NKANGANYI EST-IL LE PORTE PAROLE DU GOUVERNEMENT?

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 28 juillet 2007

La confusion règne entre les communicants du pouvoir. Ceux qui sont dans le gouvernement parle officiellement au nom du parti comme la ministre de la communication qui écrit aux médias leur demandant de couvrir une réunion du CNDD-FDD. Ceux qui sont en dehors du parti, rêvant d'y entrer ou de récupérer des miettes de la privatisation de l'Onatel parlent au nom du gouvernement. Ce dernier rôle revient à Nkanganyi qui l'exerce maladroitement.

Le site du parti CNDD-FDD est tombé dans les mains de Nkanganyi. Je me garderai de le décrire surtout sur son passé. Ce site est généralement l'antichambre pour attendre une promotion ou une nomination. L'attente est longue pour Nkanganyi. Dans ces derniers jours, il se veut l'avocat du diable. Il accuse tour à tour tous ceux qui demandent la vérité au pouvoir, l'opposition etc... Pour lui, les crimes au Burundi ont été commises jusqu'en 2005 par les Upronistes, les Nyangomistes (Quel parti?) et les Frodebistes. On se demande qui tuaient depuis 1994. A qui impute-t-il  les embuscades sur les routes après le limogeage de Nyangoma du CNDD-FDD?

Nkanganyi est enfermé dans sa tour d'ivoire qu'il n'a même pas compris que l'histoire de putsch était un montage du pouvoir. Ce n'est pas aux Burundais de donner des explications sur le putsch. Il appartient au pouvoir d'expliquer comment une telle bavure a été faite. Nkanganyi tire facilement sur Radjabu. Or, depuis qu'il est en prison, on se rend compte qu'il n' y a pas eu beaucoup de changements. La corruption a continué et la justice reste sous la dépendance du pouvoir exécutif etc... Radjabu seul ne pouvait pas donner des ordres pour faire tant d'erreurs. Nkanganyi devait savoir qui a vendu l'avion, lui qui est dans les secrets du pouvoir.

Concernant les articles sur la mort de Michel Kipoké, la réaction de Nkanganyi est surprenante. A ce que je sache, il n'a jamais été nommé ministre de la propagande du gouvernement. Le voilà qu'il s'invite dans un débat qui l'échappe et qu'il interprète malhonnêtement. Nulle part, notre site a accusé le pouvoir burundais. Il a tout simplement écrit que le Burundi était pointé du doigt. Se sent-il accusé notre faux ministre de la propagande?

Nkanganyi aurait dû avoir le respect de Michel Kipoké, exprimer une certaine compassion pour sa famille, reconnaître son apport dans la réconciliation des Burundais. Je me demande pourquoi Nkanganyi n'a pas demandé aux gens du pouvoir pourquoi aucun représentant n'était à l'enterrement. Je trouve légitime que sa famille se pose la question. Je crois que Nkanganyi donne à Rukindikiza un rôle qui le dépasse. Suis-je capable  de pousser la justice française à demander une autopsie? Les doutes sur la mort de Michel Kipoké ne sont pas venus de Rukindikiza mais de sa famille et aussi de la fondation. Quant au communiqué, il va de soi qu'ils ont trouvé une forme qui ne poussait pas à la polémique avant le résultat de l'autopsie. Je demanderais à Nkanganyi de nous dire ce que disait le communiqué de la mort de l'ancien ministre Nyandwi. A-t-on écrit qu'il a été empoisonné? Non. Peut-être que Nkanganyi peut le contester et nous dire qu'il est mort de diabète.

Nkanganyi n'est pas plus patriote que Rukindikiza. Il est plus inféodé au pouvoir et opportuniste que moi. Où ira-t-il? Je me permets d'être son avocat pour demander au pouvoir de le nommer ministre de l'information ou des télécommunications au prochain gouvernement. Depuis qu'il a quitté le Canada, il a déjà prouvé ses allégeances à travers ses écrits. Par ailleurs, les années de militantisme ne sont pas nombreuses. Encore faut-il attendre! Patience.