011

Par Gratien Rukindikiza

Le dossier de l'assassinat de Manirumva est une épine dans les petits pieds du pouvoir. Certains doivent regretter d'avoir tué ce militant anticorruption. Tout a été écrit, dit. Les présumés coupables sont connus, les rapports d'enquêtes citent des noms, pas les moindres. Si un chef des services de renseignement a tenu à assister ou assassiner lui-même Manirumva, c'est que la mission venait de loin, pour ne pas dire d'en haut.

Sésé est renvoyé du Canada

Gabriel Nduwayo, alias Sésé, qui était parti au Canada, profitant de la complicité du pouvoir, sera renvoyé demain mercredi. Il sera accompagné par des policiers canadiens qui le remettront aux autorités burundaises, un cadeau empoisonné. En effet, la comparution de Sésé ne fera que compliquer la situation pour le pouvoir. S'il se met à parler, la justice aura du mal à suivre. Les services de renseignement seront tentés de l'éliminer en simulant une évasion.

Le retour de Sésé a été préparé par le pouvoir dans le secret. Certains hauts cadres de la police ont été lâchés.

Ndakugarika contre David Nikiza

Des réunions ont été tenues par certaines personnalités du pouvoir pour faire avancer ce dossier Manirumva, mais de leur façon. Ainsi, le policier David Nikiza qui a participé à l'assassinat de Manirumva selon le rapport international sera sacrifié, arrêté et jeté en prison avec le commandant du groupement de Bujumbura Uwamahoro.

Ndakugarika, directeur général adjoint de la police, devait arrêter Nikiza David. La nouvelle est arrivée dans les oreilles de Nikiza et celui-ci a pris précaution. Oeil pour oeil, dent pour dent. Nikiza David, en sa qualité de commandant de la région policière Ouest, a arrêté et jeté en prison un commandant de la police qui opérait dans Bujumbura rural. Il a été dit dans les médias que la police a commencé à faire de l'ordre dans ses rangs. Erreur! L'officier de la police arrêté serait  un neveu de Ndakugarika. Nikiza a demandé et obtenu  l'accord du ministre Bunyoni. Cet officier se trouve actuellement à Mpimba. Il avait commis des bavures mais il n'était ni le seul, ni la première fois.

Aujourd'hui, le torchon brûle entre Nikiza et Ndakugarika. Au même moment, le Burundi peine à obtenir l'aide de l'Union européenne qui exige des négociations, le respect des droits de l'homme et le retour à la démocratie.

A suivre.