D’où viennent les milliards du Président NKURUNZIZA ?

Par The Leadership Institute

Le 17 février 2008

 

Le Président Pierre NKURUNZIZA est l’un des hommes les plus riches du Burundi, à voir la multitude de projets qu’il entreprend à titre personnel. A titre d’exemple, citons la construction d’un complexe immobilier dans sa commune natale qui vaut, au stade actuel de sa construction, plus de 3,5 millions de dollars. C’est grandiose et digne d’une personne extrêmement riche à voir sa taille.

A maintes reprises, par le passé, le Président NKURUNZIZA a toujours déclaré avoir beaucoup d’argent et a demandé un jour aux Bagumyabanga réunis à Gitega en 2006, de ne pas lui demander d’où vient cet argent. Mais on ne l’imaginait pas à ce point et l’ampleur de cette manne ne peut que susciter des interrogations. Les caisses de l’Etat sont vides, le pouvoir d’achat des burundais s’amenuise au jour le jour tandis que notre cher Président s’enrichit au jour le jour depuis son accession au pouvoir en 2005. Même les caisses du parti CNDD FDD sont vides à voir la collecte de cotisations tous azimuts auprès des hommes d’affaires et autres cadres nommés du CNDD FDD, que mène  les responsables du parti présidentiel, alors que le Président NKURUNZIZA et ses proches dans le Parti sont extrêmement riches. Il suffit de voir les maisons que ces nouveaux dignitaires construisent après seulement deux ans et demi au pouvoir. C’est un vrai scandale !

Il est vrai que le Président NKURUNZIZA Pierre dispose de beaucoup de casquettes au nom desquelles demander des financements : celle de Président de la République, celle de Président du Conseil des Sages du CNDD FDD et celle de pasteur pour son église. A ce titre, il peut donc demander des financements à différents partenaires. Cependant, il s’agit d’une trahison consommée de demander des financements à « titre personnel », au lieu de demander des financements destinés au développement du Burundi comme il se doit avec les fonctions qu’il occupe. C’est contraire à tout l’esprit et éthique pour la fonction de Président de la République. C’est de la corruption purement et simplement. Il prive le peuple burundais de ses droits en matière de développement. Rappelons aussi que le Président NKURUNZIZA a la fâcheuse manie de garder à titre personnel et de distribuer à sa guise les biens que certains partenaires lui donnent pour le développement du pays. Citons par exemple les tracteurs donnés par la Libye. Ces biens deviennent des outils de sa propagande. Il en va de même du financement de la Fondation Ubuntu de la Première Dame. Cette organisation brille par son absence sur le plan national et est beaucoup plus présente dans la province natale du couple présidentiel. Est-ce cela l’attitude nationaliste et de père de la Nation dont a parlé le Chef de l’Etat à Washington en privilégiant sa province natale ?

Les fonctions de Président de la République sont incompatibles avec toutes autres fonctions, comme le stipule la Constitution burundaise. Alors, à quel titre le Président de la République obtient ces ressources financières colossales ? On imagine le nombre d’écoles, centres de santé, médicaments et autres nécessités pour nos vulnérables populations que l’on pourrait financer avec cette manne détournée, que dépense le Président de la République pour ses projets personnels dans sa commune natale. Sans parler des démobilisés qu’il faut réintégrer dignement dans la société et qui manquent cruellement de fonds pour démarrer de petits projets de développement.

Paradoxalement, ce projet du complexe de NKURUNZIZA est connu de tout le monde à Bujumbura, mais semble avoir échappé à l’OLUCOME. Nous respectons cette organisation mais demandons qu’elle soit impartiale et ne pratique pas la règle de « deux poids deux mesures » dans la dénonciation des cas de malversations économiques.

Le Président NKURUNZIZA Pierre devrait savoir une chose : un jour ou un autre, il devra justifier l’origine de ces fonds et en répondre aux tribunaux s’il s’avère que ce sont des biens mal acquis et qu’il a privé le peuple burundais de son dû.

Le Président NKURUNZIZA doit évoluer et savoir qu’il dirige un Etat démocratique et arrêter de vouloir imiter ce que faisaient les dictateurs des régimes passés. Il a pris le pouvoir par les urnes et partira par les urnes ou toute voie prévue par la Constitution. Quand on dirige un tel Etat, on ne doit pas user de méthodes cavalières dans la gestion comme les virements opérés régulièrement par son Directeur de Cabinet à l’intention des membres du gouvernement. Ces derniers reçoivent en effet des montants allant jusqu’à 700.000 Fbu par mois, directement virés sur leur compte, et exempts de tout impôt, par le directeur de cabinet du Président. Cette méthode entre en contradiction avec la transparence requise pour la gestion des ressources de l’Etat et n’honore nullement les membres du gouvernement. Nous reconnaissons que nos ministres sont mal payés mais nous trouvons cette méthode accordant trop peu d’honneur à nos ministres et contraire à toute règle de gestion des finances de l’Etat. C’est comme si c’étaient des pots-de-vin qu’il distribuait. De la pure hypocrisie  et s’il veut bien payer ses ministres, il doit l’assumer et procéder conformément à la loi en le mettant dans la loi budgétaire soumise au Parlement.

Cependant, ils ont même le culot de le faire passer par les comptes en banque des ministres : c’est vérifiable. D’où vient cet argent ? Des poches du Président ou de la caisse noire du service de renseignement ? Allez savoir !

Pour terminer, nous interpellons les autorités monétaires internationales qui travaillent étroitement avec le gouvernement pour assainir le circuit de la dépense et qui plaident pour l’unicité du budget de voir de près ces pratiques dans le paiement de nos ministres et aussi de demander des comptes sur les ressources collectées ici et là par le Président mais qu’on ne retrouve jamais dans le budget combien déficitaire de l’Etat burundais. Pour rappel, on se demande si le fameux dossier des fonds nigérians ne fait pas partie de ce circuit de détournement au plus sommet de l’Etat. Affaire à suivre…