SILENCE, ON PILLE LE SOUS SOL BURUNDAIS

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 25/01/2008

Le Zaïre de Mobutu n'a rien à envier au Burundi d'aujourd'hui. Le pillage économique est systématique. Les gens du pouvoir pillent là où ils peuvent piller. On dirait que c'est le sauve qui peut. Le Falcon a été détourné, le sucre a été sucré aux commissions, les haricots de la police sont pourris de corruption, les véhicules de l'Etat sont achetés avec des ristournes immobilières à Kigobe etc...

Le sujet non encore dévoilé est celui des minerais. Nous prendrons l'exemple d'une société suédoise qui exploite les minerais à Cibitoke.

Au commencement, la société suédoise devait exploiter les minerais en contre partie des avantages suivants du gouvernement suédois : Appui budgétaire de 10 millions d'euros par an pendant 5 ans, financement d'une centrale hydroélectrique d'une capacité suffisante pour alimenter le Burundi et le Rwanda, construction d'une usine de maisons préfabriquées.

Deux ministres avaient été dépêchés pour négocier tout en mettant à l'écart la ministre des affaires étrangères Antoinette Batumubwira qui n'était pas au courant de l'affaire. Rapidement, l'ancien chef de cabinet du Président, Mr Mbazumutima Martin est arrivé en Suède et a demandé aux deux ministres de rentrer. Il a renégocié le contrat pendant  deux semaines. Il était accompagné de Laurent Wege, représentant de cette société suédoise au Burundi. Il est connu aussi pour faire les prières avec le Président Nkurunziza.

Après les négociations de Mbazumutima, les avantages destinés au Burundi se sont volatilisés pour laisser place aux avantages personnels. C'est ce qu'on peut appeler le détournement des aides destinées aux Burundi. 

En général, une société voulant investir dans les mines au Burundi envoie une lettre au ministre des mines pour demander l'autorisation de faire la prospection. Selon les résultats de la prospection, la société demande à exploiter les minerais et doit attendre l'accord du gouvernement et la signature d'un contrat. La société suédoise est officiellement sur le stade de la prospection alors qu'en réalité, elle exploite les minerais moyennant des commissions aux gens du pouvoir.

Si le Burundi avait eu l'appui budgétaire, il aurait eu une part non négligeable pour financer les 34% d'augmentation des salaires des fonctionnaires.

Il y a certains qui, au lieu de servir le Burundi, se servent du Burundi pour s'enrichir.