LE PLAN SECRET D'INTEGRER LES IMBONERAKURE DANS L'ARMEE

 Burundi news, le 06/04/2015

Par Gratien Rukindikiza

Il n' y a pas de travail sans récompense. Le pouvoir de Nkurunziza et Adolphe sait récompenser aussi les tueurs. La tâche qui attend les imbonerakure et les interahamwe associés est immense. Il s'agit de défendre Nkuruziza, surtout de protéger sa candidature pour un troisième mandat illégal. Il veut forcer et il se donne les moyens. Pour lui, ça casse ou ça casse. Quant à passer, c'est une autre question. Le Président Nkurunziza ressemble étrangement à l'ancien Président rwandais Habyalimana. Une milice ne sert qu'à l'auto-suicide. Entretenir une milice est comme avoir un python dans sa maison. Il grandit et finit par vous dévorer.

La composition des imbonerakure

La défense de la dictature a été confiée aux imbonerakure. Le commandant de l'armée imbonerakure est le général Adolphe Nshimirimana. Le commandant adjoint mais qui se veut discret est le chef d'Etat major de l'armée le général  Prime Niyongabo. Ces imbonerakure sont constitués par des bataillons, lesquels bataillons sont constitués de compagnies. Certaines armes sont déjà distribuées aux imbonerakure, d'autres sont entreposées dans plusieurs endroits de la Documentation pour être distribuées rapidement.

D'une pierre deux coups, l'attaque de Cibitoke a permis de mettre hors état de nuire les imbonerakure de Kiliba Ondes qui n'étaient pas rentrés et qui fuyaient les attaques de la Monusco. Le général Prime Niyongabo a profité du passage de ces imbonerakure, qui voulaient regagner Ikibira en attendant celui qui pouvait les récupérer, pour lancer des bataillons des Imbonerakure préparés aux massacres. C'est pour cela que l'armée, surtout les ex FAB, a  été tenue à l'écart car la guerre opposait des imbonerakure déserteurs  aux autres imbonerakure soutenus par  l'armée.

Ces bataillons sont nombreux dans les provinces de Cibitoke, Bubanza, Makamba, Kirundo et Ngozi.

Le ministre de la Défense a demandé aux commandants de région de désarmer toute personne ayant une arme. Je pense qu'il sait bien qu'il n' y aura pas de désarmement pacifique de ces imbonerakure soutenus par le pouvoir. Si réellement, le message était clair pour les commandants et que les futures descentes du ministre sur le terrain soient suivies de ces désarmements, les Burundais ne pourraient que s'en réjouir.

Que feront ces imbonerakure?

L'armée burundaise a l'arme au pieds. Elle n'a pas encore réalisé que la guerre n'est plus à sa porte mais elle a déjà commencé. Soit l'armée la devance en écartant les causes de cette future guerre qui va emporter plusieurs parmi eux, soit elle reste en tant que spectatrice et demain il sera trop tard.

Dès que Nkurunziza sera désigné par le congrès du CNDD-FDD pour briguer un troisième mandat, les bataillons des imbonerakure envahiront les rues pour empêcher les opposants au troisième mandat de descendre dans la rue. Des pelotons en civil mais armés se mettront aussi parmi les manifestants pour tirer sur la police afin d'obliger celle-ci  à tirer sur les manifestants en mettant les massacres sur le dos de l'opposition. Enragés, ces imbonerakure pourraient aussi désarmer des policiers et militaires qui  refuseront de  tirer sur ces manifestants. Les imbonerakure tenteront de s'imposer en tant que force pouvant ramener l'ordre.

Ces imbonerakure ont aussi la mission de nettoyer les grands propagandistes de l'opposition et aussi les frondeurs du CNDD-FDD.

Fusion Imbonerakure et Armée pour former une autre armée

L'excès de zèle des imbonerakure cache un secret bien gardé. Que vont devenir ces imbonerakure si Nkurunziza arrive à s'imposer et rester au pouvoir? Nkurunziza, Adolphe et Bunyoni ont déjà fait une promesse à ces jeunes imbonerakure. Ils seront intégrés à l'armée à la réussite de leur mission. Ils déclencheront la guerre et l'armée sera obligée de se battre. Des négociations se mettront en route et la finalité sera de fusionner les bataillons des imbonerakure avec les bataillons des Forces de Défense Nationale (FDN). Certains rentreront avec les grades de généraux.

Au niveau de l'armée, sur les 20 000 militaires, environs 8 000 hommes devront céder la place aux imbonerakure. La grande question est de savoir quelle sera la récompense des rwandais du FDLR qui vont se battre pour lui. Seront-ils intégrés dans l'armée burundaise ou les aidera-t-il à attaquer le Rwanda via Kibira-Nyungwe?

Parmi les démobilisés, il y aura des anciens FAB et surtout les ex FDD.  Nkurunziza en veut aux anciens FDD et les accuse de ne pas le soutenir pour son troisième mandat. Il voudrait avoir dans l'armée lors du 3 è mandat de nouvelles troupes acquises à sa cause pour écraser l'opposition et de probables rébellions.

Les militaires qui observent  ce qui se passe sans s'y intéresser ne seront pas épargnés. Les forces vives de la nation ont une responsabilité morale d'éviter un génocide ethnique, politique et anti 3 è mandat. Comment faire? Il faut choisir entre l'action et lla passivité. La cohésion nationale s'impose. Au-delà des querelles politiciennes de quelques opposants qui ne rêvent que d'être Présidents, il y a une urgence et il faut un salut national. Patriotes burundais, unissez-vous pour éviter un bain de sang au Burundi.