LE  PRESIDENT NKURUNZIZA ET L'ARCHEVEQUE NTAMWANA

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 29 août 2007

L'histoire se répète au Burundi. La guéguerre entre la religion et le pouvoir n'était pas le monopole du Président Bagaza. Le très "pieux", pasteur Président Nkuruinziza ne pourra pas éviter une confrontation avec l'église catholique. Le Burundi est catholique à plus de 70%. Or, le Président actuel prêche pour une autre cathédrale, celle des protestants. Protestants ou pas, un ministre, un responsable nommé par le Président de la République est invité à prier. Aucun catholique  n'a jamais contesté au nom de sa religion de prier le Dieu des protestants Mpwemu yera. Le Président de la République fait une concurrence déloyale car il défend sa cathédrale avec les subsides de l'Etat au profit de la religion protestante. Les catholiques sont démunis face à cette concurrence qui ne dit pas son nom. Pour se faire remarquer, des opportunistes n'hésitent pas d'aller prier dans la même église ou dans les églises privées de Rohero et Kiriri dans le but de rencontrer le Président de la République.

L'archevêque de Gitega Ntamwana a un franc parler. Lors de sa messe de pèlerinage de Mugera, il n'a pas hésité à vilipender le pouvoir sur son comportement irresponsable, sa mauvaise stratégie. La nouvelle est tombée dans une bonne oreille car il est devenu un des ennemis du pouvoir. Ce n'est pas anodin qu'il soit cité parmi les futurs faux putschistes. Mgr Ntamwana est un éternel rebelle. C'est l'homme qui disait la vérité au Président Ndadaye. Il est l'auteur du texte de "Laisse partir mon peuple". Il est en éternel combat pour son peuple. Ce n'est pas ce pouvoir qui le poussera à se taire.

Lors du deuxième anniversaire, Mgr Ntamwana a refusé l'invitation et aucun représentant de l'église catholique n'était présent. Ainsi, il y a eu des prières des musulmans, des protestants mais il a manqué un prêtre pour prière, style vatican. C'est une absence qui marque le début d'une confrontation. Le pouvoir se trouve à la croisée des chemins et doit mener plusieurs combats à la fois. Au lieu de régler les conflits, il préfère les affronter comme un taureau déjà blessé dans dans un corrida.

Dans tous les régimes du monde, aucun pouvoir n'a pu gagner un combat contre l'église. Bagaza ne voulait pas l'entendre mais il l'a subi.