LE MSD ET LE FNL DANS LE COLLIMATEUR DU POUVOIR

Burundi news, le 14/05/2010

La campagne électorale burundaise se fait en réalité là où elle n'était pas attendue. La violence et la sollicitation étrangère deviennent les atouts du parti au pouvoir.

Les partis MSD et le FNL subissent des violences au quotidien. S'ajoutent aussi l'UPD et le Frodebu. Des militants sont emprisonnés ici et là sans motif. L'objectif est de décourager les Burundais de voter pour ces partis. En perte de vitesse, le CNDD-FDD a déjà compris qu'il a perdu les élections.

Le MSD vient d'appeler à refuser les arrestations arbitraires comme l'ont déjà fait les militants de Kayanza. Ce qui est impensable, ces arrestations sont ordonnées par un gouverneur provincial en choisissant sur les listes communales du MSD ou du FNL. Dans d'autres communes, des militants ont subi des menaces ou ont reçu de l'argent du CNDD-FDD pour demander à ne pas figurer sur les listes communales. Plusieurs militants ont tenu, seuls quelques militants du MSD n'ont pas pu faire face à la pression. Ce qui explique les 5 communes qui manquent sur les communes du Burundi pour le MSD.

Un militant du MSD vient d'être tué devant chez lui à Nyakabiga par un policier.

Rumeurs d'arrestation des leaders du MSD et du FNL

Les Burundais sont actuellement dans une période électorale. En sport, je peux faire une comparaison avec des  footballeurs qui sont déjà sur le terrain pour livrer un match. Aucun joueur, riche ou pauvre, puissant ou simple, ne peut faire sortir du terrain un joueur de l'équipe adverse. Seul l'arbitre est maître du terrain. Il est inconcevable qu'un des présidents des partis en compétition soit arrêté pour un motif farfelu.

Celui qui s'y hasarderait commettrait une erreur politique qu'il paierait cher. Ces rumeurs ne sont pas fondées.

De même, les militants de l'opposition ne peuvent pas accepter de se faire arrêter pour des motifs insensés comme outrage au chef de l'Etat en campagne. C'est comme si pendant le match de football, le plus riche ne serait pas attaqué par l'équipe adverse.

Des grenades prévues dans la ville de Bujumbura

Un plan macabre est prévu pour faire peur aux Burundais et pour incriminer certains politiciens dont Sinduhije et Rwasa. Ce plan, comme je l'ai déjà écrit, sera exécuté par deux généraux ex FDD. Cette semaine, des grenades auraient dû être lancées sur la ville de Bujumbura, dans tous les quartiers. Des fuites sur ce plan ont poussé les organisateurs de cette terreur à l'ajourner.

Des cas de violence sont prévues et tout a été planifié de la Présidence de la République. Burundais, méfiez-vous de faux croyants! Cette vague de violence est la réponse à la chute brutale de popularité du Président Nkurunziza et son entourage s'est rendu compte qu'il perdra les élections. Le Président Nkurunziza n'a pas assimilé l'expérience de l'ancien Président Buyoya. Son entourage lui cache la vérité, celle de sa future défaite. Qui osera lui annoncer la mauvaise nouvelle?

Yves Sahinguvu, est-il encore 1 er vice- Président?

Les violences qui s'observent concernent aussi la 1 ère vice Présidence responsable des ministères de l'intérieur, de la Sécurité publique et de la défense. Or, Yves Sahinguvu, candidat de l'Uprona aux élections présidentielles est muet. On ne l'entend plus. S'il veut proposer un projet de société aux Burundais, il devrait savoir que les Burundais ont d'abord besoin de la sécurité et elle dépend de sa vice- Présidence. Sa complicité avec ce comportement du pouvoir n'est pas compatible avec les idéaux de Rwagasore dont il se réclame.

Comment quitter le pouvoir?

Il est facile d'entrer à la Présidence mais la sortie est dure. En Afrique, les Présidents ont plusieurs options qui s'offrent à eux pour quitter le pouvoir. En dehors de non renouvellement du mandat volontairement, les Africains quittent le pouvoir soit,  par une défaite électorale, soit par un putsch, soit par une mort tragique ou par la porte de la prison.

Un Président qui tient à se maintenir au pouvoir par la violence quitte  généralement le pouvoir dans la violence. Il est facile de se dire qu'on a les moyens pour faire la violence mais les collaborateurs tournent le dos facilement quand les choses se compliquent face à la fureur populaire. Un Président peut facilement se retrouver seul à son grand étonnement. Un Président qui tente de rester au pouvoir malgré la volonté populaire le fait à ses risques et périls.

Un clin d'oeil à celui qui est au pouvoir! A vous le choix.