Y-A-T-IL UN PILOTE DANS L’AVION DU CNDD-FDD ?
Burundi news, le 15 mars 2007
Par Gratien Rukindikiza
La chute d’un dictateur entraîne souvent la déstabilisation d’un pays. Il empêche les esprits de se libérer et le débat démocratique. La chute de Mobutu a créé un désordre sans précédent dans le Congo. L’Est du Congo est contrôlé par des armées et milices étrangères.
Au Burundi, la destitution de Radjabu de la tête du parti CNDD-FDD a fragilisé le parti CNDD-FDD. Deux ailes existent aujourd’hui. L’aile de Radjabu a 23 députés sur 64 députés de ce parti au pouvoir.
Un nouveau président du parti absent
Le parti connaît une turbulence. Il est dans un combat sans merci. Les députés migrent vers là où il y a beaucoup d’argent. Or, la présidence du parti ne mobilise pas assez ses troupes pour contrer Radjabu. Des initiatives viennent des uns et des autres, individuellement. Des groupes se forment et s’organisent au détriment de la cohésion du parti. La situation actuelle du CNDD-FDD démontre que la place laissée par Radjabu est difficile à occuper convenablement. Le colonel Jérémie Ngendakumana n’arrive pas à tenir ses troupes. Certains même disent à l’étranger qu’ils sont les véritables patrons du parti, en minimisant la place du président du parti.
La lettre assassine du président du Sénat au Président de la République !
C’est une première dans la politique burundaise, un président du Sénat, membre du parti au pouvoir, qui accuse le Président de la République de ne pas respecter la constitution alors qu’il a prêté serment et a juré de respecter la constitution. Depuis un an, le Président ne respecte pas la constitution et en plus, il le reconnaît lui-même.
Pourquoi le président du Sénat, a-t-il choisi ce moyen pour s’adresser au Président ?
Pourquoi a-t-il rendu publique la lettre ?
Il avait pourtant les occasions pour en discuter avec le Président. Entre les membres d’un même parti, on ne communique pas par des lettres ouvertes. Les lettres ouvertes ouvrent la voie à la guerre ouverte.
Rufyikiri, serait-il entrain de se positionner en misant sur l’affaiblissement du Président de la République ? Aurait-il des soutiens cachés pour affronter le Président de la République de cette façon ? Il est de son ressort de s’adresser de cette façon au Président. Mais, au sein d’une même famille, il y a d’autres moyens de communiquer. A-t-il fait un calcul politique pour préparer son intervention à la conférence de Bruxelles avec la diaspora ?
Est-ce que le président du Sénat a pris 18 mois pour constater que la constitution n’était pas respectée ? Il devrait envoyer une lettre aussi pour constater que la vente de l’avion présidentiel a permis un détournement de 5 milliards de francs bu.
Une présidente de l’Assemblée Nationale sur le départ
Malgré l’opposition du Président de la République, la présidente du Parlement risque de perdre sa place cette semaine. Sa place est très convoitée et son départ sera un coup dur pour Radjabu. Il sera facilité par le Frodebu qui aura monnayé cher ce soutien. Il aura sans aucun doute une vice-présidence et d’autres ministères. Martin Nduwimana est sur la sellette. Malgré sa volonté, son combat quotidien pour défendre sa place, il la perdra avec les acclamations des militants du parti Uprona.
Et si la place du Président de la République était convoitée par ses amis ! Rien dit !