NKURUNZIZA N' A PAS DE CHANCE

 Burundi news, le 05/05/2015

Par Gratien Rukindikiza

Le huitième jour de la manifestation contre le 3 è mandat du Président Nkurunziza, la mobilisation reste intacte et même certaines communes des provinces ont commencé les manifestations. La violence de la police n'a pas empêché les Burundais à continuer la lutte.

Le faux candidat Nkurunziza comptait sur deux atouts : L'armée et la cour constitutionnelle. Un véritable fiasco pour lui.

Le ministre de la défense soutient le peuple et le chef d'Etat major dans de mauvais draps

A la grande surprise du chef, le ministre de de la défense, le général Gaciyubwenge,  a réuni son staff pour examiner la situation après la tentative du pouvoir de mettre l'armée et la police sous la direction d'Adolphe et Bunyoni et aussi après l'assassinat du militaire par un policier  et des agents  de la Documentation à Musaga. La colère des militaires était grande et il fallait recadrer la position de l'Armée.

Un communiqué a été élaboré et réaffirmait l' engagement de l'armée au soutien des accords d'Arusha. Un véritable coup de pieds à Nkurunziza. Le communiqué soutenait implicitement les manifestants et les radios fermées.

Le communiqué a été lu le samedi 02 mai 2015 et le chef d'Etat major a lu son communiqué le dimanche 03 mai 2015. Pourquoi un tel communiqué? Pourquoi un communiqué vide de sens? Burundinews a enquêté pour vous.

Le 03 mai 2015, le chef d'Etat major a été convoqué par Adolphe, Bunyoni et quelques généraux restés fidèles au 3 è mandat. Ce groupe a sommé le chef d'Etat major, le général major Prime Niyongabo, de sortir un communiqué pour démentir le ministre de la défense, son chef. Prime Niyongabo est allé à l'Etat major avec ce communiqué. Par ailleurs, il ne pouvait pas sortir un communiqué sans en référer aux hauts cadres de l'Etat major. En soumettant le communiqué aux hauts cadres de l'Etat major, Prime Niyongabo a  accepté les modifications de son communiqué et il est devenu vide. La question qui se posait était de savoir s'il pouvait le lire ou pas. Les hauts cadres lui conseillaient à la fin d'abandonner son projet car jamais dans l'histoire de l'armée burundaise, le chef d'Etat major n'avait contredit le ministre de la défense. Ayant promis au groupe d'Adolphe de lire le communiqué, il a lu un communiqué vide et  a laissé perplexe les téléspectateurs surtout du communiqué français. Ses protecteurs n'en revenaient pas de sa trahison et au ministère de la défense, c'était de l'incompréhension. En gros, Prime Niyongabo s'est ridiculisé davantage. Déjà qu'il n'est pas admiré par les  anciens FDD de l'armée, il est perçu de plus en plus comme la marionnette d'Adolphe et tout sauf un officier qui fait respecter son institution.

Le flop de la cour constitutionnelle

La cour constitutionnelle devait sortir un scoop comme cadeau au Président Nkurunziza. Raté! Des amis sénateurs de Nkurunziza ont saisi la cour constitutionnelle sur demande de Nkurunziza lui-même. Des généraux ont fait rédiger un arrêt de cette cour à faire signer par les sept membres de la cour. Le premier jour des négociations et non des délibérations, quatre magistrats de la cour sur sept étaient opposés au 3 è mandat. Si les délibérations avaient eu lieu le premier jour comme prévu, la cour aurait prononcé sa candidature anticonstitutionnelle. Les négociations ont été ajournées à coup des dizaines de millions de francs bu et des menaces pour ceux qui voulaient refuser.

Le soir du premier jour des négociations, trois magistrats ont contacté des gens qui ont bien voulu nous le témoigner afin de les aider à fuir le pays. Cela n'a pas été possible avant le lendemain et ils ont été piégés au Burundi. Ne pouvant pas sortir comme le vice-président de la cour constitutionnelle, ils n'avaient pas d'autres choix que de signer.

Un arrêt de la cour constitutionnelle nul et non avenu pour vice de forme

L'arrêt devait être signé par tous les magistrats inscrits sur le même arrêt. Or, aucun magistrat ne l'a signé. Il n'y a que "Se".La cour a été saisie par les sénateurs le 17 avril; soit 8 jours avant que Nkurunziza soit désigné par son parti. La saisine rédigée le 17 avril est arrivée à la cour le 28 avril 2015. La cour devait déclarer nulle la saisine car elle a été faite au moment où l'objet de la saisine n'était pas réalisé; donc la candidature de Nkurunziza, quelque soit la date de réception de la saisine. On ne peut pas porter plainte pour une infraction  non encore commise.

En plus, l'arrêt de la cour date du 4 mai 2015 et le vice -président de la cour est sur le document de délibération alors qu'il était déjà au Rwanda. Donc, le document est un faux. Sans la signature des magistrats et toutes ces vices de forme, l'arrêt de la cour est nul et est donc inopposable au tiers. Nkurunziza ne peut pas se prévaloir de cet arrêt nul.