PANIQUE AU CNDD-FDD

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 15/02/2010

Celui qui veut gagner une élection doit préparer aussi sa défaite. Tout parti politique qui s'inscrit aux élections peut gagner ou perdre. Le démocrate prépare à accueillir la défaite sportivement. Certains partis au pouvoir appréhendent la défaite comme la fin du monde. Certains vont jusqu'à dire après moi le déluge. Plutôt que de perdre les élections, autant brûler le pays. On peut même se demander si les chefs de ces partis aiment leur peuple ou leurs poches.

Panique au CNDD-FDD, mauvais sondages

L'échec électoral au CNDD-FDD est déjà une réalité. Le système CNDD-FDD est perçu comme celui des anciens partis uniques, un système arrogant, violent, méprisant le peuple. Le CNDD-FDD ne pourra pas dépasser 25 %. Pire, les actes actuels poussent leurs militants à entrer dans d'autres partis politiques. L'UPD se frotte les mains. Les surprises sont à venir et je n'en dirai pas plus. Les mauvaises nouvelles ne viennent pas seules. Le Président sortant Nkurunziza serait battu par un candidat issu de l'opposition s'il se présentait. L'écart serait net si le Président Nkurunziza se présentait sous les bannières du CNDD-FDD. Or, c'est le grand problème.

Une réunion a eu lieu le 05 février 2010 entre le Président et les généraux décideurs. A l'ordre du jour, les élections présidentielles. Il fallait déterminer si Nkurunziza était candidat, si oui, sous quelle forme. Le Président Nkurunziza expliquait que, s' il se présentait, il le ferait en tant qu'indépendant. Les généraux ont répliqué, qu'en ce cas, ils présenteraient un candidat du CNDD-FDD. Malgré l'insistance du Président Nkurunziza, les généraux ont refusé de lâcher.

Si Nkurunziza se présente en tant qu'indépendant, le CNDD-FDD ne pourra pas profiter du peu de popularité qui reste au Président. Si Nkurunziza se présente en tant que candidat du CNDD-FDD, il entrainera le parti dans sa défaite.

Les actes de sabotage, symboles de panique

Le comportement de quelqu'un qui panique est clair. Il devient agressif, il pose des actes irréfléchis. Dans le pays, des zélés du CNDD-FDD font le tour pour ramasser des coupons d'inscription aux élections. Compte tenu des succès dans l'enrôlement, les élections pourront être transparentes. Le peuple a confiance en la CENI et surtout en son président Pierre Claver Ndayicariye.

Les intimidations de la population, les assassinats, les complots fabriqués de toutes pièces pour mettre en prison certains leaders politiques de l'opposition témoignent de cette nervosité, synonyme de défaite.

Aujourd'hui, des  faux complots sont en cours d'élaboration contre les opposants. Burundi News disposent des preuves des mails fabriqués au nom des politiciens de l'opposition. Il s'agit d'envoyer des mails au nom des politiciens de l'opposition par des gens du CNDD-FDD, dans lesquels ils parlent de putsch à faire ou d'assassinat. Sont visés spécialement le MSD et l'UPD. Ceux qui ont fabriqué les fameuses preuves du faux putsch de 2006 veulent aussi concocter des faux documents pour éliminer certains partis de la course.

Pourquoi un putsch contre un Président ayant encore 6 mois au pouvoir?

Qui veut une tentative de putsch actuellement? Personne, à moins que ce soit le sortant qui se fait un putsch lui-même. Tous les politiciens de l'opposition sont conscients que Nkurunziza ne sera pas réélu, à quoi bon d'arriver au pouvoir par les armes au lieu de passer par les urnes. En plus, c'est rare qu'un militaire fasse un putsch pour un civil. Qu'il soit caporal ou capitaine, s'il arrive au pouvoir, il ne le lâche pas.

 Il est plus facile et moins dangereux de passer par la voie des urnes. Ceux qui crient au complot de putsch sont ceux qui sont gagnés par la panique. La panique mène à tout. C'est le cas de ce conseiller principal du 2 è vice-Président Ntisezerana qui ose écrire que votre serviteur de Burundi News voulait être le chef de la Documentation si le soi disant putsch avait réussi. Le ridicule ne tue pas. Je ne suis demandeur d'aucun poste. Servir le Burundi n'est pas se placer aux postes juteux ou être au Burundi. Les rêves des uns ne sont pas ceux des autres.

Le Président peut dormir tranquillement. Si il devait y avoir un putsch, il ne viendrait pas de là où il l'attend. Il devait méditer la phrase d'un pasteur américain : "Mon Dieu, garde-moi de mes amis, quant à mes ennemis, je m'en occupe". Son grand danger viendra de ceux qui estiment que sa défaite les entrainera devant la justice.