LES PISTES QUI EVOQUENT L'ELIMINATION D'ERNEST MANIRUMVA
Source Iwacu i Burundi
Burundi news, le 14/06/2009
Des sources proches de la société civile évoquent l’élimination d’un officier de police qui serait lié à l’assassinat de Manirumva. Les circonstances de sa mort intriguent. Dans la foulée de l’élimination de Manirumva, un certain « Sésé », informateur au Service National des Renseignements a été exfiltré vers un pays occidental. Deux pistes intéressantes pour l’enquête.
Arrivé à la maison vers 15 heures, Pacifique Ndikuriyo "est passé à table mais a
mangé trop peu. Il a plutôt préféré se reposer", a indiqué un témoin immédiat.
Il a ensuite fait une sieste jusqu’à 18 heures. Il s’est réveillé et il est allé
prendre une douche: « Mais il m’a confié qu’il ne se sentait pas bien et il m’a
dit qu’il allait rendre visite à son ami à la 13ème avenue », témoigne encore ce
proche. Le capitaine Pacifique Ndikuriyo est retourné chez lui à 23 heures et 20
minutes. Un de ses agents de transmission (AT) communément appelé « Mwarabu »
n’était plus à son poste. Pendant ce temps, d’après une source proche de la
famille, sa femme a essayé de faire dormir leur bébé de quelques mois: « Il est
allé dans la chambre et a dit qu’il sortait prendre de l’air avec ses gardes »,
a confié une autre source proche de la famille. Pacifique Ndikuriyo se
doutait-il de quelque chose ? Pour cette source, cela a semblé surprenant : « Ce
jour là, il a pris son kalachnikov, alors que souvent il restait dehors avec
seulement son pistolet. » Arrivé dehors, il aurait demandé au garde resté sur
place où était son collègue. . . .Celui-ci lui aurait répondu qu’il
est allé en patrouille.
A 23 heures 45 minutes, des coups de feu retentissent. Pacifique Ndikuriyo vient
d’être assassiné. Une demi-heure plus tard, la police arrive sur les lieux et
évacue le corps du Capitaine Pacifique Ndikuriyo. Mais l’arme de ce capitaine
disparaît. Elle sera retrouvée le lendemain à 6 heures du matin à la 13ème
avenue. Selon des informations recueillies sur place, le soir du 30 avril, une
camionnette avec une plaque de la police a fait des mouvements de va et vient
entre la 8ème et la 12ème avenue vers 21 heures. Cette camionnette y déposait
des policiers. Une autre source nous a révélé que « Mwarabu », le
policier affecté à la garde de Pacifique Ndikuriyo a été vu avec un groupe de
six policiers qui seraient responsables de l’attaque chez le Capitaine.Beaucoup
de questions restent cependant sans réponse.
Pourquoi Mwarabu a déserté son poste ? Pourquoi le garde resté sur place n’a
jamais essayé de protéger son patron ripostant aux tirs des tueurs alors que son
chef a eu le courage de répliquer. Il aurait confié à certains que vu l’effectif
des assaillants, il a pris peur et s’est caché. Les deux gardes sont
actuellement incarcérés au BSR et des enquêtes ont débuté mais aux yeux des
proches du Capitaine Pacifique, ces enquêtes n’avancent pas du tout.
La piste « Sésé »
L’autre personne pointée du doigt par des organisations de la société
civile dans l’assassinat du vice-président de l’OLUCOME est un certain Gabriel
Nduwayo, alias « Sésé ». Selon plusieurs sources proches de la Documentation, «
Sésé » était très lié aux services des renseignements. « Il n’avait pas de
fonction précise à la Documentation mais il y venait souvent, nous croyons qu’il
effectuait des missions ponctuelles secrètes. » D’après ces sources, Gabriel
Nduwayo avec un ordre de mission de l’OCIBU aurait déjà quitté le Burundi le 14
avril avec la délégation de l’OCIBU pour participer à une foire à Atlanta aux
Etats-Unis d’Amérique. Il aurait bifurqué depuis lors au Canada. Interrogé par
Iwacu, le directeur général de l’OCIBU a nié cette information.
Selon lui, l’OCIBU a été représentée par Longin Muyuku, directeur administratif
et financier, Pascal Girukwishaka, directeur économique et Alexis Bizimana, chef
de laboratoire SODECO- Songa. En tant que société mixte, cet ordre de mission a
été signé par le président du Conseil administratif et Gabriel Nduwayo ne
figurait pas sur cette liste. Mais une info est certaine. Gabriel Nduwayo, alias
« Sésé » est sorti du Burundi pour un pays occidental. Sous quel nom a-t-il eu
son visa ? Avec quel ordre de mission ? Avec la collaboration des ambassades
occidentales au Burundi, il y a moyen de faire le tracing de l’itinéraire de «
Sésé » vers l’Occident. Son cas rappelle un peu celui du Colonel Vital, impliqué
dans les massacres de Muyinga qui s’est volatilisé.