LES DERNIERS OTAGES DE RADJABU

 Burundi news le 11 avril 2007

Par Gratien Rukindikiza

Il est facile d’entrer dans une case comme Akazu, mais il est très compliqué de la quitter. Les méthodes sont nombreuses et les mafias sont des experts pour les inventer. La politique peut devenir un enfer, une prison dont les murs sont difficiles à escalader.

Dans son combat vers le pouvoir, profitant des hésitations du pouvoir comme s' il était toujours l’otage, Radjabu vient d’affiner sa dernière stratégie. Il l’a conçue avec quelques conseillers qui sont restés fidèles.

Les militants du CNDD-FDD qui ont cru que Radjabu avait raison et qu’il allait gagner son combat, n’ont plus le droit de changer. Certains veulent quitter le camp de Radjubu mais se retrouvent pris en otage.

Il est prévu la sortie de plusieurs articles sur le site info-burundi.net portant des noms des personnes qui ne les ont pas rédigés. Cette tactique consiste à montrer que tel est toujours dans le camp de Radjabu et à le rendre suspect à l’égard des chefs du parti au pouvoir  et du Président de la République. Selon un informateur qui a préféré garder l’anonymat et qui a participé à ce montage, ceux qui veulent quitter Radjabu verront leurs noms sortir en bas des articles peu recommandables par rapport au pouvoir. Le camp Radjubu veut aussi se venger de ceux qui ne l’ont pas soutenu. Des articles rédigés par le camp de Radjabu et portant leurs noms suffiraient, selon mon informateur, à faire limoger la personne de son poste.

Ces jours à venir, d’autres personnes s’étonneront de leurs faux articles sortis comme Eddy Mbona. C’est une stratégie de la terre brûlée. En créant une confusion au sein du parti CNDD-FDD, le malaise risque de gagner les militants pour qu’ils se demandent qui est avec qui. C'est aussi une stratégie pour casser le CNDD-FDD.

Une autre stratégie consiste à menacer de révéler  des magouilles de corruption de certains hauts cadres de l’Etat, en poste ou limogés. Certains sont démunis et sont partagés. D’autres pensent même à fuir le pays.

Entre temps, des armes sont distribuées en plein jour pour constituer une milice. L’insécurité est mise en cause et le pouvoir semble fermer les yeux. L’histoire se répète, les événements se préparent et sont connus d’avance et le pouvoir devient un spectateur.

Radjabu, était-il entrain de devenir l’homme tout puissant à tel point que c’est le pouvoir qui aura peur de lui ?