ET SI PIERRE NKURUNZIZA N'ETAIT PAS CANDIDAT AUX ELECTIONS PRESIDENTIELLES? 

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 22/01/2010

Les élections burundaises approchent et la classe politique s'active. Aux Etats major des partis politiques, on affine les programmes, les stratégies de bataille électorale. Qui sera candidat? A quelle représentation? Les cartes ne sont pas encore distribuées. Les problèmes se posent surtout pour le parti au pouvoir. Il est devenu comme l'armée mexicaine avec beaucoup plus de cadres que de militants. Ces cadres sont dans la parti pour bénéficier des miettes du pouvoir ou grignoter là où ils sont sous un régime corrompu parmi les 5 plus corrompus au monde.

Nkurunziza ne sera pas candidat

Plusieurs voix s'expriment pour lui demander de ne pas se représenter surtout au niveau international. Son bilan est catastrophique et un deuxième mandat mettrait à terre le Burundi. Il s'en est rendu compte et a commencé à évoquer en présence de certains de ses conseillers une possibilité de ne pas se représenter. Certains ne sont pas de son avis. Le Président Nkurunziza a déjà remarqué qu'il ne peut pas être élu au premier tour. Au deuxième tour, aucun parti important ne pourra faire alliance avec le Président Nkurunziza. Après ce constat, il a décidé de ne pas se porter candidat. Le secret est soigneusement gardé pour éviter une lutte interne au CNDD-FDD avant la période de campagne et surtout avant le choix de son favori. Des généraux se préparent et certains commencent à étudier les formalités pour le passage à la vie civile.

Le Président Nkurunziza pourrait être l'homme qui a quitté le pouvoir sans perdre les élections et éviter l'erreur de l'ancien Président Buyoya. Il pourrait alors bénéficier d'une immunité politique et financière en récompense à des élections libres sans son ingérence. Le futur Président en serait reconnaissant comme ça se passe souvent pour des Présidents qui se retirent du pouvoir librement.

Le CNDD-FDD n'est pas à court des hommes capables de changer de discours, d'incarner l'avenir, qui n'a pas de mains sales.

La faiblesse du CNDD-FDD ne pourra pas être comblée par la violence

La violence qui caractérise dans ces jours les jeunes du CNDD-FDD témoigne de la nervosité des cadres de ce parti. Cette nervosité, ce manque de maîtrise de soi sont des signes de faiblesse, de reconnaissance de la peur. Le pouvoir laisse faire comme si le CNDD-FDD ne pourra pas gagner les élections sans la violence. Il est étonnant que des jeunes du CNDD-FDD puissent empêcher des militants du FNL de Carama de mettre la peinture sur leur permanence. Plus étonnant, l'administrateur communal qui approuve l'action des jeunes du CNDD-FDD. Tout s'est passé comme le pays avait remplacé la police par une milice.

Des tueries se font remarquer dans plusieurs provinces et les assassins ne sont pas inquiétés. A titre d'exemple le gouverneur de province de Kayanza. Il paraîtrait qu'il est le noyau de Kayanza, la pièce maîtresse pour les prochaines élections. Or, s'il se retrouvait à Mpimba, le parti au pouvoir perdrait le contrôle de la province. Un calcul insensé car en le maintenant à la tête de la province, le pouvoir perd des centaines de milliers de voix. Qui peut voter pour un candidat du pouvoir qui protège les assassins? 

Face au déclin du CNDD-FDD, deux ou trois partis font leur chemin. Ils sont nouveaux sur la scène politique burundaise et vont faire des surprises. A suivre.