NOMINATION DU DIRECTEUR GENERAL DE LA POLICE NATIONALE

 

Par Gratien Rukindikiza

 

La nomination du directeur général de la police nationale burundaise vient entériner la fin de la gendarmerie burundaise. Le Général de Brigade Bunyoni, ancien FDD, vient d’être nommé directeur général de la Police Nationale Burundaise (PNB). Contre toute attente, l’ancien chef d’Etat Major de la gendarmerie nationale, le Général de Brigade Ndaryiyumvire, n’a pas été reconduit dans ses fonctions d’autant plus que la gendarmerie devient la police.  Le Général de Brigade Ndaryiyumvire n’est pas reconduit en tant que directeur général de la police nationale en raison d’un différend qui opposait le CNDD FDD et le Frodebu, selon des sources proches du CNDD-FDD. Ce dernier exigeait le poste de directeur général de la police nationale à défaut de l’Armée. Ayant perdu son  poste, le Général de Brigade Ndaryiyumvire n’a pas accepté le poste d’Adjoint, selon la même source. Il a été nommé au poste d’Inspecteur général de la police nationale ayant le même rang que le directeur général de la police.

Le colonel Nimenya Helménégilde de la gendarmerie nationale est nommé directeur général adjoint de la police nationale. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, il n’a pas obtenu ce poste grâce au ministre de la défense.  Le colonel Nibigira est nommé commandant de la police chargée de la sécurité, Suzuguye Déo, un magistrat est nommé à la tête de la police judiciaire, un membre du CNDD-FDD est nommé à la tête de la police pénitentiaire et Domitien Bacamurwanko reste à la tête de la PAFE (police de l’air, des frontières et des étrangers).

 

Le Président de la République a remplacé l’adjoint à l’administrateur général de la documentation Léonidas Barutwanayo, proche de Minani, connu  comme étant le mari de Kibasha. Il a été remplacé par un chef de zone de Buyenzi, proche du Président Ndayizeye.

 

La suppression de la gendarmerie est un pas du pays dans le monde anglo-saxon. Ce modèle n’est pas très adapté aux réalités burundaises. Le ministère de l’intérieur pouvait avoir la responsabilité de la gendarmerie et de la police en les gardant séparément. Le risque serait de recourir très souvent à l’armée pour assurer certaines missions de la gendarmerie. Dans les 5 années à venir, le problème de fusion entre la gendarmerie et la police sera aussi important que celui de la fusion entre les anciens rebelles et les militaires dans l’armée nationale.