UNE ABSENCE HONTEUSE DU PRESIDENT NKURUNZIZA A L'ENTERREMENT DES MILITAIRES TUES EN SOMALIE

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 20/09/2009

Il y a des erreurs que les dirigeants commettent et qui ne les quittent pas. Le pays a souvent des moments forts, des moments de douleur, une douleur nationale quand le pays a perdu ses fils en mission de défense, en diplomates de la paix, en mission de la fraternité et de  courage. Les peuples sont à l'image de ce qu'ils peuvent apporter aux autres, de leur apport à la construction de la paix mondiale. Le peuple burundais est aussi fier de l'accomplissement de sa mission en Somalie, à la frontière de la barbarie.

Quelques soient les conditions de cette mission, le devoir de nos militaires est un devoir hautement patriotique, hautement symbolique et héroïque.

Ces militaires burundais ont été envoyés par le pays. La décision a été prise par le Président de la République qui est en même temps le commandant suprême des forces armées. Le Burundi vient de perdre au cours de cette mission 12 militaires dont le général major Niyoyunguruza, un colonel et un lieutenant, plusieurs sous-officiers et des hommes de troupe.

Le Burundi avait déjà perdu un général major lors du crash de l'avion ougandaise dans le lac Victoria. Le général major Salim, ancien rebelle du CNDD-FDD, est mort au cours de cet accident de l'avion qui venait de Somalie. En tout, il y avait 12 militaires.

Des militaires morts en mission qui ne valent pas les ouvriers de la permanence du CNDD-FDD, au regard du Président Nkurunziza

Incroyable mais vrai, le Président Nkurunziza en vacances à Ngozi n'est pas allé accueillir les tombes de ces vaillants militaires. Pire, il était absent à la messe et aussi à l'enterrement au grand étonnement des Burundais. Pourtant, le Président se porte bien car on le voit souvent à la télévision participer à sa propagande par les travaux avec des gens, juste pour la télévision.

Le Président Nkurunziza a choisi de considérer ces pertes de l'armée et du peuple burundais aussi comme un non évènement. Il était parti à Gitega à l'enterrement des ouvriers de la permanence du CNDD-FDD. Mais  pour l'armée, il a jugé bon de ne pas se déplacer.   A-t-il un problème avec l'armée? Ce désintéressement n'est pas le premier car il n'a pas non plus assisté à l'enterrement des militaires morts dans l'avion qui s'est abîmé dans le lac Victoria. Pourtant, le général burundais mort est son ancien compagnon de maquis.

Malgré les dangers qui le guettaient, l'ancien Président Ntibantunganya était parti se joindre à la population de Bugendana après les massacres commis par le CNDD-FDD au moment où il était dans les maquis. Aujourd'hui, participer à l'enterrement ou à la messe ne présente pas de danger pour le Président pour qu'il brille par son absence.

Les hypothèses ne sont pas nombreuses. Soit le Président a minimisé l'évènement et ses conseillers n'ont pas rappelé l'importance de sa présence. L'élection peut se perdre à ce stade. L'opposition ne manquera pas de le rappeler. S'il savait que le président du MSD Alexis Sinduhije était à Nairobi pour rendre visite aux blessés militaires burundais à la suite de cet attentat, il aurait dû marquer sa présence au cathédrale ou à l'enterrement. Soit le Président a eu vent d'un complot de ses généraux et n'a pas voulu s'exposer à un risque. En ce cas, il manquerait de courage et de bravoure. Il devrait demander le renforcement de sa sécurité. L'hypothèse d'un Président malade hospitalisé est exclue  selon certaines informations.

Le Président Nkurunziza vient dans tous les cas de démontrer qu'il n' pas compris sa mission et son rôle. Il a refusé d'accompagner son peuple dans la douleur. Il a refusé de soutenir son armée, les familles endeuillées. Demain, c'est ce même peuple qui refusera d'être dirigé par un Président incapable de comprendre sa mission.