LE NON DIT DES AGISSEMENTS DES CINQ JOURNALISTES DE LA RPA

 Burundi news, le 03/04/2015

Par Gratien Rukindikiza

Dis-moi qui te paie, je te dirai qui tu es. Dis-moi ce qui te hante, je te dirai qui tu paies. Le point commun est l'obsession de rester au pouvoir et aussi l'obsession de gagner plus grâce au pouvoir. Quand ils sont au pouvoir, les dictateurs se servent et donnent des miettes aux esprits faibles, disposés à trahir pour tenter d'avoir les miettes du roi.

Les traîtres se recrutent aussi chez les journalistes. Non seulement ceux qui acceptent ferment les yeux et les oreilles devant la spoliation des biens publics, les tueries mais aussi ils trahissent leurs confrères. Le Burundi est riche aussi en traîtres, en mpemuke ndamuke.

Cinq journalistes de la Rpa au service de la Documentation contre la Rpa

Ces derniers jours, des informations circulaient à propos des journalistes de la Rpa qui travaillaient et qui travaillent toujour avec la Documentation et qui sont souvent en réunion pour déstabiliser la Rpa. Ce vendredi 03 avril 2015, ces journalistes ont voulu créer un incident à la Rpa pouvant conduire à la fermeture. Qui sont ces journalistes?

* Raymond Zirampaye;

* Florine Mukeshimana : Son mari travaillait au palais présidentiel et il vient d'entrer à la Documentation. Sa grande sœur Janvière dirige l'ENS et est déjà presque désignée pour remplacer le 2 è Vice-Président Rufyikiri si le Président Nkurunziza arrive à limoger d'abord le président de l'Assemblée nationale.

* Jean Pierre Nsabimana : Son épouse est conseillère du ministre de la justice;

* Emmanuel Ndamwizigiye et Merveille Sindayigaya : Anciens rebelles recrutés à la Rpa par Alexis Sinduhije quand il dirigeait la radio pour faciliter les contacts avec les rebelles FDD et FNL de ce moment.

Ces journalistes ont été recrutés par la Documentation en même temps que d'autres que ce soit à la Rpa  ou dans d'autres radios. La même démarche a été initiée à la Présidence de la République par Willy Nyamitwe, conseiller du Président.

La Documentation a recruté plus de 10 journalistes, tous connus à la rédaction de Burundinews mais nous ne communiquerons pas leurs noms comme ils n'ont pas participé à la manifestation de ce vendredi.

Ils sont payés 300 000 francs bu chaque mois par la Documentation.

Leurs missions à la Rpa définies par le général Adolphe Nshimirimana

Les missions confiées par Adolphe à ces journalistes sont les suivantes :

* Tous les jours, ils sont chargés de rapporter à la Documentation ce qui se dit à la réunion de rédaction et chez Nyamitwe les sujets sensibles à traiter et les démarches prévues. Quand il faut appeler les autorités, ils avertissent Nyamitwe et ce dernier dit à la personne d'éteindre son téléphone. Comme conséquence, la Rpa a rarement les autorités en ligne.

* Renseigner la Documentation sur les identités des  personnes qui vont à la radio. Les mêmes journalistes sont aux aguets pour connaître toute personne qui va à la Rpa. Ainsi, deux agents de la Poste venus informer la Rpa ont été licenciés à la suite d'une dénonciation par deux de ces 5 journalistes. En effet, Raymond Zirampaye et Florine Mukeshimana ont enregistré les deux agents à leur insu et la cassette a été envoyée au directeur de la Poste qui a viré  les deux agents de la Poste.

* Donner les sources d'informations de la Rpa.

Bob Rugurika surveillé par ces journalistes pour le compte de la Documentation

Ces journalistes payés par la Documentation ont été convoqués par le général Adolphe Nshimirimana pour passer un moment difficile. Adolphe  a remontés leurs bretelles car il n'a pas été averti de la sortie du dossier de l'assassinat des trois sœurs de Kamenge alors qu'ils touchent chaque mois 300 000 frs chacun. Un de ces journalistes qui a rapporté à Burundinews nous a confié qu'Adolphe était en colère car ils ne comprenaient pas pourquoi il était cité à cette radio alors qu'il paye plus de 10 journalistes pour protéger le pouvoir.

Depuis la sortie de prison de Bob Rugurika, les menaces de mort sont fréquentes. C'est la même équipe qui renseigne ses mouvements à Nyamitwe et à Kazungu. Raymond Zirampaye a été surpris au moment où il parlait au téléphone en train de dire que Bob Rugurika n'est pas encore arrivé, qu'il a vérifié que sa voiture n'est pas arrivée tout en signalant qu'il change souvent de voiture dans ces jours.

Emmanuel Ndamwizigiye aurait même discuté avec une autre personne un plan de mettre du poison au cafétéria de la Rpa.

Adolphe Nshimirimana voulait mettre des armes à la Rpa et demander à la Police de fouiller dans le but de fermer la radio. Dans ce plan, l'équipe des journalistes espions devait servir pour déposer les armes à la Rpa.

Le plus dangereux a été Serge qui a démissionné. Il aurait dit à Adolphe que Bob dispose des informations à faire tomber le pouvoir s'il n'est pas tué ou mis en prison. Quand il a été voir Bob dans la prison de Muramvya, devant les européens que Serge accompagnait, Bob a parlé des journalistes qui ont conseillé  qu'il soit mis en prison. Serge a compris que Bob est au courant. La visite a eu lieu le jeudi et Serge a démissionné le vendredi car il avait compris que Bob allait sortir de prison et il ne voyait pas comment travailler avec lui.

La préparation et l'action contre la Rpa de ce vendredi

Ce jeudi 2 avril 2015 soir, les cinq journalistes étaient en réunion avec Willy Nyamitwe, le conseiller du Président. Ils étaient à Sororezo à Gahahe Hotel. Pour montrer à Nyamitwe que nos sources sont fiables, Willy Nyamitwe est passé par une petite porte de l'hôtel et il a fait passer les 5 journalistes par la même petite porte. Il a même dit à un des journalistes qu'il est habitué de l'endroit pour ses réunions louches.

Il a été décidé alors d'apporter des cadenas le vendredi; donc le lendemain, à 4 hrs du matin pour empêcher les journalistes de la Rpa d'entrer à la radio. Des bagarres étaient prévues et le ministre de l'intérieur devrait fermer l'association qui dirige la radio. Manque de chance pour Nyamitwe, les journalistes ont évité la bagarre. Mbonimpa de l'Aprodh a convaincu les 5 journalistes de quitter les lieux.

Le ministre de l'intérieur, Edouard Nduwimana, qui n'a pas beaucoup de choses à faire dans son bureau comme il a eu ses visas pour fuir le Burundi, était devant la Rpa pour contempler ses obligés en train de travailler pour gagner les 300 000 frs. Adolphe et Ndakugarika sont passés deux fois devant la Rpa pour contrôler le travail.

Les actions continuent car les cinq  journalistes sont tenus de poursuivre leurs actions sous peine de rembourser l'argent. Pauvres guignols de la radio!

Légalité des mutations contestées

Il est très étonnant de voir des salariés contester une mutation alors qu'ils ne sont pas à leurs premières mutations. Florine Mukeshimana travaillait à Ngozi il y a six ans. Philibert Musobozi était chef de l'antenne de Ngozi.

L'article 49 du règlement d'entreprise dit bien que tout salarié peut être muté ou déplacé pour des raison de service sur tout le territoire du Burundi. La radio prend en charge les frais de déplacement et de déménagement. 

Les contrats de travail signés par tous les salariés de la Rpa y compris les cinq journalistes, prévoient bien une clause de mobilité sur tout le territoire du Burundi.

Ces salariés disent que la Rpa n'a pas cotisé à l'INSS pour eux. Manque de pot, Burundinews a leurs numéros à l'INSS. Nous avons décidé de ne pas les publier.

La Documentation a la mission de fermer la Rpa avant le congrès du CNDD-FDD qui va désigner le Président Nkurunziza pour un troisième mandat. Pauvre Nkurunziza qui n'a rien compris de ce qui se passe autour de lui. Personne ne lui a dit que Pascal Nyabenda confie en privé qu'il est opposé au troisième mandat mais qu'officiellement il est pour.

A suivre le dossier des journalistes de la Rpa. Espérons que les cinq ou six autres ne suivront pas le mouvement pour ne pas obliger Burundinews à sortir leurs dossiers.