LE  MENSONGE HONTEUX  AUTOUR D’ALEXIS SINDUHIJE A TRAVERS LES SITES DU CNDD-FDD

Par Gratien Rukindikiza

Un pouvoir a toujours besoin des moyens de propagande et d’information de la population. Il y a généralement des journaux et radios qui défendent le bilan du pouvoir. La radio d’Etat est souvent la voix du pouvoir. Il y a aussi des radios et journaux privés qui font de temps en temps la propagande du pouvoir. Des situations indéfendables peuvent empêcher certains journaux, voire les médias de l’Etat de défendre le gouvernement. Quand le vase est plein, défendre le gouvernement est synonyme de se ridiculiser.

Le pouvoir actuel de Radjabu (Le Président officiel n’en a pas) ne fait que battre les records dans la compétition de la mauvaise gouvernance. La corruption, la spoliation de l’Etat  notamment le détournement financier de l’argent de vente de l’avion présidentiel, les tueries successives, les emprisonnements arbitraires, le montage de faux putsch, la promotion des incompétents aux  postes à grande responsabilité etc…compliquent la tâche de ceux qui sont chargés de défendre ce pouvoir.

Hier soutenu par le CNDD-FDD, sollicité tous les jours par Radjabu lui-même pour des services divers, aujourd’hui, le directeur de la RPA Alexis Sinduhije est devenu l’homme à abattre de certains chefs de ce parti. Les courtisans à savoir Jean Charles Nkanganyi et dans le passé Kabuto rivalisent de mensonges pour montrer qu’ils sont au premier rang pour défendre le « guide suprême ». A court d’arguments, certains préfèrent écrire sur des sites en anonymat, signe qui ne trompe pas. Ces courtisans manquent d’informations. Ils sont comme les combattants qu’on envoie au front sans munitions.

Alexis Sinduhije a beaucoup contribué à la victoire du CNDD-FDD. Certains diront qu’il n’a pas participé aux combats. Quels combats, quelle victoire militaire ? Je n’entrerai pas dans les détails. Je ne pourrai que citer Radjabu lui-même : « Alexis Sinduhije a participé dans toutes nos décisions stratégiques ». C’est l’intéressé qui me l’a dit à Paris. La médiatisation du CNDD-FDD a été faite en grande partie par la RPA. Quand on sait que le CNDD-FDD n’est pas arrivé au pouvoir par la force mais par les urnes, on comprend aisément le rôle des médias. En dehors des médias, Alexis Sinduhije a rendu de grands services à ce parti pour contribuer aux changements. Radjabu en sait quelque chose.

Les courtisans tentent de discréditer les journalistes avec des mensonges grotesques. Le site Burundi info du CNDD-FDD publie un article non signé. L’auteur a préféré ne pas le signer en raison des mensonges publiés. Nous reproduisons certains extraits de ces mensonges :  « certains journalistes des radios privées comme la radio Isanganiro, la Radio Publique Africaine et la Radio Bonesha FM viennent, à leur tour, de mettre à nu les irrégularités qu’ils constatent dans leurs rédactions respectives. « Nous nous sommes laissés manipuler par Alexis Sinduhije. C’est lui qui nous dicte ce que nous devons dire et quand nous devons le dire. » reconnaît un journaliste d’une des trois radios, sous couvert de l’anonymat. »

Le ridicule ne tue pas. Oser dire que les journalistes d’Isanganiro, de grands professionnels ont été manipulés, que c’est Alexis Sinduhije qui  leur dicte ce qu’ils doivent dire est ridicule. Ce site ne fait que se discréditer. J’invite l’auteur de cet article à aller discuter avec les journalistes d’Isanganiro que j’ai eu l’occasion de rencontrer pour se rendre compte que c’est plutôt lui le manipulé. Ces courtisans ne se rendent pas compte que le pouvoir est devenu celui de la honte, de l’horreur, qui fait peur au peuple. La synergie s’impose pour le pousser à changer. Quant à la population dont il nous parle, le pouvoir ne la connaît pas.

Je cite le site du CNDD-FDD :

« Le mardi 22 août, Sinduhije avait entraîné les journalistes des trois radios dans une conférence de presse « fantôche » qui devait se dérouler chez le sénateur William Munyembabazi, issu du Cndd. Ce dernier, en connivence avec Alexis Sinduhije, ont payé un certain Matthieu Bizimana, ancien secrétaire exécutif du parti de Léonard Nyangoma, pour qu’il accuse le gouvernement d’avoir fomenté un complot de putsch pour éliminer certaines personnalités de l’opposition. »

Ce site publiait il y a quelques semaines la photo de Mathieu Bizimana en le présentant comme nouveau membre du CNDD-FDD qui a quitté le CNDD de Nyangoma. Il a été débauché à coup de promesses et d’argent par le CNDD-FDD. Il a participé dans l’organisation du faux putsch. Depuis qu’il s’est fait piéger par les journalistes, il est accusé de travailler pour la RPA. On peut se demander pourquoi Willy Nyamitwe l’appelait tous les 5 minutes  au téléphone pour savoir s’il répétait convenablement ce qu’il lui avait confié pour dire aux journalistes. Quant au putsch, les Burundais savent bien que c’était un montage de Radjabu et ses services. Au sein même de la direction du CNDD-FDD, les cadres sont au courant mais préfèrent garder le profil bas.

Ce site qui est sous le contrôle de Karenga Ramadhani, ministre de la communication, véhicule un autre mensonge. Alexis Sinduhije qui « aurait demandé le ministère de la communication ». Faux et archifaux ! Ce ministère est devenu le cauchemar de ce ministre. Il voit partout des prétendants à son poste prêts à bondir sur son siège. Je ne reviendrai pas sur sa nomination à ce poste et sur Mahwera qui est devenu enfin de compte ambassadeur faute d’un poste de ministre.

Tous les cadres du CNDD-FDD savent qu’Alexis Sinduhije n’a jamais voulu un poste quelconque. Sa radio le fait vivre avec une grande autonomie plus qu’un ministère. La nomination des ministres date de septembre 2005. Or, la détérioration des relations entre Radjabu et Alexis Sinduhije date d’avril 2006. Aurait-il attendu avril 2006 alors pour manifester sa colère ?

La détérioration des relations entre les deux hommes a son origine dans la mauvaise gouvernance. Alexis Sinduhije ne pouvait pas soutenir un pouvoir qui ne respecte pas les  Burundais et la chose publique. Il n’est pas le seul à ne plus soutenir le pouvoir du CNDD-FDD. Compte tenu des erreurs et de l’arrogance de ce pouvoir, le peuple burundais est déçu et ne cache pas sa colère. Les médias ne font que rendre publique l’opinion publique.