DANS LA PEAU D'UN CONSEILLER DU PRESIDENT NKURUNZIZA

 Burundi news, le 21/02/2015

Par Gratien Rukindikiza

Le Burundi se trouve à la croisée des chemins. Le peuple burundais est appelé à assumer ses responsabilités et à exiger du pouvoir le respect de ses acquis. Celui qui est visé en premier est le Président Nkurunziza qui viole les droits du peuple burundais. Il va de soi qu'il doit être mal conseillé. Burundinews lui a trouvé un conseiller et je vais me mettre dans la peau de ce conseiller pour apporter de l'aide au Président Nkurunziza.

Monsieur le Président, lâcher le duo qui vous plonge dans l'abîme

Vos deux conseillers Adolphe Nshimirimana et Bunyoni sont  certains qu'ils répondront en justice de tous les maux qu'ils ont fait subir au peuple burundais. Pour se protéger, ils tiennent à ce que vous vous mainteniez au pouvoir pour lesprotéger. La première chose à faire est de les lâcher. Adolphe Nshimirimana doit être livré à la justice pour répondre de beaucoup de crimes de sang y compris l'assassinat des trois religieuses italiennes.  Bunyoni doit répondre de beaucoup de malversations financières.

Monsieur le Président, les autres généraux vous avaient demandé d'écarter les deux généraux qui constituent la base du malheur du peuple Burundais. Les militants du CNDD-FDD sont dans la peur de ces généraux. A force de vous faire conseiller par ces deux généraux, vous accumulez beaucoup d'erreurs et le peuple vous maudit aujourd'hui. Ceux que vous avez vus manifester la libération de Bob Rugurika était en réalité en manifestation contre l'injustice, contre le système CNDD-FDD et en fin de compte, contre votre régime.

Le troisième mandat, un piège qui vous emportera

Monsieur le Président, ce troisième mandat est votre propre piège. Comment pouvez-vous être têtu? Personne ne vous soutient pour ce troisième mandat, y compris votre épouse. Seule une folie peut conduire un homme à foncer dans un tel déluge. Comme vous êtes un homme normal, vous ne devez pas continuer dans une telle voie.

Le rapport de la Documentation est clair. Il nous apprend aussi Monsieur le Président que votre pouvoir est dans  le trafic de la drogue. Probablement que le rapport a évité de vous désigner nommément. N'y-a-t-il pas un chargé de mission qui a eu un dossier en Belgique sur le trafic de la drogue?

Le général Niyombare a été courageux. Voilà un homme qu'il vous faut. Les autres vous disent des mensonges. Ecoutez les généraux frondeurs. Leurs conseils peuvent vous sauver. Le refus de ces conseils peut vous conduire dans une impasse.

Aucun chef d'Etat ne soutient votre volonté pour un troisième mandat. Au CNDD-FDD, les cadres le disent clairement hors micro. Depuis 2014, vous vous acheminez vers une accumulation de la haine du peuple burundais. Vous n'êtes pas populaire. Qu'est-ce que ça vous coûte de vous retirer? Je ne pourrai pas vous souhaiter de partir à la Mobutu ou à la Kadhafi.

Bob Rugurika, l'homme  qui a mis à nu le Président  Nkurunziza

 Monsieur le Président, Adolphe Nshimirimana est un très bon allié de l'opposition. Un homme ne peut pas vous haïr autant. Voilà cet homme qui voulait assassiner le journaliste le plus populaire du pays. Voilà un homme qui vous a induit en erreur en mettant en prison Bob Rugurika pour un dossier qui aurait pu rester que dans les médias du pays. Maintenant, toute la presse occidentale réclame la justice pour les trois religieuses. Le Parlement européen exige de vraies enquêtes.

En mettant en prison Bob Rugurika, vous ne vous imaginiez pas que vous accélériez la fin de votre régime et surtout que vous mettiez un trait à votre chéri troisième mandat. La popularité de Bob Rugurika et surtout le courage de ce peuple burundais, ces Burundais qui gagnent difficilement leur vie, ont démontré que vous êtes à la fin de votre régime. Bob Rugurika vous a démontré que vous êtes fragile et que vous n'avez plus d'assise populaire. Le glas a sonné Monsieur le Président. Si vous n'aviez pas jeté en prison Bob Rugurika, le monde entier n'aurait pas assisté à ces manifestations improvisées qui ont fragilisé votre camp.

La foule que vous avez vue dans la ville de Bujumbura est la même foule qui vous fera partir comme Compaoré. Vous avez beau avoir des armes, des troupes, rien ne peut s'opposer au peuple. C'est comme un ouragan. Comme les policiers ne sont pas suffisants, vous avez prévu de transformer les militaires en policiers. Le jour des manifestations, vous avez prévu d'habiller les militaires en tenue policière. S'il y a des morts, la cour pénale internationale vous a déjà réservé une chambre à côté de votre ami Bagbo.

Le pouvoir est devenu comme une drogue dure pour vous. Bon vent!