LE PRESIDENT NKURUNZIZA RASSURE LES CADRES DE SON PARTI

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 11 juin 2007

Ce dimanche 10 mai 2007, une rencontre a été organisée des cadres du CNDD-FDD et du Président de la République. Il y avait un besoin de remobiliser les cadres compte tenu des informations non rassurantes du conflit Frodebu-CNDD-FDD. Le Président Nkurunziza avait besoin aussi de démentir certaines informations.

Cependant, démentir n’est pas trouver une solution. Le démenti peut être aussi un problème.

Personne ne pourra  me destituer car j’ai le soutien des Forces Armées et de la Police

Le Président a expliqué aux cadres militants du CNDD-FDD que personne ne pourra le destituer. La destitution prévue par la constitution est interprétée comme une épreuve de force. Les uns veulent se maintenir grâce à la politisation dangereuse de l’armée et de la police. Les autres veulent exploiter la constitution pour arriver au pouvoir.

Evoquer le soutien du groupe de généraux issus du CNDD-FDD pour contrer une destitution par le Parlement et le Sénat est très dangereux pour le pays. Demain, le CNDD-FDD pourra refuser les résultats des urnes pour se maintenir au pouvoir grâce à un soutien d’une partie de l’armée. Le soutien de l’armée n’a pas empêché l’Uprona de perdre les élections en 1993.

Le vrai problème actuel est politique et il n’est en aucun cas militaire. Le Président a les moyens de régler son conflit avec le Frodebu. En l’absence du soutien des pro-Radjabu, le Président est condamné à s’entendre avec le Frodebu. Les généraux ne sont pas des élus du peuple. Ils ont le devoir de réserve selon le règlement militaire.

J’ai donné l’ordre d’arrêter la vente du Falcon en vain

Un Président qui ne peut pas arrêter une vente frauduleuse de son avion, du jamais vu ! Les cadres présents n’en revenaient pas. Qui a vendu alors l’avion du Président sans son accord ? Le ministre des finances ? Non, il a suivi les instructions de la Présidence. Si c’est l’ancien directeur de cabinet du Président, il a été remplacé et non renvoyé pour faute grave. Lui aussi, il a suivi les instructions d’en haut. Qui d’autre alors ? Radjabu ou le Président ou les deux ? Ce qui est sûr, le Président de la République a confirmé à Dieudonné Ngowembona, ancien ministre des finances, que les instructions de Mbazumutima sont à suivre à la lettre.

D’autre part, l’ancien ministre Ngowembona a eu un entretien avec le  Président de la République juste avant le conseil des ministres qui a décidé la vente de l’avion. Ngowembona a été destitué pour faute grave du fait qu’il était sensé avoir menti au conseil des ministres. Il a été un véritable fusible car ses propos ont été le résultat des discussions avec le Président. Le ministre ne faisait que suivre les instructions données.

De sources dignes de foi, Ngowembona, alias Diego, a constitué un dossier bien documenté sur cette affaire et le dossier se trouve dans un lieu sûr. Ce dossier est une pièce maîtresse dans l’affaire Falcon.

A force de démentir, le Président ne fait que s’accuser. Il n’a pas désigné le coupable. Celui qui a refusé de lui obéir n’est pas connu.

Un saboteur parmi nous !

Le Président a critiqué sans nommer une personne qui sabote l’action du pouvoir. Cette personne occupe de hautes fonctions et empêche les autres d’avancer. Coupable, levez-vous ! Je suis sûr qu’il s’est senti visé. Lui qui est accusé de vouloir la place du chef, il devra se calmer sous peine d’avoir la visite des généraux. Si son institution ne marche pas comme celles des autres, c’est lui le coupable.