QUE VOULAIENT LES MILITAIRES ARRETES?

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 02/02/2010

Les Burundais sont aujourd'hui aux aguets des  informations qui sortent des enquêtes après l'arrestation des 13 militaires dont deux officiers. Le dossier n'est pas aussi simple. Des manipulations ont failli se faire mais les maladresses ont permis de rétablir la vérité.

Tortures et faux aveux

Comme votre site Burundi News l'a déjà signalé, le directeur général adjoint de la police, un ex Fdd, surnommé Ndakugarika, est entré dans le bureau du commandant de la région militaire et y a torturé le capitaine et un sous officier. Le capitaine a accepté de signer un document déjà écrit, considéré comme étant un procès verbal de ses aveux. Dans ce PV, il s'agissait d'accuser Sinduhije, Radjabu, le général major Niyombare, chef d'Etat major de l'armée et d'autres. Le nom de Buyoya a été aussi retrouvé dans ces papiers. Ce PV a été annulé par les enquêteurs militaires.

Des voix commencent à s'élever pour que la justice juge le directeur général adjoint de la Police pour les tortures et du faux. Selon certaines sources, l'armée ne s'y opposerait pas. Ndakugarika pourrait apporter des éclaircissements sur celui ou ceux qui lui ont demandé de faire ce montage en vue d'impliquer des personnalités étrangères à ces histoires.

Une guerre sans merci a commencé chez les généraux ex FDD. L'absence de candidature du Président Nkurunziza serait à la base de cette guéguerre. Qui serait alors le candidat si Nkurunziza ne se présentait pas aux élections ou en cas d'un autre empêchement? La voix serait libre aux généraux. Or, aucun général ne reconnaît la valeur de l'autre. Des coups bas ne sont pas à exclure. Une personne bien renseignée me disait il y a quelques mois que la guerre entre les généraux ex FDD sera rude. 

Que voulaient ces 11 sous officiers et 2 officiers?

Selon les premiers éléments des enquêtes, il était prévu l'assassinat du ministre de la défense et d'autres généraux. Les militaires exigeraient du Président de nommer le capitaine arrêté au poste de ministre de la défense, sous prétexte que c'est lui qui comprend le mieux la question des militaires.

Il semble que les personnes arrêtées n'avaient pas assez de réseaux pour s'imposer dans leurs actions. Des assassinats pouvaient se faire mais la force de résistance aurait été anéantie sans difficulté.

Les arrestations de ces militaires ont surpris beaucoup de gens y compris le Président lui-même. Selon un conseiller, il l'aurait appris après l'arrestation. Une erreur grave de communication.