NKURUNZIZA, SON TROISIEME MANDAT ET LE SANG DU PEUPLE

 

 Burundi news, le 26/04/2015

Par Gratien Rukindikiza

Le samedi 25 avril 2015, comme c'était prévu, le Président Nkurunziza a fait un coup d'Etat. Nous définissons un coup d'Etat par l'arrivée ou le maintien au pouvoir par la violation de la constitution. Il a été candidat et non proposé par le CNDD-FDD car le conseil des sages lui avait dit non. Les autres prétendants ont été intimidés et personne n'a osé présenté sa candidature. Candidat unique, il a été désigné  pour se présenter pour un troisième mandat illégal et qui s'inscrit contre les accords d'Arusha.

Le congrès de toute la sécurité pour les militants

Jamais on avait vu un congrès aussi sécurisé que ce congrès du CNDD-FDD. Même l'armée surveillait le campus universitaire pour empêcher les universitaires de déranger les congressistes. Le ministre soi-disant défenseur du règlement militaire a eu du mal à cacher son amour pour le 3 è mandat de Nkurunziza. Le ministre de la défense Gaciyubwenge est du côté de Nkurunziza et il s'est engagé à défendre becs et ongles le 3 è mandat. Son discours lors de la causerie morale était un bon poème pour endormir ces militaires anti 3 è mandat.

La ville de Bujumbura a été paralysée pour un congrès d'un parti en perdition et qui prépare un génocide. Malgré les mises en garde des Présidents de la Sous région, de l'Onu, de l'Union Européenne, des Etats Unis, de l'Unité africaine, de l'église, de la société civile, de l'opposition, des cadres de son parti, du conseil des sages du CNDD-FDD, Nkurunziza, comme un bateau ivre, vient de se lancer dans course folle contre le 3 è mandat. Un seul homme contre son peuple. Il préfère tuer son peuple mais garder le Burundi. Notre malade se croit roi car il s'est déjà investi roi.

Le peuple contre le 3 è mandat

Ce dimanche 26 avril 2015, très tôt le matin, le peuple est descendu dans les rues de la ville de Bujumbura. La tactique d'aujourd'hui était de disperser la police. Les gens de Mutakura manifestaient à Mutakura, de Musaga à Musaga, de Nyakabiga à Nyakabiga etc... Cette tactique a dispersé les forces de l'ordre. Dans la matinée, la police a tiré à balles réelles. Il y a eu quatre tués ce matin.

La colère du pouvoir s'est déversée sur la RPA. Le ministre de l'intérieur et celui de la sécurité publique ont tenté de fermer la RPA et ont fini par abandonner après une entente de ne pas diffuser les manifestations en direct. Le ministre de l'intérieur est allé à la RPA en short comme s' il oubliait que la RPA n'est pas un terrain de sport et qu'en tant que ministre, il devait avoir une tenue correcte dans sa mission.

La collaboration police-imbonerakure a été mise à jour

La police a travaillé main dans la main avec les imbonerakure habillés en policiers. Ce sont des habitants qui les ont identifiés. Certains étaient armés comme des policiers. Un imbonerakure a été tué par erreur car la police a cru apercevoir un manifestant armé mais c'était un imbonerakure.

Après la manifestation, "l'essorage" des manifestants par des équipes imbonerakure et interahamwe

Ce soir, les jeunes imbonerakure habillés en policiers accompagnés par les interahamwe expérimentés en massacres sillonnent les quartiers de Kinama et Cibitoke pour chercher les manifestants et les tuer. Huit personnes  ont été tués et 9 blessés sont soignés à l'hôpital Roi Khaled et 3 à l'hôpital militaire. Les tueries continuent cette nuit. La population fuit les quartiers de Kinama, Mutakura et Cibitoke. Les tueurs utilisent des pistolets silencieux et entrent dans des maisons pour tuer.

Ces descentes pour assassiner la population sont coordonnées par le général Adolphe Nshimirimana. En accord avec Nkurunziza, ce général vient de commencer sa campagne meurtrière.

Le député Bizimana François vient d'être enlevé ce soir. Il était au bar "Kwa Vyisi" à Kanyosha à côté de chez lui. Un véhicule de la Documentation l'a conduit vers une destination inconnue. Ce député est maintenant dans le parti de Rwasa. Est-ce un message à Rwasa qui avait été ambigu sur ses intentions d'appel à la manifestation? 

La guerre a déjà commencé. Nkurunziza et son équipe ont commencé les massacres. Le peuple doit se défendre au risque qu'il y ait un génocide étalé dans le temps. Les interahamwe venus en renfort à Adolphe ne sont pas des enfants de chœur.

Quant aux élections, à part accompagner et bénir le 3 è mandat, il est suicidaire d'y aller car les propagandistes locaux seront assassinés un à un et d'autres seront achetés. Nkurunziza a déjà prévu 6 % pour l'opposition de toutes les élections et 94 % pour le CNDD-FDD. Alors, pourquoi ne pas le laisser avoir 100 % tant qu'on est dans l'illégalité.

Le peuple a manifesté son refus du troisième mandat. L'armée appartient au peuple. Elle doit défendre le peuple qui a son ennemi en la personne de Nkurunziza. De toutes les façons, l'armée et le peuple ont un ennemi commun. L'armée va quitter la Somalie et ne pourra y retourner que quand la situation sera améliorée; donc quand Nkurunziza ne sera plus au pouvoir. Si l'armée veut rester en Somalie avec les avantages, il y a la question Nkurunziza à régler. Nkurunziza vient de faire un coup d'Etat, l'armée ne pourra que rétablir le respect de la constitution et les accords d'Arusha.

A bon canon, salut.