LE 2 è VICE-PRESIDENT NTISEZERANA, LE DOSSIER FALCON ET LES CONSEQUENCES DU DOSSIER INTERPETROL

 Burundi news, le 14 octobre 2007

Par Gratien Rukindikiza      

Pour plusieurs politiciens, la politique est un tremplin pour accéder à l’économique. Les postes politiques intéressent beaucoup certains pour ce qu’ils peuvent rapporter comme celui qui investit son argent dans une unité de production de biens ou de services. Au Burundi, depuis ces dernières années, c’est la course à la corruption, la course à l’appauvrissement du peuple par les dirigeants. Les exemples ne manquent pas. Tous les coups sont permis pour acquérir de nouvelles richesses ou briguer la place de l’autre.

Le 2 è vice-Président Ntisezerana balance le Président Nkurunziza dans le dossier Falcon 50

Il ne manquait que ça dans le dossier Falcon 50. Tout le monde savait que c’est le Président de la République qui avait donné l’ordre de vendre son avion Falcon 50 et que l’ancien ministre des finances n’a fait qu’exécuter l’ordre.

Lors d’une discussion mi-privée, mi-professionnelle, le 2 è vice-Président Ntisezerana a confié à son interlocuteur que le Président Nkurunziza lui a avoué avoir vendu, lui-même son avion. L’ancien ministre Diego n’a fait que suivre les instructions et donc n’est pas coupable. Les choses deviennent alors claires. La commission parlementaire n’a pas besoin de gaspiller son énergie. Elle peut aller droit au but. Même si Ntisezerana essaie de se rattraper en disant que le Président n’a pas participé aux magouilles, il va de soi que les magouilles ont été faites par des exécutants et mais planifiées par le vendeur. Les magouilles ont commencé au moment où l’avion a été immatriculé aux USA avant que les ministres apprennent que le Flacon est à vendre. Les magouilles ont commencé quand une délégation composée de l’ancien directeur de cabinet du Président, Mbazumutima et Isaac Bizimana, ancien gouverneur de la BRB et ancien conseiller économique du Président, est partie en Europe pour négocier les futurs acheteurs et les fortes commissions. Cette délégation a été envoyée par le vendeur, donc le Président Nkurunziza.

 La confirmation de la nouvelle par Ntisezerana est un élément de plus car aucun officiel n’avait osé en parler. Cependant, il reste à savoir pourquoi le 2 è vice-Président a parlé de ce sujet sans être mandaté.

Le dossier Interpetrol inquiète le 2è vice-Président Ntisezerana assis sur un poste éjectable

Comme toute guerre, on sait quand elle commence mais on ne sait jamais comment elle prend fin et sous quelle forme. Ntisezerana avait fait tout pour casser la société Interpetrol, non pas parce qu’elle était dans l’illégalité, mais parce que Ntisezerana voulait créer une société de vente de carburant. Il ressort aujourd’hui que Interpetrol n’a pas été payée deux fois si on tient compte aussi des accords classés secret défense entre la société Interpetrol et l’Etat du temps de l’embargo sous Buyoya II. Comme il y a la continuité de l’Etat, le nouveau pouvoir est tenu par les engagements des accords passés par les anciens pouvoirs.

Le 2 è vice-Président Ntisezerana a 5 stations d’essence à Bujumbura, Gatumba, Bubanza et Ngozi. Il veut devenir un grand pétrolier. Interpetrol avait beaucoup de moyens et permettait le maintien des prix du carburant à un niveau bas grâce à la maîtrise des coûts de transport. Il était difficile pour Ntisezerana de s’imposer en tant que pétrolier sans disposer de camions. C’est ainsi qu’il avait fait saisir les camions d’Interpetrol qui ont fini par être libérés et a empêché la société de travailler malgré le paiement de la caution exigée par la justice. Dans ce dossier, il y a deux justices. Il y a celle que nous connaissons tous et celle qu’on peut appelle injustice de Ntisezerana qui prend des décisions contraires à celles de la justice.

Ces derniers jours, le 2 è vice-Président Ntisezerana confie à son entourage qu’il risque de sauter en raison du dossier d’Interpetrol. Il cherche des soutiens partout, surtout au niveau de la presse.

Les conséquences du dossier Interpetrol sur les prix du carburant

Depuis l’arrêt des activités de la société Interpetrol, les importateurs de carburant ont des problèmes pour approvisionner le marché burundais. Ils réclament aujourd’hui la hausse du prix du carburant. Par ailleurs, le pays dispose d'un stock suffisant pour maintenir les prix au niveau actuel. La SEP a dans son stock 3, 5 millions de  litres d'essence et de 3, 231 millions de litres de gazoil. ENGEN a 2 millions de litres d'essence et 1, 7 millions de litres de gazoil alors que GLIC dispose de 400 000  litres d'essence et de 140 000 litres de gazoil.

 Comme il est juge et partie, le pétrolier vice- Président Ntisezerana ne va pas hésiter pour faire monter les prix du carburant pour augmenter les bénéfices de ses stations. Le coupable sera récompensé et les citoyens vont payer plus le carburant. Par effet d’entraînement, les prix des autres produits pourront aussi augmenter. C’est ce qu’on pourra appeler l’inflation Ntisezerana.

Si le Président de la République ne prend pas garde, les prix vont passer de 1 400 frs bu à 1600 – 1700 frs bu. Les dirigeants ont reçu la mission d’améliorer les conditions de vie des Burundais, ils les auront rendus plus misérables qu’avant. Les uns s’enrichissent sur le dos du peuple, les autres croupissent dans leur pauvreté, d’autres dans les hôpitaux en tant que prisonniers malades du seul fait qu’ils sont pauvres.