PLAN GLOBAL DE SECURISATION DES ELECTIONS QUI INQUIETE

Burundi news, le 01/05/2010

Le Burundi s'approche de la période de grande tension. Le peuple n'est pas rassuré. Les dirigeants en rajoutent. Les assurances données par le Président de la République ne concernent que les chiens! Eh bien les chiens. Le Président a affirmé devant les congressistes du CNDD-FDD et aussi devant les officiers de l'armée, que les chiens seront en sécurité. Il oublie facilement que les chiens burundais n'ont aucun problème de politique, ni d'ethnie ou région. Il n'a pas voulu parler de la sécurité des humains qui peuplent le Burundi car c'est l'insécurité qui règne au Burundi. C'est  surtout la milice imbonerakure, au service du Président et payée par ses services de renseignement qui impose cette terreur.

Un faux plan de sécurisation des élections

Ce plan conçu par la police ne rassure pas. En effet, la police burundaise n'a pas encore fait un plan de sécurité au Burundi. Elle a échoué lamentablement dans sa mission. La préoccupation principale de ses dirigeants et du ministre chargé de la sécurité intérieure est de s'enrichir. Le reste est une couverture officielle.

Ce n'est pas la police qui n'arrive pas à remplir ses missions qui peut rassurer le peuple. Elle est devenue une police au service du parti au pouvoir.

Le plan de sécurisation des élections a écarté les militaires alors qu'ils bénéficient de la confiance du peuple. Elle a démontré sa neutralité ces dernières années. Elle est aussi capable d'assurer avec succès la sécurité de ces élections. Qui a peur de l'armée? Ceux qui veulent imposer la violence les jours des élections. Ceux qui veulent imposer la loi de la  milice Imbonerakure.

Le Frodebu vient de rendre publique ses critiques à l'égard de ce texte destiné au conseil des ministres.

Une erreur d'impliquer la CENI

La CENI n'a pas la mission de sécuriser les élections. Impliquer la CENI dans le plan de sécurisation du processus électoral est une façon de la distraire de son rôle principal. La CENI doit avoir des correspondants à chaque niveau pour faire respecter la sécurité sur les lieux de vote. En aucun cas, la CENI doit codiriger le centre national des opérations pour la sécurisation des élections. Au nom de quelle loi la CENI peut-elle  intervenir dans le ravitaillement des troupes qui sécurisent les bureaux de vote? Au nom de quel principe la CENI serait-elle compétente pour des redéploiements des forces de sécurité? Il semble que le rôle dévolu à la CENI est celui qui devrait être confié à l'armée.

La CENI devrait s'occuper de sa mission et refuser de s'impliquer dans les opérations policières.

Une fausse mission qui cache une affaire de gros sous

Les élections appellent l'argent. Le parti au pouvoir cherche l'argent à tout prix. En confiant le plan de sécurisation à la police principalement, la gestion des ravitaillements, les fonds d'appui des forces sur le terrain seraient gérés par la police. Etant au service du pouvoir notamment le directeur général et son adjoint, l'argent serait reversé pour financer la campagne du Président Nkurunziza. C'est pour cela que le mot d'ordre adressé à l'armée est de "circuler, rien à voir ici" Sous entendu dans la caisse.

Il est difficile de sécuriser le processus électoral et refuser en même temps la sécurité des personnalités qui se présentent aux élections. Toutes les demandes de sécurité faites ont été refusées à la police. Même les présidents des partis n'ont pas de sécurité. Pourtant, même des conseillers à la Présidence ou à la 2 è vice -Présidence ont des policiers de sécurité. La police accepte facilement la sécurité aux politiciens ou cadres  du CNDD-FDD. En réalité, cette police rend service au CNDD-FDD plus qu'au peuple. Malheureusement, c'est ce peuple qui paie les salaires de ces policiers.

Une fausse mission pour protéger les perturbations au bureau de vote pour favoriser le CNDD-FDD

Le comité national de sécurisation des élections se réunira au moins une fois par mois. Très étonnant si on sait que les élections principales en dehors des collinaires, iront jusqu'en août. Il y aura ainsi 4 réunions. Dans des conditions actuelles, les sujets pour des réunions ne vont pas manquer. Fixer un minimum d'une réunion par mois est minimiser le rôle de ce comité. Soit ce comité a une autre mission cachée; soit ce comité sera doublé par un autre dont les membres ne seront pas connus.

Le président de la CENI est le vice-président de ce comité. Encore une fois, son rôle n'est pas de siéger dans ces comités.

Les acteurs principaux absents dans le suivi de ce plan

Ce comité devrait rassembler les forces de la nation. Les partis politiques auraient dû désigner des représentants, la société civile aussi. Ecarter ces forces laisse penser que le parti au pouvoir n'a pas épuisé toutes ses cartes pour poser des bâtons dans les roues du processus électoral.

Quel est le rôle de la présidente du CNC dans ce plan de sécurisation? Il aurait fallu alors mettre à sa place le représentant de l'institution d'ubushingantahe.

Un plan est en cours d'élaboration pour perturber les élections. Ce plan est piloté à partir de la Présidence et de la Documentation. Ce sont des généraux qui le pilotent pour bien montrer l'importance de ce plan. En général, celui qui est confiant dans ses chances de gagner n'utilise pas la force. C'est comme le footballeur qui vise le tibia est un perdant qui ne fait qu'ajouter à la défaite la honte et un carton rouge. Le Président Nkurunziza a déjà compris que le peuple ne renouvellera pas son mandat. N'aurait-il pas confié à ses proches qu'il n'acceptera pas une défaite. Et pourtant, c'est une défaite qui pourra sauver son parti CNDD-FDD afin de rebondir en 2015 avec des hommes avec des mains propres.

Conseil des ministres reporté

Le conseil des ministres prévu à Ngozi ce lundi a été reporté à une date indéterminée. Le texte pose un problème même au gouvernement. Probablement que les ministres du Frodebu n'étaient pas partants pour ce texte et que le 1 er vice-Président Yves Sahinguvu, futur candidat présidentiel de l'Uprona n'était pas prêt à avaliser un texte dont la complicité lui aurait été collée au dos.

Burundi News est en possession du texte qui était prévu pour ces discussions en conseil des ministres. Le décret est déjà préparé et porte le numéro 100/ ....du  /... / 2010. Nous ne le publions pas en raison de ce report du conseil des ministres en espérant qu'il sera changé pour donner les gages de cette sécurité. Personne n'a envie de retourner dans une autre guerre. Ceux qui la préparent sont les mêmes qui ont déjà préparé leurs places dans les pays d'accueil.