LE GRAND MENSONGE DE LA MINISTRE DES FINANCES AU PRESIDENT NKURUNZIZA

Burundi news, le 20/02/2011

Par Gratien Rukindikiza

Le Président est en général sujet à des tentatives de mensonge pour influencer ses décisions. Les courtisans veulent faire la balance de leur côté en fournissant des informations favorables à leurs intérêts. Les services de renseignement servent à bien informer le Président, lui permettre de ne pas être prisonnier des mensonges des courtisans.

Quand une ministre ment sciemment au Président

Le Président de la République avait convoqué une réunion des ministres de la justice, des finances et de la bonne gouvernance et inspection de l'Etat. A l'ordre du jour, le dossier Interpetrole. Les trois ministres ont été unanimes pour dire que la décision prise par le procureur général a été la bonne compte tenu du rapport de la commission mixte sur ce dossier. La ministre des finances a tenu à préciser au cours de cette réunion que la banque mondiale ne met plus dans les conditionnalités ce dossier.

Il fallait compter sur l'action du lobby de certains hommes d'affaires dans le pétrole et banques pour relancer le dossier autrement.

Quelques jours après, la ministre des finances se rend à Washington, au siège de la banque mondiale. Les conditionnalités pour débloquer les fonds d'appui budgétaire lui ont été exposées à savoir la bonne gouvernance, surtout la lutte contre la corruption, l'ouverture politique, négocier avec l'opposition et le dossier Regideso.

A la sortie de la réunion, la ministre prend son téléphone et appelle le Président Nkurunziza. Elle lui dit que la banque mondiale pose la condition de remettre le dossier Interpetrole en justice avant de débloquer les fonds. Mensonge! Pris de panique, peur de ne pas avoir l'argent pour payer les policiers et militaires, le Président Nkurunziza ordonne à la ministre de la justice de remettre le dossier en justice, lequel dossier venait de passer quelques semaines à la cour suprême avant que Nkurunziza n'engueule ceux qui avaient porté ce dossier en justice. A moins de quelques semaines, Nkurunziza dit une chose et son contraire. La faute au mensonge de la ministre des finances.

Selon un des responsables de la banque mondiale, ce dossier n'a pas été évoqué lors de cette visite de la ministre des finances. Burundi News a appris aussi que le dossier Regideso est plus grave que les Burundais ne le  croyaient. La banque mondiale a donné des fonds pour restructurer la société, la rendre viable pour la privatiser. Certains du pouvoir ont trouvé un chemin court et rapide. Au lieu de mettre cet argent dans la restructuration, ils ont préféré détourner ce montant et privatiser avant de rendre viable la société Regideso. Une société avait été créée pour reprendre la Regideso à un prix symbolique. Un des actionnaires est un homme fort du pouvoir, si non le plus fort.

Le gouvernement vient d'arrêter la privatisation de la Regideso pour répondre à la banque mondiale. Par ailleurs, la banque mondiale tient à ce que cet argent retourne dans les caisses de la société.

Un Président absent, la place aux aventuriers

Le Burundi est un des pays les plus pauvres du monde. Les absences du Président laissent la place aux aventuriers qui veulent s'enrichir. Ces absences cachent mal la paresse du Président qui ne veut pas se mettre aux dossiers. En réalité, il devait rendre compte aux Burundais. Son travail n'explique pas du tout son salaire et ses avantages. Il est un employé du peuple burundais. Il doit faire un travail convenable, redresser le pays. Il doit se mettre en tête que le peuple burundais l'avait limogé et qu'il a fait le forcing pour rester en trichant aux élections.