POURQUOI  NDAYIZEYE DIRIGE -T-IL LE BURUNDI ?  

 

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 20 avril 2005

La campagne électorale n’a pas encore commencé. Les élections étaient prévues au mois d’octobre 2004. Ne voulant pas quitter le pouvoir qui lui met à sa disposition des moyens pour s’enrichir, le Président Ndayizeye a refusé de quitter le pouvoir en prétextant le manque de temps et de moyens financiers pour organiser les élections. Depuis le 1 novembre 2004, il aurait dû être hors la loi si les Présidents de la Sous région ne lui avaient pas accordé un délai supplémentaire jusqu’au mois d’avril 2005. Oubliant vite ceux qui l’ont porté au pouvoir sans aucune consultation du peuple burundais, seul détenteur légitime du pouvoir, le Président Ndayizeye expliquait que ce n’est pas la Sous- région qui dirige le Burundi. Seulement, il oubliait que c’est à la Sous- région et à  l’Afrique du Sud qu’il doit sa prolongation du pouvoir.

Aujourd’hui, son mandat expire dans quelques jours et refuse toujours d’organiser les élections. Prolonger son mandat n’est ni moins ni plus qu’un coup d’Etat contre la nation burundaise. Un homme seul contre le peuple est un scandale de la décennie. Même Buyoya qui disposait d’une armée, si je paraphrase Staline, qui disposait des «  divisions » a cédé le pouvoir face à la pression internationale. Ni la colère du Président Ougandais, ni les remarques de la communauté européenne n’ont pas convaincu notre « cher Président » de publier un calendrier électoral pour fixer le cap.

Ce vendredi est prévu une réunion des Présidents de la Sous- région. Il sera question de la prolongation du mandat de Ndayizeye ou non. Il n’est pas exclu que Ndayizeye soit remercié pour confier la transition à une personne neutre afin d’organiser les élections dans la transparence. Le Président Ndayizeye veut tenter l’impossible. Demander à la Sous-région de reporter les élections jusqu’à l’intégration des FNL dans l’armée, soit un an de plus. C’est ainsi que ses conseillers font un marathon pour arracher un accord avec le FNL avant la publication du calendrier électoral. Son problème principal est ce Rwasa terré dans les montagnes du Congo où il n’arrive pas à sortir s’il est encore vivant. Connaissant le jeu de Ndayizeye, Rwasa veut faire payer cher un tel service à Ndayizeye et se fait attendre.

La Sous-région a beaucoup aidé le Burundi. Par ailleurs, le Burundi est un pays souverain, ou il l’était. Il est grand temps que le pays soit libre. Le grand service à rendre au peuple burundais est de lui laisser élire ses dirigeants.

Prions le bon Dieu pour que notre ingénieur retrouve son tournevis pour reprendre son métier !