OU EST PASSE LE 1 er VICE- PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE BURUNDAISE ?

 Burundi news, le 26 août 2006

Par Gratien Rukindikiza

« Quand la barbe de ton voisin brûle, il faut penser à mouiller la tienne », dit un proverbe arabe.

Les malheurs de l’ancien Président Kadege et de l’ancien Président Ndayizeye ne rassurent pas ceux qui ont encore la liberté et surtout les avantages du pouvoir. La solidarité est un mot inexistant. Pour certains Burundais, elle expose au même malheur et surtout quand c’est le pouvoir qui le provoque. Certains politiciens préfèrent s’effacer pour ne pas se faire broyer par la machine impitoyable et sauvage du pouvoir de Radjabu.

L’ancien vice-Président Kadege est un membre important de l’Uprona. Son parti est représenté au gouvernement avec le poste le plus prisé après celui du Président. Martin Nduwimana est vice-Président parce que l’Uprona a eu un score relativement important. La place faisait l’objet des convoitises. Le colonel Bayaganakandi du MRC aurait voulu y être.

Comme disait Pasqua, un ancien grand politicien français, les promesses n’engagent que ceux qui les acceptent. Les Burundais sont des experts dans l’art de promettre et de ne rien réaliser. Martin Nduwimana représente l’Uprona. Il ne fait pas valoir les intérêts de son parti avant les intérêts nationaux mais il ne devrait pas fermer les yeux devant des injustices à l’égard de son parti ou des Upronistes.

Or, depuis l’arrestation de l’ancien vice-Président Kadege, il est absent, muet, aveugle et sourd. Il n’entend pas les radios, ne lit pas internet pour savoir que Kadege a été torturé. Il est muet quand il est devant le Président de la République ou Radjabu. Par ailleurs, il est bien au courant de la date de retour de Radjabu de la Belgique pour solliciter un rendez-vous.

Drôle de rendez-vous à la résidence de celui qui fait torturer son compagnon de lutte Kadege.

Martin Nduwimana avait d’autres choses à dire que de se mouiller à parler de Kadege. Il a bien compris que le vent des changements commence à souffler sans savoir qui sera l’auteur de ces changements. 

Il a bien compris que le pouvoir burundais est plutôt détenu par Radjabu et d’ailleurs qui ne le cache pas. Il est allé plaider pour sa paroisse pour garder son fauteuil pour une durée aussi longue que possible. Il est devenu un spécialiste des courbettes ces derniers jours. Au lieu de menacer de démissionner si les auteurs de la torture infligée à Kadege ne sont pas punis, il s’inquiète surtout pour son poste. La deuxième vice-Présidente de la République Alice Nzomukunda est moins CNDD-FDD que Martin Nduwimana. Certains pensent même qu’il aurait pris la carte du CNDD-FDD pour garder ses avantages.

L’Uprona se trompe énormément si elle pense que Martin Nduwimana le représente encore. Son comportement arrange beaucoup Radjabu qui apprécie les gens qui ont peur de lui et qui n’osent pas s’affirmer.