LE PRESIDENT NKURUNZIZA PIEGE PAR LUI- MEME
Par Gratien Rukindikiza
Burundi news, le 18/12/2011
En politique, les complications viennent souvent des propres actions du chef. Des actes pour sauver le pouvoir peuvent se révéler des actes de suicide. Le Burundi d'aujourd'hui n'est pas à l'écart. Le Président Nkurunziza est en train d'en faire une amère expérience.
Safisha, pourvoyeur de la rébellion burundaise
En décidant l'opération Safisha avec ses généraux ex FDD, le Président Nkurunziza croyait faire taire son opposition. Plusieurs milliers de militants du FNL ont été tués dont certains cadavres ont été retrouvés, des dizaines de militants du MSD ont été aussi tués. La volonté de conduire le Burundi vers le monopartisme est le mobile principal de ces crimes contre l'humanité.
Le peuple burundais est acculé, les morts s'en suivent, les emprisonnements, les disparitions aussi. La résistance est devenue la seule façon de résister. A quoi bon de se faire tuer sans arme que de se battre contre un régime sanguinaire? Voilà le dilemme du Burundais moyen. La peur des ravages de Safisha ne fera que consolider les nouvelles rébellions.
Gatumba, un appel que le Président aurait dû éviter
Le lendemain du carnage de Gatumba fait par certains éléments de la police et des services de renseignement, tout en le sachant, le Président Nkurunziza a joué son grand show médiatico- comique et tragique à Gatumba. Devant les ambassadeurs et beaucoup de personnalités invités pour se rendre compte de ce massacre, le Président Nkurunziza a dit que ce qui s'est passé est un génocide et qu'il faudra faire tout pour punir les criminels. Il a même dit que s'il le faut, ile demandera à la communauté internationale de l'aider à enquêter. N'en déplaise à ses services de renseignement, Burundi News a aidé le Président Nkurunziza en lui mettant par écrit sous forme de rapport ce qu'il savait. Ainsi, la communauté internationale n'a pas été sollicitée et la commission chargée de ces enquêtes n'a pas jugé bon de publier son rapport pour ne pas se ridiculiser.
Aujourd'hui, le procès de Gatumba est en cours. Comme d'habitude, les vrais criminels sont aux commandes de la police et de la Documentation. Le pouvoir refuse de les juger. Manque de chance, le Président Nkurunziza a demandé à la communauté internationale de l'aider. Or, le jugement attendu mérite une aide internationale car ce sont des innocents qu'ils veulent mettre en prison.
Le pouvoir n'arrive pas à convaincre même les siens quant aux vrais criminels de Gatumba. Quel manque de réflexion du pouvoir en refusant la comparution devant la barre des vrais criminels cités? Le pouvoir aurait pu les laisser se présenter mais en rejetant les accusations, ce qui aurait été plus intelligent.
Les vrais criminels sont cités et ne sont pas jugés. Avons-nous un Président menteur ou est -il derrière les vrais criminels dans ce crime d'Etat d'autant plus que les cadavres du camp du Président ne devaient servir qu'à justifier des mandats d'arrêts internationaux contre Rwasa et Sinduhije. Qui aujourd'hui au niveau de la communauté internationale peut-il croire à la version du pouvoir?
Le Président Nkurunziza est pris dans son propre piège. Les sites internet du parti CNDD-FDD n'arrivent pas à le défendre. Les services de renseignement viennent d'ajouter un autre site d'une médiocrité sans précédent. Ce site cogéré avec Nyamitwe est le Rema FM internet. Il est très pitoyable de constater qu'un site d'un service de renseignement d'un pays soit d'un tel niveau. Nyamitwe refait surface après avoir viré les journalistes de Rema FM.
Les crimes commis dans le cadre de défendre son pouvoir ne font qu'enfoncer le Président. Ce sont ses propres pièges qui le feront couler. Pourtant, Nkurunziza II pouvait éviter d'être pire que NKurunziza I.