MUGABARABONA VIENT DE CONFIRMER QUE LE PUTSCH EST UN MONTAGE
Burundi news, le 24 août 2006
Par Gratien Rukindikiza
Le montage du putsch par le cercle proche de Radjabu n’a pas tenu longtemps face aux révélations. Jamais, un pouvoir n’avait été aussi médiocre, incompétent, malhonnête et cruel. Organiser un faux putsch pour éliminer tous ceux qui ont critiqué le pouvoir relève de l’immaturité politique et de l’inconscience. Ceux qui prétendaient être des maîtres dans l’art de la stratégie ont révélé au grand jour leur amateurisme.
Notre site avait révélé aux lecteurs que ce putsch était un faux. Les preuves ont manqué. La seule preuve à la disposition des manipulateurs est l’enregistrement téléphonique et les accusations de Mugabarabona. Or, Mugabarabona vient de déclarer à la radio RPA et aux juges qu’il a été manipulé par les services de renseignements. Il a été menacé de mort au cas où il n’acceptait pas de charger à tort les personnes figurant sur une liste qui lui a été présentée. Les agents des services de renseignements et Willy Nyamitwe, conseiller à la Présidence, ont menacé aussi de tuer ses enfants et sa femme.
Le témoignage de Mugabarabona vient de changer la donne au Burundi. Les dirigeants actuels doivent sanctionner les responsables de ce montage. A défaut, ils seront considérés comme des complices de ce montage. L’affaire est grave. Un ancien Président de la République, un ancien vice-Président, un officier supérieur et d’autres citoyens sont emprisonnés par la Documentation et le procureur général pour faire plaisir à Radjabu. Personne ne sait ce qu’il voulait faire de cette crise qu’il a provoqué. Il a voulu déstabiliser les institutions par ce montage calomnieux.
Les Burundais sont les seuls maîtres du pays. Ils ne peuvent pas confier le pouvoir sans contrôle à des politiciens qui ne respectent ni les lois, ni la personne humaine. Le mandant de 5 ans n’est pas un laisser- passer pour faire n’importe quoi.
Il appartient aujourd’hui aux militants du CNDD-FDD de sauver le pays en sauvant d’abord leur parti. Le parti devrait changer de dirigeants pour permettre une démocratie interne et un respect du peuple burundais.
La crise burundaise est la conséquence de la violation des lois burundaises. Le pouvoir devrait sanctionner les fautifs. Les noms sont connus. Ceux qui ont trempé dans cette affaire doivent démissionner en attendant la justice. Le Président devrait prendre ses responsabilités en refusant d’abord les manipulations de Radjabu, président du CNDD-FDD et en sanctionnant ceux qui l’ont induit en erreur.
Le pays n’appartient à personne. Personne ne l’a acheté. Il n’est pas dit que le délai de 4 ans qui reste pour le pouvoir actuel est immuable. C’est au pouvoir de se comporter en responsable. Si le pouvoir viole les lois, si le pouvoir ne respecte pas la démocratie, c’est la démocratie qui ne respectera pas le pouvoir avec toutes les conséquences.
Le Burundi vit actuellement dans une dictature pire que certaines que le pays a connues. Les dictatures se combattent de la même façon. A bon entendeur salut !
Le Burundi a un autre problème majeur. La Documentation Nationale est incapable d’organiser une simple manipulation. Cela signifie que le pays n’est pas protégé. La Documentation est inefficace, dirigée par un amateur. Son degré de professionnalisme est contesté. Elle est devenue la risée des autres services de renseignement. C’est la honte pour le pays!