MESSAGE DE NOUVEL AN DU MSD A LA NATION

 

Notre message pour 2008, un message d’espoir, y compris pour nos détracteurs.

Ah, y en a-t-il qui peuvent encore oser parler dans cette jungle ? N'abandi ni ko baje bavuga… Ubwo mweho s’akarimi ! Mbe abo biyamamaza ata gisoda bafise, bazoshika kuki ?

Voilà en bref quelques unes des réactions, d’importance diverse, que nous avons enregistrées lorsque le MSD, le Mouvement pour la Sécurité et la Démocratie, a été lancé. Des réactions que nous avons évidemment notées avec attention et que nous analysons sérieusement, en pensant surtout à ces déçus et à ces exclus qui, comme nous-mêmes, exigent d’abord des actions.

Ceci dit, l’Acte posé le 9 décembre 2007 est un geste politique fondateur, c’est surtout une résolution pour 2008, puisqu’il s’agit de Sécurité et de Démocratie et que c’est maintenant l’heure des vœux annuels.

Ceci sera donc un message officiel adressé à notre Nation au nom du MSD. C’est un message en cinq points, dominés par un accent d’espérance, y compris pour nos détracteurs que nous nous proposons de libérer de la vaste prison dans laquelle nombre d’entre eux s’enferment.

 

PREMIER MESSAGE

 

NOUS AVONS ENTREGISTRE TROIS TYPES DE REACTIONS

Il y a donc maintenant trois semaines que l’opinion publique sait que le MSD existe. Les réactions qui nous sont arrivées, surtout après le Discours du Président du Mouvement, le 18 décembre dernier, sont à classer en trois catégories. La première vient d’un nombre incalculable de citoyens burundais qui poussent un ouf de soulagement, se  demandant, comme dit l’un d’eux, comment dans ce « monde de fous » il y en ait qui soient suffisamment plus fous, mais mieux éclairés pour oser dire  « non, ça suffit !!!» dans ce système « médiocratique » qui a terrifié ce beau Burundi.

La deuxième réaction est celle d’hommes et de femmes qui, déçus par les promesses non tenues depuis 40 ans veulent d’abord voir pour ensuite s’engager.

La troisième vient d’une minorité très négligeable, mais disposant d’un pouvoir de nuisance connue. Elle groupe des manipulateurs qui, à court d’arguments, utilisent les armes du ragot, qui les pousse jusqu’aux énergies du désespoir menant vers les pistes criminelles. Nous avons déjà relevé des traces d’une impressionnante véracité pour un juge d’instruction. Mais ce n’est pas le moment pour nous y attarder.

Pour l’instant, voici, pour les deux premières catégories que nous saluons avec enthousiasme, quelques clarifications. On en saura plus lorsque nous irons déposer notre dossier de demande d’agrément sur la table du ministre Venant Kamana.

 

DEUXIEME MESSAGE

 

NOUS VENONS POUR GAGNER. ET NOUS AVONS AUSSI UN PROFOND RESPECT POUR LES LECONS DU PASSE

Qu’est-ce-à-dire ? Le MSD est né d’un idéal : il veut jouer un rôle politique majeur au Burundi dès maintenant. Il veut influencer les décisions qui vont désormais se prendre. Pour tout dire, nta gufyina, nous venons pour gagner, et nous voulons que ce soit clair clair pour le monde, dès ce jour !

Notre devise, en trois mots magiques, parle toute seule : Vérité, Humilité, Humanité.  Il gouvernera notre drapeau et nous distinguera des autres, surtout sur un point particulier : l’audace de chercher et de dire ce qui est vrai et libérateur, un peu comme c’est déjà dit sur toutes les tentatives faites par les spécialistes des escadrons de la mort, qui n’auront jamais le dernier mot sur nous et sur notre peuple.

Ce que les sages Barundi disent par ce slogan simple, mais profondément scrutateur en rappelant : Aha turi hari abandi kandi hazosubira abandi,  ce sera notre Inkinzo,  notre paravent stratégique.

C’est-à-dire surtout que notre premier  principe fondateur repose sur une « tolérance zéro » face au terrorisme d'Etat, qui a créé le gouffre des 40 dernières années.  

Kurinda (posséder l’audace d’agir) lorsque le désir de vérité s’impose, ce sera le mot d’ordre pivot. Nous ne pouvons plus laisser le pays marcher comme si l’honorabilité n’existait plus. Nous dirons toujours comme Gandhi que les prédateurs pourront avoir nos cadavres, mais jamais notre obéissance.

L’enjeu ? Nous voulons offrir des repères à la jeunesse désemparée qui pose des questions restées jusqu’ici sans réponses.

 

TROISIEME MESSAGE

 

DANS NOTRE DEMARCHE, NOUS COMPRENONS LE DESARROI DANS LEQUEL SE TROUVENT NOS DETRACTEURS

Nous sommes ainsi prêts à agir comme des parents, des personnalités responsables, conscients d’hériter d’une situation des plus complexes, mais où les solutions existent au prix de la patience et de la générosité.

Le MSD sera atypique dans ce pays mis à genou par ses propres fils et filles, qui étaient sensés le libérer. Il ne veut pas faire peur et sera le premier à insister sur le respect réciproque, l’importance de la transparence, le respect des valeurs citoyennes, celles qui fondent la dignité d’un peuple et qui nous manque le plus.

Nous luttons contre le misérabilisme des pauvres d’esprit, ba « mpemuke ndamuke »,kuko baradutera ikigongwe : il nous ramènent à l’ère du colonialisme mental, plus de 40 ans après notre indépendance. Nous ne pouvons l’accepter. Et notre victoire, qui se veut certaine, profitera donc aussi à nos adversaires / ennemis que, désormais, en si peu de temps, nous savons désespérés et qui ont besoin sûrement d’une sortie honorable.

Nous leur proposons cette sortie, avec générosité. En contre partie, nous exigeons leur retenue. Ce d’autant plus que nous parlons de tolérance zéro face au crime.

Car en effet, nous ne pourrons pas supporter – sans réagir - qu’on touche à un seul cheveu d’un innocent membre de notre mouvement ou sympathisant celui-ci : bazoja mu Kibira tubatume ba nyene ikibira. Ni bajabuka Rusizi canke Maragarazi canke Kanyaru tuzobatuma Sentare Mpuzamakungu, kuko turazi iyiherereye, kandi twaramenye n’ingene ikora.

Nos membres fondateurs, qui ont une moyenne d’âge d’à peine 35 ans, recrutés sur une base  avant tout éthique, le savent.

Ils savent qu’ils n’ont pas droit à l'hypocrisie, à la langue de bois et au double langage érigés en mode. Ils viennent pour certains d’une société civile qui n’a servi d’écran à aucun intérêt sectaire, qui fait de la Vérité une valeur non négociable.

A ce sujet, nous apprenons que des malentendants empruntent la politique politicienne de l’intrigue qui n’a réussi à personne, allant par exemple, jusqu’à :

·        Associer notre nom à celui de ce major ex-président, un homme dont des gens comme moi (sans discontinuer et sans compromission) combattent la méthode depuis voici vingt ans ! A cause du bilan négatif qui crève les yeux.

·        Inventer pour le Président du MSD, M. Alexis Sinduhije,  une carte d’identité fictive : tel lui prête la fausse paternité d’un vieux colonel de réputation discutable de l’ère Micombero, façon 1972 ; tel autre le fait naître à Bururi, l’enlevant si gratuitement de son Mwaro natal, dans le seul but de créer des suspicions auprès des nombreux militants qui adhèrent à notre cause.

Toute ceci, hélas, nous renseigne à contrario sur le terrible désarroi dans lequel nos adversaires / ennemis potentiels se trouvent : l’effet inverse que ces ragots créent nous donne du courage pour avancer : c’est cela que nous préférons retenir.

 

 

QUATRIEME MESSAGE

 

LE MSD S’OUVRE A TOUTES LES RESSOURCES DISPONIBLES ET VALABLES

Il est composé d’hommes et de femmes qui travaillent tous les jours pour un Burundi Moderne avec un agenda prioritaire visant, en accord avec nos valeurs, à :

·        Conclure la guerre civile au Burundi,

·        Rassembler le peuple autour de cet idéal, jusqu’au-delà des frontières nationales en vue de la reconstruction, de la formation et de la recherche sur la santé et l’économie, l’énergie et l’environnement,

·        Réconcilier durablement, par exemple, par des journées officielles de reconnaissance des souffrances nationales, la Paix et le confort pour nos enfants et nos parents. Nous sommes transparents.

Précisons pour terminer que le MSD veut que toutes les ressources humaines valables soient mises à contribution : un non membre de ce mouvement, qui veut servir à titre d'expert reconnu, nous allons courtiser sérieusement ses points de vue et lui laisseront la liberté d'appartenir à ce qu'il veut.

C’est dans ce cadre que nous entendons valoriser de manière remarquable et puissante les ressources rares de la diaspora, qu’aucun gouvernement à ce jour n’a jamais voulu faire respecter.

Notre ambition de réhabiliter la politique fait donc que nous encourageons la présence de partis politiques forts, d’une société civile également forte et professionnelle. C’est la seule manière de créer pour notre pays des contre pouvoirs politiques crédibles, qui feront notre fierté dans le concert d’autres Nations

 

CINQUIEME MESSAGE

 

BRAVO AU NOUVEL ENGAGEMENT DES NATIONS UNIES

Sur le plan opérationnel, notre programme, quand vous le verrez ces prochains jours, accordera la priorité au concept « Sécurité », au propre comme au figuré, inscrivant en première ligne une réflexion très concrète pour la question FNL.

Nous faisons nôtre la résolution n°1791 du 19 décembre 2007 du Conseil de Sécurité  des Nations Unies qui plaide ouvertement pour une appropriation par les Barundi du processus de paix et encourageons le BINUB à jouer le rôle politique fort qui vient de lui être confié par la voix autorisée de la communauté internationale.

Le moment venu, s’il le désire, qu’il sache que nous avons des idées originales, partagées avec d’autres pans de la société, car mûries durant de longues années. Elles ont l’avantage de respecter et faire respecter les autres partenaires engagés en faveur de la consolidation de la paix burundaise.

Ce message est aussi adressé à nos compatriotes du Parti présidentiel, qui doivent témoigner d’une ouverture politique responsable ainsi qu’à ceux du Palipehutu FNL, que nous appelons à se joindre maintenant à ceux qui souhaitent voir ce processus définitivement rapatrié au Burundi.

Nous terminons ce message par un autre ces mots : Meilleurs vœux pour 2008.

 

Déo Hakizimana, Secrétaire général du MSD, 30 décembre 2007