Source Abarundi.org
Mise au point sur la polémique autour des 10% à allouer à l’agriculture dans le Budget 2008 |
Bujumbura le 22.01.2008
En réalité, la polémique autour des 10% de budget à allouer à l’agriculture découle d’une mauvaise interprétation des chiffres. D’emblée, la conclusion de dire que l’agriculture a été négligée est fausse car elle est basée sur la comparaison d’agrégats non comparables. Cette conclusion fausse et hâtive découle d'un simple calcul de la proportion du Budget alloué au Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage (8,26 milliards) dans le Budget global 520 milliards). Selon une certaine opinion, cette proportion de 1,6% fait scandale. Ceux qui à tort ou à raison, font ce raisonnement semblent oublier que la loi Budgétaire 2008 comprend en grande partie des frais de fonctionnement (salaires et consommables), avec une composante investissement très faible par rapport au total des investissements qui sont programmés. Ils ignorent également qu'il existe des projets avec des composantes agricoles qui sont gérés dans d'autres ministères. Ils oublient surtout que notre Programme des Investissements Publics n'est pas entièrement contenu dans la Loi Budgétaire. Les investissements repris dans le Budget 2008 ne représentent que 6% du total des investissements programmés. Aussi, à lire rapidement la Loi Budgétaire 2008 on ne voit pas du premier coup la part du Budget d'Investissement, contrairement aux exercices précédents où le Budget Ordinaire était séparé du Budget Extraordinaire d’Investissement. La raison première est d'abord l'unicité budgétaire (fongibilité de l'argent). Ce principe oblige à présenter le budget non plus en 2 tableaux mais en un seul. L’on notera également que certaines dépenses ont été contingentées et ne seront exécutées que si les financements sont réellement disponibles. Mais si
l'on se donne le temps, on constatera que ce Budget 2008
contient 196 projets d'investissement pour un montant total de 31
milliards de nos francs. Sachant que le Budget 2008 se monte en
dépense à 520 milliards de nos francs, les dépenses d’investissement
représentent moins de 6% du total. Dès lors il serait utopique de penser
qu’un secteur puisse représenter à lui seul 10% du Budget (soit 52
milliards de FBU). Cela dépasserait déjà l'enveloppe prévue dans le
Budget ! Car le total des investissements programmés pour 2008 se monte à 387 milliards de nos francs et il est contenu dans notre « Programme d’Investissement Public » (PIP). Ce programme comprend 764 projets en tout. En fait les 31 milliards inscrits dans le Budget 2008 représentent seulement la part que l'Etat va décaisser. C’est en général des fonds de contrepartie au financement de ces projets. Plus de 90% de notre PIP est financé par l'extérieur et ce sont des financements sûrs. L’on se rappellera que le CSLP a été conçu dans la logique de passer des aides d'urgence au développement. La Table Ronde que nous avons organisée au mois de mai 2007 avait pour objectif de récolter ces financements. Signalons
en passant que jusqu’aujourd’hui nous avons déjà mobilisé environ 23,4%
des fonds promis lors de la Table Ronde de mai 2007. Les fonds mobilisés
se montent à 179,7 milliards de nos francs dont 112,4 milliards pour
l’aide au développement et 67,3 milliards au titre des appuis
budgétaires. T.A. Manirakiza, |