Note de la rédaction : Nous avons reçu ce texte d'un groupe d'officiers qui s'expriment sur des tracts mensongers qui circulent à l'armée burundaise. Il s'agit des tracts des officiers qui ont la nostalgie du passé et soucieux de la défense de leur région. A la tête de ce groupe d'officiers régionalistes se trouve le chef d'Etat major de l'armée le général major Gahiro. D'autres officiers sont cités notamment certains généraux qui ont eu la chance d'être récompensés après avoir souillés leurs mains du sang du Président Ndadaye. Nous y reviendrons.
Notre rédaction a décidé de diffuser ce texte car elle était au courant de ces tracts mais avait d'abord considéré cette situation purement militaire. Cependant, il devient indispensable de montrer aux rédacteurs de ces tracts que nous les connaissons après des semaines d'enquêtes au sein de l'armée. Le style ne trompe pas souvent. Le général Niyoyankana a fait beaucoup de choses non seulement pour les FDN mais aussi pour la nation burundaise. Il est tout à fait normal que les officiers refusent qu'il soit traité de la sorte à travers ces tracts des nostalgiques du régionalisme de l'armée.
Des officiers
burundais s’expriment.
« Des démons de la
haine régionale que l’on croyait morts avec les régimes
déchus se réveillent encore au sein du Ministère de la
Défense »
Depuis l’apparition du
fameux et faux dossier des candidats officiers de Bururi non
admis à l’ISCAM, le Ministère de la Défense Nationale vit au
rythme des tracts polluants et grossiers d’une odeur
nauséabonde qui dégagent un régionalisme primitif .
Les auteurs se nomment
des jeunes officiers.
Halte au mensonge !!Ça
ne demande pas d’avoir fait les hautes études militaires
pour connaître l’ennemi intérieur d’un corps auquel vous
appartenez, il suffit d’être un militaire incorporé.
Les auteurs sont
désormais démasqués, ce sont de vieux officiers regroupés au
sein d’un noyau qu’un officier d’un franc parler rarement
connu à l’armée aujourd’hui ambassadeur à l’étranger avait
désigné comme « akazu:petite maisonnette » construite autour
du régime déchu qui s’était donné pour mission de faire et
défaire l’armée à sa guise et n’avaient droit au soleil que
ceux qui avaient la chance de rester dans leur odeur de
sainteté. Aujourd’hui transformé en «opposition», le noyau
s’est agrandi de certains autres officiers sur des critères
régionalistes eux aussi démis de leurs fonctions de
commandement pour des fautes lourdes de pillage qui
frisaient même la cleptomanie.
Les auteurs de ces
tracts ont raison de mettre en avant les histoires de clan,
puisque n’eût été sous le régime d’un ministre de leur clan,
ils seraient aujourd’hui quelque part dans un centre de
correction et laisser la chance de la cohésion au sein de la
FDN obtenu au prix d’énormes sacrifices continuer son
bonhomme de chemin.
Notre intention ici
n’est nullement pas de tenter un démenti quelconque des
grossièretés contenues dans leurs livraisons ou de leur
empêcher d’en produire d’autres,mais tout simplement de
lever notre voix pour leur dire que leurs contenus font
honte à notre corps et à leur région natale qu’ils
prétendent défendre.
A travers les quelques
lignes ci-dessous , nous leur demandons d’être attentifs à
notre appel puisque nous ne trouvons rien d’autre à leur
faire que de prier pour eux( kubasengera) :
1. Nous ne pouvions
jamais croire une seule fois qu’un officier, quelle que soit
la profondeur de sa déception ou de sa haine envers un
autre officier pouvait se livrer à un exercice de
profanation verbale des morts et de surcroît un parent !! .
La crise que nous vivons depuis 93 nous avait habitué à
tout, sauf cela ; même les fous évoqués dans leur livraison
respectaient les morts ; et de se demander qui des auteurs
et des victimes de leurs tracts méritent réellement le
traitement psychanalytique qu’ils proposent aux autres ?
2. A nos amis
officiers auteurs de ces tracts qui n’ont connu de champ de
bataille que sur les comptoirs du Mess officier de la
garnison de Bujumbura, nous leur demandons à ne plus badiner
sur certaines épisodes pénibles de la guerre que nous
souhaitons de tout notre vœu qu’elle s’en arrête ici, pour
ne pas blesser davantage les cœurs meurtries des familles
éprouvées et des rescapés qui sont les seuls à pouvoir
témoigner de la bravoure du Général Niyoyankana dont les
survivants lui doivent la vie sauve. Nous souhaitons ne pas
faire trop de commentaire sur ce point au risque de faire
plus de révélations qui feraient que ceux qui ne
connaissaient pas le cas les prennent pour des sanguinaires
de dernier acabit qui auraient souhaité sans doute qu’il n’y
ait aucun rescapé.
3. Nous voudrions
souffler à nos camarades officiers d’être plus cohérents
même dans la confection de leurs mensonges, puisque c’est
aussi aberrant que ridicule de parler des pots de vin que
des officiers versent chez le Ministre Niyoyankana au
retour de leurs missions à l’étranger ; voilà un alibi qui
pèse un poids de mouche.
4. Nous avons aussi du
mal à suivre le récit de nos camarades qui infantilisent un
chef d’Etat-Major Général dont visiblement se donnent en
même temps mission de vanter ses mérites. Tout simplement on
peut en rire comme on peut en pleurer effectivement de voir
un chef de son rang qui se laisse huer par sa troupe en
pleine séance de causerie morale!! Les français ne croyaient
pas si bien dire en disant que le ridicule ne tue pas. Nous
aimerions laisser à chaque lecteur de juger lui-même où
placer dans de telles circonstances la responsabilité du
Ministre qui n’a d’autre tort que d’être de la région
natale contraire à celle de son chef d’Etat-Major Général
et que probablement à ce moment bien précis il était dans
son bureau ou en conseil des ministres.
Il importe quand même
d’éclairer l’opinion que le chef d’Etat-Major adjoint qui
était présent lors de ce scandale n’a pas hésité une seconde
de remettre à l’ordre les récalcitrants dans des termes
dignes d’un chef militaire et n’a pas pour autant manqué de
s’en sortir grandi par des applaudissements de ceux-là même
qui huaient le premier chef.
5.
Enfin, nous déplorons la cécité de nos chers camarades sur
certaines réalités de notre armée quand ils parlent
d’exclusion de leur région dans l’attribution des postes et
des grades.
Par respect de
déontologie et de certains secrets professionnels qui
risqueraient de faire mal à nos cadets, nous nous refusons
d’étaler les chiffres qui crèvent les yeux sur la
répartition des postes à l’armée qui auraient bien montré
qui est lésé et qui n’est pas lésé. Toutefois, croyant ne
violer aucun secret, nous nous permettons d’illustrer le cas
par le récent décret de nomination au grades où tous les 6
promus des ex-FAB au grade de général proviennent tous de la
même province (Gén.Bijonya, Nimubona, Ndayisaba,
Barendegere, Nzisabira) à part un seul de Gitega ; à
l’opinion de juger elle-même.
De ce qui précède,
nous demandons au Ministre de la Défense Nationale de
comprendre l’origine de ces larmes de crocodiles de ces
officiers qui se voient plus exclus aujourd’hui qu’hier ,
mais aussi de reconnaître que ceux qui n’ont aucune goutte
de larme à lui présenter ne demandent que l’équité ;n’en
déplaise à ces attardés de l’histoire qui confondent
sciemment et désespérément la privatisation et la rigueur
dans la gestion du patrimoine du ministère pour tenter de
ramener la FDN aux vieilles époques des chicanes
régionales de 1971.
|