Actualités du Burundi

Le Parlement Burundais en état de siège…

Par The Leadership Institute

Voici quelques-uns de nos commentaires sur l’actualité de ces deux derniers jours au Burundi :

1. Au Palais des Congrès de Kigobe, ce mardi 19 février 2007, les burundais et la communauté internationale viennent d’assister à du jamais vu pour une session parlementaire. Une présence policière inhabituelle dans ce palais qui abrite le Parlement Burundais et que l’on pourrait rebaptiser « le Palais du Peuple » a été remarquée et était censée appuyer le « coup de force » pour destituer l’Honorable Alice NZOMUKUNDA de la vice-présidence de l’Assemblée nationale. En présence de quelques 62 parlementaires représentant le CNDD FDD/Ngozi, l’UPRONA, le FRODEBU et le MRC du Colonel BAYAGANAKANDI, le Président de l’Assemblée nationale a déclaré vacant le siège de l’Honorable Alice NZOMUKUNDA au bureau du Parlement. Nous ne voudrions pas nous prononcer sur la validité de cette destitution pour la simple raison que nous n’avons pas suffisamment d’arguments juridiques à étayer devant vous. Cependant, nous nous posons des questions sur les raisons de cette forte présence policière qui n’a pas sa place dans le « Palais du Peuple » et pour une réunion des élus du peuple. Ces policiers ne faisaient pas partie du personnel de sécurité habituel au siège de cette institution et leur présence ressemblait plus à une opération de force, un véritable état de siège censé intimider les parlementaires, rappelant les événements qui ont précédé et suivi le fameux Congrès de NGOZI. Un véritable coup de force. Depuis quand la « kalashnikov » a-t-elle voix dans les délibérations des élus du peuple ? Quelle est l’instance qui doit trancher en cas de désaccord sur l’interprétation des textes au sein du parlement ? La Police ou la Cour Constitutionnelle ? Cette dernière a-t-elle été contactée à cet effet pour permettre de départager les différents groupes antagonistes sur cette question de la destitution de l’Honorable NZOMUKUNDA ? Toutes ces questions sont sans réponse pour nous les simples burundais soucieux du respect de la Constitution et de la Loi. Dans tous les cas, l’usage du « forcing » par le CNDD FDD nous fait penser que la LOI n’est pas de leur côté sinon ils ne se seraient pas empêchés de l’exhiber en faisant intervenir la Cour Constitutionnelle. Attendons de voir la suite des événements au Parlement ? Blocage ou dur marchandage comme à l’accoutumée ? Dans tous les cas, saluons les parlementaires du FRODEBU, du CNDD, et du groupe pro-RADJABU qui ont soutenu leur position en demandant que les textes soient suivis dans cette destitution. Nous croyons comprendre que le problème n’est pas de maintenir l’Honorable Alice NZOMUKUNDA dans ce poste mais de la destituer, si nécessaire, conformément A LA LOI. HONTE pour tous les parlementaires qui ont soutenu ce forcing du CNDD FDD à savoir ceux de l’UPRONA, du MRC et du FRODEBU/ aile MINANI. Ils viennent de montrer au grand jour leur face au monde entier. Quand on pense que ce sont ces politiciens de l’UPRONA, du FRODEBU et du MRC que tout le monde présentait comme des personnes expérimentées capables de contribuer valablement à la gestion de ce pays ! De vrais ventriotes sans scrupules que celles de leur ventre et de leurs poches. Remarquez que ces mêmes partis politiques aujourd’hui complices avec la dictature du CNDD FDD, ont un trait particulier : ce sont tous des partis mono ethniques hutus ou tutsi) qui ont d’autres calculs que ceux de servir le peuple burundais. Leur soutien au CNDD FDD répond d’une stratégie de leur faire faire suffisamment d’erreurs avant les élections de 2010 pour ensuite mieux discréditer le CNDD FDD devant le peuple. Saluons la constance de Léonard NYANGOMA du CNDD, le courage des Frodebistes de l’aile Léonce NGENDAKUMANA et de Domitien NDAYIZEYE, sans oublier la hauteur des parlementaires pro-RADJABU qui malgré leurs différends antérieurs avec Alice NZOMUKUNDA ont opté de soutenir la légalité. On parle d’autres promesses de postes par le pouvoir à l’intention des Upronistes qui, à ce rythme se retrouveront être les vrais gestionnaires de l’Etat, donc des complices à part entière des dérives du parti au pouvoir. Quand on pense que le même « Palais du Peuple » accueillait hier l’ouverture des activités des cadres de dialogue entre les partenaires nationaux, dans le cadre du projet de consolidation de la paix ouvert par le Chef de l’Etat dans les enceintes d’un Parlement « déchiré » et menacé d’ implosion. Dans tous les cas, plus d’un aura remarqué que ces travaux de cadres de dialogue sont passés inaperçus dans les commentaires de tous les organes de presse de ce mardi, y compris la télévision publique, qui n’ont retenu et fait des commentaires que sur les mises en garde et menaces du Président de la République à l’intention des partis politiques et des journalistes burundais. Drôle de cadre de dialogue mort-né à cause des propos malvenus du Chef de l’Etat et de tout un climat sociopolitique qui ne soit pas propice un tel cadre de dialogue. Pauvre BINUB qui, même avec toute la bonne volonté du monde, n’a pas pu permettre à cet événement d’échapper aux bavures et autres dérives verbales du Chef de l’Etat. Le moment n’était ni aux acrimonies ni aux menaces et autres mises en garde.

2. Les tueries de Muyinga : pour ceux qui lisent les articles paraissant sur le site web du parti au pouvoir www.burundi-info.com , vous aurez remarqué les propos censés défendre le fameux Adolphe NSHIMIRIMANA. Sur cet article, permettez-nous de relever ce qui suit :

a. L’auteur évoque les tueries de Muyinga en termes très accusateurs à l’endroit du Colonel BANGIRINAMA (et nous lui donnons raison sur ce point) mais oublie de nous expliquer pourquoi avec de telles accusations portées contre lui sur le site officiel du parti CNDD FDD, ce personnage a échappé à l’emprisonnement pendant deux ans et comment un tel « officier assassin et sans honneur » a pu avoir l’ « honneur » d’être reçu par deux fois par le Président NKURUNZIZA et de continuer à travailler pendant deux dans une armée dont le Président NKURUNZIZA a l’honneur d’être « Commandant Suprême » ?

b. C’est un progrès important que de voir un président démocratiquement élu rester en vie après six mois au pouvoir au Burundi. Il faut s’en réjouir mais en donner le crédit à qui de droit : le peuple burundais qui a donné de son sang pour que la démocratie triomphe au Burundi. Sinon, nous pensons que « vaut mieux un Rwagasore ou un NDADAYE qui sont morts au nom du peuple qui les a élus, qu’un NKURUNZIZA qui dirige un Etat qui tue le peuple qui l’a élu ». En kirundi, on dirait « Bishwe baharanira iteka ry’abarundi babatoye nayo NKURUNZIZA arongoye leta iriko yica abamutoye ». Enfin, il faut que le Président NKURUNZIZA arrête de vanter ce que son avènement au pouvoir a eu comme conséquence dans sa vie personnelle, mais se demande sérieusement ce que son pouvoir a changé dans la vie des burundais sur les questions de la sécurité, de la justice, de cohésion sociale et du développement dans son ensemble.

c. Nous retenons les conseils de www.burundi-info.com pour nous renseigner davantage sur le passé de Monsieur « Calebasse » (surnom d’Adolphe au front dû à son goût exagéré pour l’alcool) et publierons très bientôt des extraits de sa vie au maquis et son ascension au grade de Général. Vous semblez vous complaire à rappeler qu’Adolphe est resté en vie après autant d’années en guerre (il n’est d’ailleurs pas le seul et par ailleurs dans une guerre il meurt moins d’officiers que d’hommes de troupe) mais vous ne voulez pas nous dire pourquoi des centaines de jeunes officiers hutus qui auraient fait de grands généraux sont morts sur le champ de bataille. Vous savez pertinemment dans quel contexte ils ont été TUES par leurs propres frères d’armes de la même manière que les dirigeants actuels du CNDD FDD actuel sont en train d’exclure et même d’éliminer leurs compagnons de lutte. C’est la triste histoire du CNDD FDD qui mange ses propres enfants ou les répudie comme l’a suggéré le Président du CNDD FDD Jérémie NGENDAKUMANA à propos de l’exclusion d’Alice NZOMUKUNDA comme membre du CNDD FDD.

d. Bravo quand même pour avoir reconnu dans cet article que le Major MAREGAREGE a bel et bien torturé l’ancien Vice-président KADEGE car votre « général-lièvre », (étant donné que le président-buffle est coriace : l’auteur doit faire gaffe pour ne pas être accusé d’injure à l’endroit du Chef de l’Etat quand il compare le Chef de l’Etat à un buffle), a nié que cette torture ait jamais eu lieu. Mais dans ce cas, veuillez demander à votre général que vous défendez pourquoi le fameux MAREGOS a continué à offrir ses bons et loyaux services au SNR (Service National de Renseignement) avec des missions spéciales comme chef de la sécurité à la permanence du CNDD FDD à Kiriri lors du limogeage de l’Honorable Hussein Radjabu, comme chef de la sécurité de l’Honorable Pie NTAVYOHANYUMA, président de l’Assemblée Nationale, comme chargé de récupérer les véhicules de l’Honorable Hussein RADJABU et de l’Honorable Pascaline KAMPAYANO (lesquels véhicules sont aujourd’hui rattachés au Président du CNDD FDD) et, cela bien après les tortures contre l’ancien vice-président KADEGE ?

Demandez-lui aussi de nous expliquer pourquoi ces tortures ont eu lieu au siège du SNR et pourquoi, à ce jour, aucun agent des SNR n’a été incriminé ? Et qu’en est-il du cas d’Evariste KAGABO torturé jusque dans ses parties les plus intimes par le Chef de cabinet de votre chef des SNR ? Qui dirige le SNR et qui doit en assumer la responsabilité ?

e. Le cas Alexis SINDUHIJE : aujourd’hui dans la ligne de mire du pouvoir, Alexis SINDUHIJE a eu le courage de vous défier et de vous dire qu’il dispose de preuves contre des personnes impliquées dans l’armement de la population et dans les plans pour assassiner certains politiciens burundais de l’opposition. Au lieu de vous intéresser à ce qu’il a à offrir pour vous permettre de protéger d’honnêtes citoyens, vous osez avouer que c’est l’ « ennemi à abattre ». BRAVO encore une fois pour votre franchise, au moins cette fois-ci c’est clair pour la justice burundaise et pour l’opinion nationale et internationale : si quelque chose arrive à Alexis SINDUHIJE, le premier accusé sera le CNDD FDD. Tant que vous y serez dans la partie que vous nous promettez, donnez-nous les noms de ceux qui menacent la vie d’honnêtes citoyens, donnez-nous les raisons de la haine que vouent les NSESEMA et autres leaders du CNDD FDD contre l’Honorable Hussein RADJABU, donnez-nous les raisons qui vous permettent d’ « abattre » un ennemi ?

f. Une bonne pub de la part de l’Honorable NSESEMA, Vice-président du CNDD FDD à Rumonge quand il dit à la population que : « tant que la population restera derrière l’Honorable Hussein Radjabu, ce dernier sera condamné à 15 ans de prison et le Président de la République ne va jamais lui accorder la grâce présidentielle ». D’abord, il nous informe que la population est derrière Hussein RADJABU et que ce dernier est finalement en prison à cause de sa popularité. Il ne pouvait offrir une meilleure pub à Hussein RADJABU que de le faire passer pour un homme du peuple et une victime de l’injustice finalement.

C’est facile de traiter les gens de «gourous de l’opinion ou de l’internet» ou de prétendre avoir le monopole de l’opinion, comme vous comparez aujourd’hui les médias burundais de « médias de la haine ». En ce qui concerne The Leadership Institute, c’est toujours avec plaisir que nous vous lisons dans vos tentatives de créer une opinion en faveur des criminels de ce régime sur vos sites internet car cela nous permet de prouver à l’opinion encore indécise de la légèreté de vos arguments et de l’incohérence des positions du pouvoir, du CNDD FDD et de ses scribes.

Un mot de la fin : Le Président NKURUNZIZA ne reste pas au pouvoir malgré les dérives dictatoriales et les incapacités de son gouvernement grâce à vos généraux, mais plutôt les burundais n’endurent stoïquement le calvaire de garder le Président NKURUNZIZA à la tête de l’Etat que par respect de la « DEMORATIE » pour laquelle ils ont combattu.

Au plaisir de vous lire Monsieur K …D…., J.M S…et compagnie !