LE MINISTRE DE LA SECURITE PUBLIQUE  DESAVOUE LE DIRECTEUR GENERAL DE LA POLICE NATIONALE

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 08/06/2009

Le dossier des malfaiteurs des sociétés d'assurance est devenu une pièce de théâtre. Certains acteurs n'ont pas bien joué la comédie et un metteur en scène a improvisé des actes.

Les enquêtes conduites par la police se heurtent à des dossiers téléguidés par la direction de la police nationale.

A la Socabu, une scène grotesque

A la Socabu, au moment où le directeur général de la Socabu était en mission à l'étranger, la police est venue avec le soi disant malfaiteur arrêté chez Socar. La police lui a demandé de choisir parmi les cadres de la Socabu, celui qui a été désigné porte le nom de Ciza, un cadre de la Socabu. Etait-il désigné à l'avance? That's the question? La police n'a pas hésité de l'embarquer malgré le manque d'élément probant. La police aurait dû lui demander sur le champ où il le connaît avant d'embarquer un innocent.

Ciza a été libéré après deux jours d'arrestation. Celui qui l'a désigné n'a pas pu prouver où il l'a rencontré. L'adresse désignée dans le quartier asiatique ne correspondait pas au lieu décrit. Ses complices ont tous affirmé qu'ils voient pour la première fois Ciza.

Le ministre désavoue le directeur général de la police

Ce dossier prend une autre tournure. Il se révèle vide d'accusation à l'encontre des soi- disants commanditaires. Le directeur général de la police nationale avait affirmé qu'il y a derrière ce dossier des politiciens. Il avait dit aux diplomates que c'est le parti MSD qui est derrière ces malfaiteurs. Face aux protestations des diplomates, le discours change. Le directeur général devient un fusible. Le ministre de la sécurité publique vient de le désavouer dans sa conférence de presse. Il a dit que celui qui donne des résultats d'enquête avant les enquêtes est un menteur. Le menteur est donc le directeur général de la police. Le ministre Bunyoni vient de rassurer Sinduhije cité par le directeur général. Selon Bunyoni, Sinduhije n'est pas dans ce dossier et il a même tenu à dire qu'il avait été emprisonné à tort la fois passée et qu'il a été blanchi par la justice. Ce changement de discours à l'égard du MSD correspond aussi au nouveau statut du MSD qui vient d'être agréé.

Le directeur général de la police sur une peinte raide

Une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule. Le directeur général de la police a muté le chef de la police de Kayogoro qui a ordonné le tir sur les collégiens de Kayogoro. Il a été muté à Bujumbura dans le GMAE. Il pensait le soustraire de la justice. Ce policier était, officiellement en cavale. Or, il travaillait dans une police de Bujumbura mairie. Le document de mutation signé quelques jours après l'assassinat des collégiens est parvenu à la presse. Cette affaire devait pousser le directeur général de la police à la démission. Un régime qui se respecte ne peux pas garder à de telles responsabilités un chef qui protège des assassins.