LE PRESIDENT NDAYIZEYE RENONCE OFFICIELLEMENT A SE MAINTENIR AU POUVOIR
Par Gratien Rukindikiza
Ouf!, les burundais l'attendaient avec beaucoup de patience. Ils ne voulaient pas une nouvelle crise politique et internationale provoquée par un homme décidé à se maintenir au pouvoir malgré la volonté et les accords entre les burundais.
Hier soir du 04 février 2005, le Président Ndayizeye a annoncé qu'il renonçait à modifier la constitution, surtout l'article qui l'interdit de se présenter aux élections. La nouvelle a été accueillie avec soulagement. Elle intervient au moment où le Président ne bénéficie plus du capital de confiance qu'il avait gagné après l'entrée dans les institutions du CNDD-FDD. Le bras de fer qu'il a engagé avec le chef du FRODEBU Minani laisse ce parti divisé et affaibli. Il a démontré sa fragilité et une faiblesse de sa direction. Le bras de fer avec la sous région a détérioré les relations avec les voisins, inquiets de l'arrogance de certains politiciens burundais.
La course au pouvoir est aujourd'hui lancée. Les partis politiques vont s'aligner sur le point de départ. Encore faut-il que la CENI organise les élections. Le Président Ndayizeye peut être tenté par la prolongation de son mandat. Il ne manquera pas de freiner son obligé Ngarambe, président de la CENI. Les problèmes de la CENI ne vont pas manquer. Outre la mauvaise organisation de la CENI, des problèmes de gestion des finances commencent à se mettre à jour. Il manque des fonds. La CENI ne paie plus ses fournisseurs ou prestataires. Pire, elle n'a pas encore payé ceux qui ont saisi les données sur les ordinateurs. Où est passé l'argent de la CENI? A force de prolonger les délais et à continuer à payer des cadres permanents en attente de travail, la CENI va ruiner le pays. La communauté internationale a horreur de mauvais gestionnaires. Gaspiller et continuer à réclamer n'est pas bien vu! Il n'est pas alors étonnant que la communauté internationale ne soit pas enthousiaste pour financer le déficit du budget élastique de la CENI. Compte tenu du travail du président de la CENI, le Burundi devrait diviser par 10 son salaire (Il gagne 4 000$/mois) pour faire des économies.