UN MINISTRE AU DESSUS DE LA MELEE
Par UN LECTEUR
Burundi news, le
10/06/2009
Nous n’avons pas tellement de commentaire sur votre article qui ne mérite pas de
complément pour faire comprendre à notre police que nous l’aimons bien, nous
souhaitons de tout coeur qu’elle change et entende ces cris de la population non
pas comme des tirs dirigés sur elle, mais comme un clin d’œil.
Notre réaction concerne surtout cette Armée et son patron le Ministre que vous
présentez comme garant de la démocratie au Burundi et le rempart de la sécurité.
Parlant bien sûr comme une personne éloignée du pays sans prétendre être plus
informé que ceux qui se trouvent au pays, mais intéressé par la sécurité de
notre chère nation, je me dois un devoir de respect à cette Armée et vous fais
le complément suivant :
Le Ministre Niyoyankana est connu du public pendant qu’il commandait la Région
Militaire de Makamba-Bururi-Rutana .
Il a marqué son époque au moment où ce coin du pays était caractérisé par une
insécurité effroyable par rapport à toutes les autres Régions Militaires ; où il
était normal que le morceau dur soit confié non pas à l’enfant choyé de Buyoya à
l’époque, mais à celui qui en était capable. Sinon, si c’était pour prendre part
à un dîner de garant, ce n’est pas lui qui aurait été choisi en premier lieu.
C’était au moment où la guerre de Buga dans Makamba faisait rage.
Rarement visible le soir dans les cabarets pour vanter ses exploits à la manière
de certains militaires, les habitants de Makamba ne manquaient pas pour autant
d’estime à cet officier peu visible , qui parait-il au moment même de ces
opérations d’envergure prenait aussi des initiatives courageuses de mobiliser
ses militaires non engagés sur le front et parvenait à faire construire les
bureaux de la Région Militaire qui l’abritent jusqu’à cette date .Croyant que
ces actes pourront être actualisés un jour, il pourra être médaillé comme les
autres à une certaine date du Premier-Mai par le Président Nkurunziza.
Venons- en aux choses plus connues encore du grand public. Bien que l’Armée
reste un domaine qui échappe à bon nombre de civils et avec raison, je dis et je
le redirais toujours que cet homme restera l’incarnation de la réussite de la
toute première intégration de l’ancienne Force de Défense et de la grande
rébellion CNDD-FDD au moment fort de l’incertitude tant à l’intérieur qu’ à
l’extérieur de voir un jour le mixage des deux armées qui se battaient sans
moindre force d’interposition ou d’observation à l’intérieur des casernes
militaires !! Beaucoup de Barundis étaient sceptiques, moi y compris.
A l’époque, la question de l’Armée était devenue une maxime de justifier toute
négociation impossible à telle enseigne que le langage courant du moment tenait
pour toute question dure de l’être à la manière de la question de l’Armée «
bigoye nkikibazo c’igisoda mu Burundi »
La question a été démystifiée à la grande surprise des observateurs et des
forces de maintien de la paix qui étaient présents sur le sol burundais en
attente de prolongation de leur mission pour continuer à percevoir les
honoraires en dollars.
Grand paradoxe de l’époque, le pouvoir en place conditionnait la passation de la
transition aux élections de 2005 à l’intégration effective des combattants du
CNDD-FDD ; pendant qu’il faisait la nonchalance alors qu’il était le grand
maître de l’ouvrage pour la réussite ou l’échec de l’intégration.
Cette nonchalance qui était porteuse de tous les dangers fut heureusement perçu
par l’Armée et en tête le chef d’Etat-Major Niyoyankana qui choisit d’avancer
contre le gré du pouvoir et même du Ministre de la Défense de l’époque Niyungeko
qui, lui comme le FRODEBU préféraient jouer les prolongations pour rester
quelques jours sur leurs postes dont naturellement ils n’étaient pressés à
quitter.
Nous nous gardons de faire trop de commentaire sur cet ancien Ministre de la
Défense qui ne s’empêchait pas de boycotter les conseils des Ministres pour
apporter son soutien au parti UPRONA , ignorant sciemment les dangers qu’il
faisait courir à l’Armée en l’embarquant dans les chicanes des Partis politiques
au moment où les Forces de sécurité devraient rester fermes sur leur neutralité
.
Encore une fois Dieu merci que son chef d’Etat-Major Géneral Niyoyankana était
d’une personnalité contraire pour continuer à avancer le processus de
l’intégration qui avait atteint une phase de mise en exécution par les
techniciens en l’occurrence l’Etat-Mjor Géneral ; même les politiciens qui n’en
voulaient pas au rythme accéléré de Niyoyankana, ils n’osaient pas lui en
empêcher et c’est cela qui leur faisait trop mal au ventre !!
Comme nos politiciens ne manquaient pas d’imagination pour servir leurs
intérêts, ils inventèrent une histoire de bataillons mixtes d’initiation de
cohabitation des anciennes Forces Armées et des anciens rebelles qui étaient
basés dans la forêt de TENGA et baptisés « CAMP ESPOIR » où il était question d’
y faire passer tous les militaires sans exception. L’astuce de ralentir le
processus n’était pas stupide pour le pouvoir !!Et si cela devrait être mis
exécution, le processus n’aurait pas pris moins de 3 ans avec tout ce que cela
présentait comme danger de ne pas terminer l’intégration du CNDD-FDD pour passer
aux élections de 2005 ; une simple étincelle aurait suffi pour produire un feu
d’artifice.
Encore une fois le Chef d’Etat-Major court-circuitant le phénomène « CAMP ESPOIR
» et passant à une intégration directe des ex-combattants des zones de
rassemblement au casernes militaires qui fut splendide et une réussite qui,
bouleversant tous ceux qui observaient l’Armée burundaise et qui est celle que
vous êtes en train de vanter les mérites aujourd’hui.
Vous parlez encore de l’Armée burundaise et de son patron au moment où il vient
de réussir une dernière intégration du FNL avec une autre imagination qui
ressemble à une réédition de la première d’éviter cette fois-ci les lenteurs que
présentait le camp de RUBIRA par une intégration directe des zones de pré
rassemblement aux camps militaires.
Encore une fois le processus FNL qui s’enlisait s’en trouve sauvé puisque la
séparation du mouvement de ses combattants conditionnait l’agrément du parti.
Je titrais cette réaction en disant que ce Ministre est au dessus de la mêlée,
puisque nous entendions des fois l’accuser d’éloigner les natifs de Bururi dans
la promotion de ses officiers pendant que nous venons de le voir se battre bec
et ongles pour les promouvoir au poste de chef d’Etat-Major Géneral adjoint ; au
même moment qu’il venait de propulser son prédécesseur ex-ministre Niyungeko
comme son successseur ex-chef d’Etat-Major Gahiro au poste d’attaché militaire
alors que les 2 hommes sont de la même région et ne se ménageaient jamais pour
lui mettre les bâtons dans les roues !! Voilà au moins un ministre d’une
grandeur d’esprit qui devait inspirer nos gouvernants.
Paraît-il que sa petite taille par rapport aux 2 hommes évoqués, son
prédécesseur et son successeur qui le surpassent dans la taille sans l’être dans
leur valeur de commandement lui a valu à l’Armée le surnom de « MUGUFI ASUMBA
BAREBARE" qui se traduirait à peu près en français comme l’homme court qui
surpasse les plus longs .Nous l’encourageons de le porter courageusement puisque
ne dit-on pas en kirundi que « Ubugabo atari urucumu »
Je finis par cette note d’espoir qu’il est permis de continuer à compter sur
cette Armée burundaise pour une plus longue échéance avec les dernières
nominations sur proposition du même Ministre de s’entourer de 2 Généraux connus
pour leur intégrité morale sans reproche .
- Général-Major Niyombare, un garçon de ville d’une grande perception des
situations paraît-il, et d’un franc parler dénué de langue de bois.
-Général de Brigade Ndegeya, un jeune Général qui déteste le régionalisme,
avec une formation militaire de pointe et lui aussi paraît-il, dit rarement le
contraire de ce qu’il pense.
Nous disons bonne chance à l’équipe qui incarne l’espoir sécuritaire de la
nation entière.