Des Objectifs bien clairs pour le Président de la République…
Par The Leadership Institute
L’attitude du Président de la République, dans la gestion de l’Etat est vraiment déroutante. Tout semble se passer comme si il n’était pas là et comme si les affaires de l’Etat ne le concernent pas du tout. Cependant, il faut essayer de déchiffrer son attitude pour en dégager une analyse cohérente. Nous pensons et l’affirmons haut et fort, le Président NKURUNZIZA n’est pas la personne indiquée pour répondre aux défis du Burundi ou pour faire avancer les principes chers aux burundais : la démocratie, le respect des droits de l’homme, la bonne gouvernance et la cohésion nationale. Ces principes sont, à notre avis, les fondements même du développement économique car bâtir une Nation sans ces pré requis consistera à bâtir sur du sable. Combien d’écoles, de centres de santé et autres infrastructures ont été détruites pendant la crise ? Combien de vies humaines ?
Pendant que la plupart des intellectuels burundais s’acharnent à prouver à travers leurs écrits les tares et excès du régime NKURUNZIZA en matière de piétinement de la démocratie, de violation des droits de l’homme et de corruption, ce dernier et sa clique jouent d’autres cartes pour se maintenir au pouvoir. Voici notre analyse dans ce sens :
L’autre danger pour NKURUNZIZA se trouve dans l’autre faction du CNDD FDD fidèle à HUSSEIN RADJABU. C’est dans ce sens, que toutes sortes de manipulations ont été concoctées pour emprisonner l’ancien président du CNDD FDD et intimider la plupart de ses fidèles un peu partout dans le pays. Une chose est sûre : HUSSEIN RADJABU, contrairement aux accusations d’insurrection portées contre lui par le pouvoir, n’aurait pas plus de chances de battre le régime NKURUNZIZA par les armes que par la lutte politique. C’est, par ailleurs, sur ce dernier terrain, que d’aucuns lui reconnaissent sa force politique. NKURUNZIZA CRAINT RADJABU POUR SA CAPACITE DE MOBILISATION POPULAIRE. RADJABU SAIT PERTINEMMENT QUE CE N’EST PAS PAR LES ARMES QU’IL AVAIT ACCEDE AU POUVOIR MAIS PAR LA MOBILISATION POPULAIRE. IL USERA DE LA MEME METHODE POUR GAGNER AUX ELECTIONS. Malgré la diabolisation faite autour de sa personne, l’ancien homme fort du CNDD FDD reste populaire et charismatique. Il est vrai que les bavures du régime NKURUNZIZA contribuent à créer un courant de sympathie pour RADJABU au sein et en dehors du CNDD FDD. Pour pallier a ses lacunes en matière de mobilisation populaire, NKURUNZIZA utilise tous les moyens que lui confère l’Etat pour sillonner le pays et mettre en place ses propres structures sensées le faire réélire en 2010. Voilà pour les forces politiques en place à l’horizon 2010 et nous pouvons parier que NKURUNZIZA fait la même analyse à ce sujet.
Ceci explique pourquoi NKURUNZIZA s’accroche aux généraux corrompus et tortionnaires ex-FDD et pourquoi des tentatives d’intimidation des ex-FAB sont en cours avec les menaces de poursuite judiciaire pour les crimes économiques commis sous les régimes précédents et pourquoi pas, comme le pensent Gratien RUKINDIKIZA et d’autres, les récentes accusations du Général BANGIRINAMA Vital sur la moralité de certains généraux tutsi des FDN.
Il ne faut rien exclure, car le Président NKURUNZIZA est fort dans l’art de piéger les gens, pour preuve le cas des dribbles de NKURUNZIZA dans l’affaire FALCON et dans la destitution de HUSSEIN RADJABU qui, jusqu’au bout croyait en l’appui du Président NKURUNZIZA. Le Général NIYOYANKANA peut très bien être en train de payer les dividendes (à la NKURUNZIZA), de sa fidélité et de sa confiance envers le Président de la République. Mais à ce jeu, nous disons que le Président NKURUNZIZA joue avec le feu s’il veut créer la zizanie dans le corps de l’armée par l’ethnisation et la politisation.
On est vraiment en pleine folie où les réflexes ethnique et régional sont invoqués pour servir les desseins d’un pouvoir dépassé par les événements. De sources concordantes, une réunion a eu lieu en septembre 2007 à Ngozi entre les officiers FDD originaires des provinces du Nord (KAYANZA, NGOZI, KIRUNDO, MUYINGA, KARUSI) pour soi-disant constituer un bloc sensé protéger le Président NKURUNZIZA contre les autres militaires originaires des autres régions. Cette tentative de régionalisation et de division des ex-FDD a accouché d’un œuf car certains militaires ont fustigé cette division entre d’anciens compagnons de lutte. La réunion était dirigée par un Colonel ex-FDD, anciennement à l’Administration Pénitentielle, agissant au nom de NKURUNZIZA.
Cependant, ce dernier ne va pas s’arrêter en chemin car la carte ethnique et régionale constitue sa seule marge de manœuvre pour se maintenir au pouvoir. Par ailleurs, nous doutons de la popularité réelle des dirigeants militaires du CNDD FDD dont l’enrichissement personnel est devenu la priorité et qui se soucient peu des autres officiers FDD intégrés au sein des FDN. La force réelle de ces généraux doit être relativisée et avec les années, on se demande qui d’antre eux sera encore crédible en 2010. Si par contre NKURUNZIZA a prévu de faire usage de la force pour se maintenir au pouvoir (intimidations et autres assassinats ou manœuvres de déstabilisation des adversaires politiques), comme ils l’ont lors du Congrès de NGOZI, nous craignons une recrudescence de la violence dont l’issue est inconnue au des enjeux de l’heure.
Il sait ce qu’il fait car il est en train de poser les jalons de sa campagne politique pour les élections de 2010 et SI LA CLASSE POLITIQUE BURUNDAISE N’Y PREND PAS GARDE, IL RISQUE DE GAGNER LES ELECTIONS EN ABUSANT DE LA POPULATION BURUNDAISE.
Pour terminer, une réflexion s’impose : à deux ans des élections, certains autour de NKURUNZIZA clament haut et fort que le CNDD FDD a fait des réalisations grandioses avec la construction des écoles, des centres de santé, la gratuité de soins de santé, l’éducation gratuite sans oublier la plantation des arbres fruitiers prétendant que sa victoire est assurée en 2010. C’est vraiment enfantin comme analyse de la part de Jean Charles NKANGANYI qui, apparemment ne sait pas que ses analyses s’adressent à des intellectuels. Nous le défions encore une fois de prouver chiffres à l’appui que la situation du Burundi en matière de développement a connu une quelconque amélioration avec NKURUNZIZA. Quant à la gestion des crises, que le Président de la République commence par donner l’exemple car les cas des exactions des SNR, les tueries de Muyinga sont des cas relevant directement de ses prérogatives. Sans oublier l’affaire de l’avion présidentiel dont la vente a suscite un scandale qui le pointe directement du doigt.
CE QUI EST ENCORE PIRE EST QU’AU LIEU DE TRAVAILLER POUR REPONDRE AUX ATTENTES DU PEUPLE EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT ET AUTRES PRIORITES NATIONALES, NKURUNZIZA EST EN CAMPAGNE ELECTORALE. POUR FAIRE QUOI DE SON DEUXIEME MANDAT QUAND A MI-MANDAT COMME AUJOURD’HUI, IL EST EN CAMPAGNE AU LIEU DE TRAVAILLER.