OMBUDSMAN, DECRETS ET REBELLION

Burundi news, le 17/11/2010

Par Gratien Rukindikiza

Les nouvelles du Burundi ne sont pas bonnes et la fierté nationale en pâtit. Le Burundi classé parmi les 5 pays les moins développés, les 5 pays les plus corrompus, les derniers 5 pays au monde pour attirer les capitaux étrangers. Celui qui peut nous chanter que le Burundi a fait des progrès peut prendre son repos. Depuis 2005, le Burundi a reculé en tout. La pauvreté, la criminalité, la corruption, la dictature etc...

Nomination de l'Ombudsman en la personne de Mohamed Rukara

Il fallait le faire. Le Président Nkurunziza vient de démontrer qu'il se moque de son peuple. Mohamed Rukara est le vice président du conseil des sages qui dirige le parti au pouvoir CNDD-FDD. Ce parti a organisé les tricheries aux élections nationales et ces tricheries viennent de déclencher une rébellion. Ce parti donne des ordres à la police, la même police tue les opposants. Mettre à la tête d'une institution respectable chargée d'être un médiateur un homme comme Rukara, est une insulte au peuple.

Sa nomination fait grincer les dents au CNDD-FDD. Plusieurs membres du CNDD-FDD ne supportent pas Rukara mais ce dernier jouit d'une protection du chef de l'Etat qui lui donne à manger comme il l'a dit lui-même. Certains cadres du CNDD-FDD contactés par Burundi News affirment qu'il y a eu une histoire de gros sous dans cette désignation. Il fallait y penser. La grogne couve en interne au parti et la gestion de cette affaire devient problématique. Rukara ne sera qu'au service de son parti. Que peut-il faire d'autre? Il ne connaît pas le Burundi profond en dehors des villes. Or, ceux qui ont besoin de l'Ombudsman sont ces pauvres paysans cibles de la police, victimes de l'administration. Probablement qu'il aura besoin d'un traducteur pour bien les comprendre.

Des nominations signées mais qui peinent à sortir

Nkurunziza II est un homme affaibli, affaibli non pas par sa maladie mais par la révolte de son entourage. Qui le respecte encore? Il a signé des décrets pour nommer des directeurs généraux et aux autres postes. Plusieurs ministres ont refusé de contresigner les décrets. Pour d'autres, c'est le manque de courage de les sortir. Ainsi, les services sont au point mort car tout Bujumbura murmure que tel a été limogé, que tel autre a été nommé à tel poste. L'attente est longue. Même les ministres n'y échappent pas car certains se voient déjà sortants dans le changement du gouvernement prévu en décembre 2010. Certains noms des sortants sont déjà connus mais Burundi News ne publiera pas ces noms.

Une rébellion que des aventuriers commencent à revendiquer à mots couverts

Cette rébellion burundaise a débuté il y a plus d'un mois. Personne ne l'a revendiquée. Rwasa a mis en garde les institutions burundaises, il a averti le Secrétaire général des Nations Unies. Pourtant, il n'a jamais affirmé détenir une rébellion armée. Il y a au Burundi au moins trois groupes rebelles qui pourront composer un seul au moment opportun, d'après nos investigations. Ces groupes ont déjà commencé à travailler ensemble et des tracts au nom d'Uruzira ont été trouvés à Rumonge. Ce nom d'Uruzira est connu depuis plus d'un mois par des milieux politiques de Bujumbura.

L'attente de la communication de cette rébellion commence à être longue et laisse la place aux aventuriers qui ignorent tout mais qui vont jusqu'à revendiquer des actes de rébellion. Affirmer que le nom d'Uruzira appartient à ces aventuriers au moment où les tracts ont été déjà distribués par cette rébellion est un acte périlleux. Jusqu'aujourd'hui, personne ne connaît les vrais chefs de cette rébellion, ni le nom de cette rébellion.