Nkanganyi contre Kabuto ou la pitoyable guerre des « griots »

 Burundi news, le 29 août 2006

Par Ndimuruvugo   Michel

 

Depuis quelques temps les internautes lisent, un peu amusés d’abord, puis avec dégoût, une joute oratoire de deux  griots du CNDD-FDD, qui rivalisent pour s’enfoncer mutuellement après avoir été, l’un et l’autre, des hagiographes zélés du régime. D’ailleurs l’un, Nkanganyi, le reste encore.  Kabuto est rentré refroidi comme on peut le lire dans son carnet d’un retour au pays natal ( c’est  un titre de Césaire et des guillemets étaient nécessaires, mais passons)

Notre ami Kabuto,  après un voyage  au pays où il s’attendait  à plus d’égards est donc rentré  outré par cet accueil lui réservé  par les grands pontes du régime, lui l’écrivain et « secrétaire général du CNDD-FDD en Hollande ».

 En effet que ce soit chez le président du Sénat ou à la deuxième vice-présidence, ô crime de lèse majesté, Sire Kabuto n’a pas été accueilli par ces hautes personnalités officiellement pour un problème de « calendrier ». Outrage suprême, Rufyikiri est sorti de son cabinet, rapporte encore le pauvre Kabuto, «  sans daigner lui jeter un regard ». Ô c’est à fendre l’âme. A pleurer. Les ingrats. Comment ont-ils osé  l’ignorer après tant de « papiers » à la gloire du CNDD-FDD sur tous les sites du monde !

Et Kabuto, va  leur montrer de quelle plume il se chauffe. Subitement devenu journaliste d’investigation, il va révéler les  dysfonctionnements du  cabinet du président  du Sénat, Monsieur Rufyikiri .Il va promener son regard, désormais furieux, sur toutes « les toiles d’araignées » des ministères, les routes cabossées de la capitale. Tout le monde  va y passer : même les prostitués «  à majorité Tutsi » !  Ô Seigneur un écrivain fâché ! Vaut mieux ne pas se trouver sur sa route.

 

Nkanganyi remet à sa place le griot déçu

 

C’est alors que l’autre griot, lui apparemment  n’a pas (encore) de compte à régler avec le régime, va entrer en lice, pour fustiger l’ancien compère. Le Nkanganyi. va « remettre  à sa place » le Kabuto,  lui demandant (perfidement) « pour qui se prenait-il », pour croire que toutes les portes des hautes personnalités lui étaient ouvertes. Au fil des « papiers »  Nkanganyi qui excelle dans cette littérature de bas étage va démolir  l’ego démesuré de son confrère, Sieur Kabuto.  Kabuto  qui a le temps et le talent pour ce genre de logorrhée va répliquer. On se demande où s’arrêteront les deux  anciens compères. Voilà  le genre de « débats »  servi par deux  « intellectuels » de la diaspora depuis quelques jours.

 

A rire ou à pleurer ?

 

Kabuto ? Nkanganyi ?  Mais que c’est triste. Lamentable.   A Nkanganyi que dire ? Que la désillusion attend toujours les esprits serviles. Question de temps.  Kabuto ? Apparemment il a eu sa petite dose au Burundi.  Il est rentré ulcéré dans son pays d’adoption. « Polé mutama » comme on dit chez nous. Heureusement qu’il n’avait pas payé lui-même  de sa poche son billet. Deux « bagiraneza » Hollandais, « Theodora et Meijer » écrit-il, ont   effet  contribué pour « le billet et les frais de séjour » de notre écrivain politicien.

Mais entre nous, quand bien même deux « Bazungu » m’auraient aidé à payer mon billet d’avion pour rentrer chez moi, je resterai discret par rapport à cette générosité. En effet,  un   grand auteur comme  Kabuto, secrétaire du CNDD-FDD en Hollande,  doit-il quémander un billet d’avion  pour rentrer chez lui ? J’ai un peu honte pour nous.

 Je me demande où se serait arrêté le courroux de Kabuto s’il  était rentré aussi déçu  d’un voyage payé à la sueur de son front comme la plupart des Burundais de la diaspora…

Ndimuruvugo  Michel