Burundi

Actualité
Bulletin No 05
Semaine du 27 Juin 2005

Alerte -Législatives du 4 juillet:
Un chef de parti politique appelle ses partisans à préparer «arcs et flèches» en réponse à un éventuel appel à la révolte


Par Samuel Duhecose

Bujumbura, le 30/06/2005 (info@abarundi.org). -Le président du Parti FRODEBU, le Dr Jean Minani, a prononcé des propos incendiaires dans un meeting qu’il a animé à Vumbi en date du 19 juin 2005. S’adressant aux militants qui étaient présents, il leur a demandé de «ne pas avoir peur des militants du CNDD-FDD», dont les combattants sont désormais dans la nouvelle armée nationale, les Forces Nationales de Défense (FDN).

«Les fusils des militaires ne sont pas plus efficaces que les flèches. Soyez prêts à répondre à mon appel quand je vous appellerai à la révolte», a-t-il instruit à ses partisans. En date du 21 juin 2005, le Dr Jean Minani a livré le même message à la population de Mugendo en commune Ntega à qui il a invité à agir sans tarder.

«Il ne faudra pas attendre seulement sans réagir. Les fusils des militaires ont des chargeurs qui ne contiennent que 30 cartouches et un pistolet ne peut contenir que 9 cartouches seulement », a-t-il martelé devant un auditoire plutôt intéressé beaucoup plus par les caisses de bière qui attendaient pour distribution.

La population se demande où il veut mener ses militants en tenant de tels propos qui incitent à la révolte et les préparent à s’affronter aux forces de l’ordre comme s’il y avait une guerre en préparation. Heureusement, il semble que la population ne prête pas oreille attentive à ses propos.

Pour rappel, lors du coup d’état d’octobre 1993 au cours duquel le Président Melchior Ndadaye fut assassiné par des putschistes et partisans de l’ancien parti unique UPRONA, le Dr Jean Minani était à Kigali, au Rwanda voisin. Dans un message diffusé par Radio Rwanda (radio d'État), le Dr Jean Minani aurait appelé la population à résister contre les putschistes. Quoi que les termes qu'il a utilisés à l'époque étaient beaucoup moins explicites que son discours d'aujourd'hui, cela n’empêche pas que certaines organisations, qui se disent combattre le «génocide contre les Tutsi», sont convaincues que c’est suite à son appel que des milliers d'innocents citoyens de l'ethnie Tutsi furent sauvagement massacrés par leurs voisins Hutu en furie. Ces massacres furent suivi d’un carnage méthodique et sans pitié des milliers de Hutu par une armée en folie, à l’époque dominée par la minorité tutsi, appuyée par des hordes de milices dites "Sans-échec". /SDc

 

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