ET SI LE MARCHE CENTRAL AVAIT ETE BRULE POUR LES AFFAIRES DE NKURUNZIZA

 Burundi news, le 03/03/2015

Par Gratien Rukindikiza

Le marché central de Bujumbura a été incendié le 27 janvier 2013. Ce jour, le Président Nkurunziza était absent au pays. Plusieurs faits ont étonné les Burundais. Les camions citerne des pompiers n'étaient pas en ordre de fonctionner. Certains étaient partis à Ngozi pour arroser le stade olympique de Mwumba, chez le Président Nkurunziza. Un autre camion était occupé à remplir la piscine privée de Bunyoni. Le seul camion citerne qui s'est présenté après plusieurs heures avait oublié de mettre de l'eau dans son réservoir. Il était vide. Ce sont des hélicoptères venus du Rwanda qui ont aidé à éteindre l'incendie sans rien sauver. Tout a été fait comme s'il était prévu de longue date de brûler le marché central de Bujumbura.

Un marché incendié pour laisser place à un surpermaché

Burundinews avait donné des détails sur les commanditaires de l'incendie.  http://burundinews.free.fr/actualites/brulemarchebujua2.html

Des noms reviennent toujours à savoir le général Adolphe Nshimirimana, Ndakugarika et un employé de la Documentation nommé Kazungu. Ces gens roulent en général pour le Président Nkurunziza.

Le lendemain de l'incendie, avant même que le feu soit complètement éteint, le gouvernement a donné des détails d'un supermarché avec des parkings dans le sous- sol qui sera construit à la place du marché central brûlé. Il est presque impossible de penser à un autre projet le lendemain de l'incendie sans que ce projet ne  soit conçu avant l'incendie. Tout indique, comme nous l'avons écrit, que celui qui a commandité l'incendie du marché de Bujumbura avait déjà un plan de remplacement du marché. En d'autres termes, il était difficile de faire partir les commerçants pour mettre à la même place un supermarché. Seul un incendie pouvait régler la question.

Etranges manœuvres du Président Nkurunziza  pour s'accaparer du marché central

Le terrain du marché central a été attribué à une société chinoise nommée Sino African trading  investment basée à Hong Kong. La société n'est pas si chinoise qu'on peut le croire.

La société Sino African trading a deux associés : China&Africa international investment et International complex technologies. La société International complex technologies a deux associés à savoir Dong Cao et Pascal Gasunzu. Or, Monsieur Pascal Gasunzu est l'ambassadeur du Burundi en Chine. Depuis quand un ambassadeur peut créer une société dans le pays où il représente sa nation et aussi gagner des marchés dans le pays d'origine?

 Qui se cache derrière notre ambassadeur en Chine?

Une société chinoise ou plutôt burundaise?

La société Sino African trading investment a un capital de 100 millions de dollars Hong kongais. Cependant, cette société a deux associés en personnes morales à savoir les sociétés International Complex technologies et China&Africa international investment.

International Complex détient 40 % du capital de Sino African investment; donc à hauteur de  40 millions de dollars HK. Cela revient à dire qu'avec un capital de 10 000 $HKD, la société a acheté des actions de 40 000 000 HKD. Même Jésus n'a pas multiplié les pains autant. China&African international détient les 60 % du capital de Sino African investment; donc à hauteur de 60 millions de HKD. Aussi un miracle, la petite société de 10 000 HKD rachète des parts de 60 000 000 HKD.

International Complex technologies a deux associés comme nous l'avons écrit. Les deux associés Dong Cao et l'ambassadeur du Burundi en Chine Monsieur Pascal Gasunzu forment un couple. Madame Dong Chao est l'épouse de l'ambassadeur du Burundi en Chine. A ce niveau, Monsieur l'ambassadeur a gagné le marché central de Bujumbura à hauteur de 40 % avec ses 1 300 $US du capital de sa société. La deuxième société serait constituée avec des actionnaires de la famille.

La société Sino African trading a été constituée le 22 septembre 2014. Selon le ministre des affaires étrangères du Burundi, cette société a une grande expérience et a déjà construit des ouvrages dans plusieurs pays. Quelle imagination! En 6 mois, une société qui vient juste d'être créée a déjà réalisé des ouvrages dans plusieurs pays. Paradoxalement, elle construira le centre commercial au Burundi en 5 ans.

A Hong Kong, le capital d'une société n'est pas libéré à la création, il faut deux ans pour régulariser. L'astuce utilisée par notre ambassadeur est de gonfler le capital de la petite société pour qu'elle soit présentable afin de "gagner" le marché central de Bujumbura. En réalité, la société qui a "gagné" le marché central de Bujumbura doit investir 50 000 000 $US avec  3 000 $US. 

Voilà une curiosité qui pousse à continuer les investigations.

L'ambassadeur Gasunzu n'est qu'une boîte à lettres. Le capital réel débloqué ne sera pas viré au Burundi. Aucun sous ne partira de la Chine. Le montage à Hong Kong n'est qu'un leurre. La société qui a gagné le marché central est bel et bien basée à la Présidence de la République burundaise. Tout le montage du dossier a été réalisé à la Présidence du Burundi.

La société en soi construira le centre commercial et l'exploitera pendant 50 ans, juste le temps pour qu'il soit à reconstruire. Elle payera 8 % d'impôt sur les bénéfices.

La réalité des faits sont les suivants : Le trio Nkurunziza-Adolphe et Bunyoni va acquérir la place du marché et le revendra à une autre société ou sous traitera la construction pour toucher des redevances. Le centre commercial  ne sera jamais construit par la petite société chinoise riche de 3 000 $ US.

Par ailleurs, même si Nkurunziza ne se représente pas, le dossier sera un piège pour un nouveau Président car il finira en tribunaux. L'ambassadeur Gasunzu est en infraction pour un tel montage. Donc, il sera responsable de ce manque à gagner du Burundi.

Oui, un Monsieur a commandité l'incendie du marché parce qu'il avait son projet d'un grand centre commercial. Les commerçants ont perdu leurs marchandises non assurées. Ils sont devenus pauvres. Que voulez-vous? Le commanditaire de l'incendie est un homme heureux car il pourra blanchir son argent via une société chinoise. Notre Monsieur se moque des commerçants devenus pauvres. Ce n'est pas son problème. Vous voulez la justice, il suffit de bloquer sa route pour qu'il ne soit pas candidat pour un troisième mandat en violation de la constitution. Si non, l'archevêque de Gitega, Monseigneur  Ntamwana l' a bien dit. Vous serez son esclave  s'il arrive à briguer un troisième mandat.