MASSACRE DE LA DEMOCRATIE A LA TRONCONNEUSE AU BURUNDI
Burundi news, le 19/04/2011
Par Gratien Rukindikiza
Une loi est en cours de discussion à l'Assemblée nationale du Burundi. Cette loi ressemble à une loi qui a enterré les partis politiques du Burundi après 1965. L'Uprona est resté le seul parti au pouvoir qui a fait la pluie et "la pluie", rarement le beau temps. Aujourd'hui, le CNDD-FDD est à l'école de l'Uprona au moment où certains disent que l'Uprona a été embauché pour faire le serviteur chargé du ménage au CNDD-FDD.
Une loi pour enterrer les partis de l'opposition
Le CNDD-FDD a créé le Frodebu Nyakuri de Minani pour faire taire le Frodebu. Il a échoué, Minani est l'ombre de lui-même. Le FNL a subi le même sort avec Jacques Kenese qui a récolté des miettes. Notre ingénieur des chemins de fer belges se retrouve au poste de gouverneur. Il a eu ces petites miettes pour avoir échoué de rassembler les FNL autour de lui. On ne promet pas la queue du lion quand on n'est pas chasseur. Voilà Miburo qui est entré dans la danse pour prendre le contrôle du FNL. Il a dû se contenter des militants du CNDD-FDD, imbonerakure pour remplir la salle le jour de son fameux congrès.
Le CNDD-FDD avait tenté un MSD Nyakuri mais il a échoué. Cette loi devait bloquer les partis en titre comme le FNL de Rwasa et le Frodebu afin de permettre à Miburo de garder seul le FNL et Minani le Frodebu.
Léonce Ngendakumana serait devancé par Minani au ministère de l'intérieur pour déposer la demande d'agrément. En ce cas, il devrait se contenter d'un autre nom; donc un autre parti. Ndadaye serait tué pour la deuxième fois. Même les morts n'ont plus de respect.
Un putsch politique, conséquence de cette loi
Cette loi est un véritable putsch contre les institutions. En effet, tous les partis politiques devraient demander l'agrément. Cela signifie que ces partis n'ont pas l'agrément au moment où la loi sort. Même si un aménagement de la loi permettait de garder l'agrément jusqu'à la demande de l'agrément, cela signifierait qu'il y aura un temps mort. Tous les partis politiques devraient d'abord disparaître pendant un jour ou une semaine. On ne peut pas demander un agrément au moment où on l'a. Juridiquement, c'est inconcevable.
Les acquis des partis politiques devront disparaître à la demande d'agrément en attendant la réponse. Le CNDD-FFD ne pourra pas siéger ni au Sénat, ni à l'Assemblée Nationale. En plus, il perdrait ses députés car le parti aura disparu pendant la demande d'agrément. Le Président Nkurunziza qui s'est présenté sous les bannières du CNDD-FDD devra suspendre sa Présidence.
Le nouveau parti agréé devra alors recourir aux urnes pour avoir ses députés et aussi le Président. Juridiquement, la constitution serait violée et tout citoyen pourrait contester la légalité des institutions en place.
La constitution garantit la non- ingérence dans les affaires des partis. Le ministre de l'intérieur commet une erreur monumentale en lançant ce projet de loi. Les conséquences peuvent être néfastes. A force de jouer avec le feu, on risque de se brûler.
La démocratie protège surtout celui qui est au pouvoir et qui la respecte. Je suis convaincu que le Président Nkurunziza n'a pas de conseillers capables de lui dire la vérité. Son pouvoir vacille.