Source Arib.info

 Burundi news, le 14/04/2008

Clotilde NIZIGAMA nouvelle égérie de Gabriel NTISEZERANA ?

Lundi dernier, suite à une attaque virulente de la cellule Communication de la 2ème Vice-présidence burundaise, l’ARIB.INFO est revenue sur les agissements plus que douteux de M. Gabriel NTISEZERANA, le 2ème Vice-président burundais qui contrôle toute la politique socio-économique du pays, et qui est selon plusieurs analyses le premier responsable de toutes les malversations auxquelles on assiste actuellement au Burundi.

En réaction, la cellule Presse et Communication de la 2ème Vice-présidence burundaise est remontée aux créneaux, via le Site web Abarundi.org actuellement sous sa coupe, pour s’attaquer une fois de plus aux médias cybernétiques en général et à ARIB.INFO en particulier.

Nous allons passer sous peigne fin les aberrations contenues dans le dernier article signé par la Cellule Presse et Communication de la Deuxième Vice-Présidence de la République et publié par Abarundi.org en date du  7 avril 2008.

D’emblée, il est surprenant de voir que dorénavant c’est par l’entremise d’Abarundi.org que s’exprime la Deuxième Vice-Présidence burundaise, preuve de plus sur ce que nous avançons quand nous affirmons que cet ancien Site web de la diaspora est devenu la caisse de résonance de NTISEZERANA & Cie. Un petit tour sur ce site web suffira pour démontrer à nos lecteurs la véracité de nos affirmations. Nous ne reviendrons pas sur les raisons qui ont poussé les animateurs de ce Site web à se faire les griots à la gloire de NTISEZERANA.

Rentrons dans le vif du sujet qui nous préoccupe en ce moment. Concernant la flambée du prix du carburant, la Cellule Presse et Communication de la 2ème Vice-Présidence nous annonce que « (…) ce ne sont pas de petites stations d’essence comme celle que possède Son Excellence Monsieur Gabriel NTISEZERANA qui font pression sur l’Etat mais plutôt la multinationale Engen (…) » et que « Son Excellence Monsieur le Deuxième Vice-Président de la République n’est pas l’unique personnalité à avoir des activités lucratives à côté de ses responsabilités politiques. A moins que les animateurs du site arib.info ne veuillent indirectement proposer que les entrepreneurs soient écartés des postes politiques ! »

Ici, nous ne pouvons que dire au propre organe officiel de communication de M. NTISEZERANA : « Merci d'apporter de l'eau à notre moulin ! », en annonçant publiquement que le N°3 de l’Exécutif burundais est un homme d’affaire très actif. Lorsqu’on sait que c’est lui qui détient toutes les prérogatives décisionnelles en matières socio-économique et financières, on est en droits de s’interroger sur les conflits d’intérêts publics et privés dont il se doit normalement d’être l’arbitre impartial.

Même un petit bébé (« N’umwana akivuka », comme on dit en Kirundi), comprendrait aisément la source de la gestion malveillante qui anime actuellement l’un des plus haut responsables de l’Etat. Entre intérêt public et intérêt privé, son choix a été fait depuis belle lurette et nous n’avons cessé de le dénoncer.

A propos de la responsabilité personnelle de M. NTISEZERANA dans la flambée du prix du carburant que connaît le pays, sa Cellule Presse et Communication se garde bien entendu d’aborder la question de la suspension unilatéralement de tous les contrats qui liaient l’Etat avec la société INTERPETROL, jusque là principal fournisseur pétrolier du pays, que le 2ème Vice-président s’est dépêché de remplacer par d’autres sociétés, présentées par lui au Chef de l’Etat comme les nouveaux « sauveurs » du Burundi en matière énergétique, mais aujourd’hui portées disparues.

Pourquoi la Cellule Presse et Communication de NTISEZERANA passe-t-elle sous silence les agissements de DARBIT, HASHI-IMPEX et HASS ? Des sociétés kenyanes qui changent régulièrement de noms selon les situations et qui, sous couvert par M. NTISEZERANA, ont bénéficié au Burundi d’une exonération d’impôt en tant que société de transit alors que ces produits sont commercialisés dans le pays, empochant au passage plusieurs milliards de Fbu, avant de disparaître dans la nature sans laisser de traces.

Alors puisque cette Cellule se vante d’être la « mieux placée pour accéder à toutes les informations en rapport avec les ministères placés sous la tutelle de la Deuxième Vice-Présidence de la République », pourrait-elle dire au grand public ce qui l’en est exactement de M. SINGOYE (Petrobu, Goldring Oil,…) porté disparu ou de M. RWANKINEZA (Hydrobur, BOC, Ets Hatungimana, GLIC, GLIC International etc.); quelques-uns parmi les amis proches de M. NTISEZERANA impliqués au premier plan dans le dossier carburant ?

Mais les malversations de NTISEZERANA & Cie ne s’arrêtent pas là ! En matière de règlement des opérations de remboursement des arriérés et de recouvrement fiscal de certaines sociétés, la Cellule Presse et Communication de NTISEZERANA ose affirmer que « le paiement des frais que l’Etat réclame à la BRARUDI, à AFRICELL et à INTERBANK n’est plus négociable dans quelque commission restreinte créée par madame la Ministre de l’Economie, des Finances et de la Coopération au Développement ». Mais la réalité est tout autre.

Tenez ! En date du 14 mars 2008 s’est tenue au Ministère des Finances une réunion de restitution des résultats sur le traitement fiscal réservé aux prestations étrangères sur une société locale concernant les sociétés BRARUDI, AFRICELL et SPACETEL, ainsi que le traitement fiscal des empôts professionnels sur les rémunérations (IPR) pour l’Inter Bank Burundi (IBB). Ont assisté à cette réunion :

1.       Mme Clotilde NIZIGAMA, Ministre des Finances

2.       M. Nicodème NIMENYA, Directeur général des Recettes

3.       La Commission mise en place par la ministre des Finances, composée de :

-         M. BARAMPANZE Louis, Conseiller au Cabinet et président de la commission

-         M. KANYANZIRA, Conseiller à DGR

-         M. Lin BAMPIGIRA, Vérificateur principal au département des Impôts

4.       L’équipe du département des impôts, composée de :

-         M. Valère BIZIMANA, Directeur des Impôts, fameux « agent double » et spécialiste de « fiscalité parallèle »

-         M. Henri BUKUMBANYA, Chef des Grandes entreprises

-         Balthazar NDIKUMANA, Chef des Moyennes entreprises

-         M. Paul NDEREYIMANA, Chef de service recette

-         Dieudonné RUKERANDANGA Dieudonné, Chef de service contentieux

Au cours de cette réunion, présidée par la ministre des Finances, le président de la commission a rendu compte aux participants des conclusions tirées sur le traitement fiscal des fameux dossiers en contentieux –à savoir IBB, BRARUDI, AFRICEL et SPACETEL- et qui avaient déjà subi le traitement par son prédécesseur, Mme Denise SINANKWA, en faveur de l’administration fiscale.

Après les échanges bien interprétées par les participants, la ministre NIZIGAMA a conclu que finalement l’équipe du département des Impôts, qui avait traité les dossiers sous SINANKWA, avait bien raison et que dès maintenant il fallait passer directement au recouvrement de ces impôts non encore recouvrés et elle a ainsi, séance tenante, invité le Chef de service des recettes et le Directeur des Impôts à se mettre à l’œuvre pour rapatrier au Trésor public cet argent frais.

Selon un participant à cette réunion, la ministre NIZIGAMA a profité de l’occasion pour féliciter l’équipe qui avait, a-t-elle dit, traité ces dossiers conformément à la Loi en vigueur et pour l’intérêt du trésor.

Ainsi, à ce moment là, la ministre NIZIGAMA venait de donner raison à son prédécesseur dans le traitement de ces dossiers. Pour rappel, dans nos précédentes livraisons, nous avons démontré que c’est dans le cadre du relèvement du taux d’apurement des arriérés du secteur privé, sur recommandation de la Banque Mondiale, et suite à une injonction expresse de la présidence de la République, que l’ex ministre des Finances Denise SINANKWA a voulu procéder au règlement des opérations de remboursement des arriérés et de recouvrement fiscal de l'Interbank Burundi (IBB), d’un montant de 2,7 milliards de francs.

En voulant taxer l’IBB, Mme SINANKWA s’était ainsi mise à dos le 2ème Vice-président NTISEZERANA. On connaît la suite : ce fut le début de l’« Affaire Interpetrol ». En voulant faire de même, sa successeur, la ministre NIZIGAMA, risquait donc de s’attirer les foudres de sieur NTISEZERANA et ses amis. Mais c’était sans compter avec les travaux en cours de construction de la Villa de Mme la ministre NIZIGAMA. Tout cela ne fait de mal à personne, c'est de la petite corruption quotidienne, pense-t-on dans le monde de NTISEZERANA.

Après une discrète rencontre avec le patron de l’IBB -soit dit en passant qu’il considéré comme le véritable mentor du 2ème Vice-président NTISEZERANA- Mme la ministre NIZIGAMA changea son fusil d’épaule et se montra subitement très conciliante envers la banque IBB. C’est ainsi qu’en date du 28 mars dernier, la ministre des Finances réunit à nouveau la même équipe et ordonna que les sociétés visées doivent payer sauf …IBB. Avant de s’envoler le lendemain pour Washington, la ministre NIZIGAMA a réuni samedi 5 avril dernier son cabinet restreint et a désigné trois personnes qui vont s’occuper particulièrement du volet IBB. Il s’agit de MM. Jean-Berchmans NIYONZIMA, Gaspard RUCUNGA et Henri BUKUMBANYA.

Pourquoi a-t-elle sursis au payement concernant l’IBB et pour quel dessein a-t-elle mis en place cette équipe de trois personnes ? A la Cellule Presse et Communication de NTISEZERANA de répondre, elle qui affirme que « les sommes dues doivent être payées car tout autre arrangement aurait des conséquences d’ordre antérieur, ponctuel et même postérieur sur les sommes exigées des grandes sociétés ».

En fin de compte nous venons de démontrer les incohérences dans la communication de l’équipe NTISEZERANA en cette matière. Devrions nous mettre cela sur le compte de la sous-information ou de la désinformation, de la part de la Cellule Presse et Communication de NTISEZERANA qui se dit être la « mieux placée pour accéder à toutes les informations » ? A vous de juger !

De notre coté, en tant qu’association sans but lucratif, et donc sans aucun intérêt mercantile contrairement aux griots de NTISEZERANA, nous continuerons, comme nous vous l’avons toujours promis, nos investigations jusqu’au bout, et vous livrerons au fur et à mesure les résultats de nos enquêtes qui touchent plusieurs dossiers politico-financiers qui ont fait la chronique dans la presse.

Nos sources ne sont pas encore taries (« Amariba ntarakama ! », dixit Domitille KIRAMVU). Dossier à suivre …