LES PREUVES DES TRICHERIES LORS DES ELECTIONS COMMUNALES

Burundi news, le 26/05/2010

Par Gratien Rukindikiza

Plusieurs Burundais attendent les preuves de la contestation des élections communales. Il va de soi que les preuves sont nécessaires pour étayer les protestations. Sans entrer dans des polémiques, nous ferons sortir les éléments saillants :

* Dans certains bureaux de vote, les mandataires politiques ont été priés de sortir et les bureaux de vote ont été fermés pour le dépouillement. Ce qui a facilité des tricheries ou des changements des urnes.

* Les PV de la commune de Kiremba sont introuvables. Où sont-elles passées? Même la CEPI ne donne pas de réponse.

* Dans la commune de Nyabihanga en province Mwaro, les mandataires politiques,  qui avaient signé des PV dans lesquels le FNL était en tête, ont été réveillés à minuit chez eux par des gens qui les menaçaient de signer d'autres nouveaux PV. Ils ont accepté de signer par contrainte.

* Les mandataires politiques n'ont pas eu tous des copies de PV. Les mandataires très regardants ont eu des menaces souvent véhiculées par la police présente. Certains ont eu peur et sont restés dehors.

* En commune de Nyanza Lac, le dépassement de voix par rapport aux inscrits est de 11 000 voix. En commune de Rugazi, 6 000 voix plus que les inscrits.

* En province Bubanza, commune Rugazi, le MSD a eu 424 voix dans le camp Muzinda. Ce camp est dans la commune Rugazi et les voix sont rassemblées dans cette commune. Le MSD a eu moins de 404 voix reçues dans le camp Muzinda.

* En province de Kayanza, le MSD n'avait pas présenté de liste dans la commune de Butanganzwa et Kabarorere. Or, dans ces communes, le MSD a eu plus de 300 voix alors qu'il n' y avait pas de bulletins de vote dans ces bureaux. Ceux qui avaient bourré les urnes n'ont pas intégré cette donne. Par ailleurs, dans une autre commune, le MSD n'a pas eu de voix sous prétexte que sa liste a été invalidée alors qu'il y avait des bulletins de vote dans le bureau.

* Un logisticien de la CENI avait écrit une lettre pour signaler les tricheries qui viennent de se passer et personne n'avait pas fait attention. Il a été remercié mais payé sans exercer son activité.

* Une imprimerie locale aurait  imprimé des bulletins de vote qui ont servi en dehors des urnes officielles.

* A Muramvya, le président du CNDD-FDD, Jérémie Ngendakumana, a été attrapé la main dans le sac en transportant des urnes. Ceux qui ont voulu l'arrêter pour lui poser des questions ont eu affaire à la police.

* L'encre indélébile était effaçable. Elle pouvait facilement se laver à l'eau. J'ai entendu à la radio le président de la CENI dire qu'il faut l'agiter après chaque 5 minutes. Soit, c'est une fausse encre indélébile, soit une encre d'occasion. Des gens pouvaient voter plusieurs fois. La preuve a été fournie à Buyenzi par la télévision Renaissance où une personne a voté trois fois.

* A Gasorwe, un mandataire d'un parti politique a refusé de signer un PV sur lequel son parti avait 0 voix. Il a expliqué que, au moins, il est sûr qu'il a voté pour son parti. Même si les autres avaient voté d'autres partis, sa voix n'était pas dans le PV, sans parler d'autres électeurs de ce parti.

* Une information à confirmer. Des voix exprimées seraient plus de 4 millions sur moins de 3, 3 millions d'inscrits. Si c'était vrai, en fonction d'un arrêté de la CENI, l'écart de plus de 10 % renverrait automatiquement les électeurs aux urnes pour reprendre les élections. Le retard de la CENI au niveau de la publication pourrait expliquer la volonté de cacher cet élément.

* Dans plusieurs endroits, les urnes se transportaient à vélo ou sur la tête. Il arrivait qu'une personne seule transportait une urne non dépouillée. La personne pouvait l'échanger. C'est ce qui s'est passé en certains endroits car il y a eu des urnes retrouvées.

* Une coupure de courant dans tout le pays au moment du dépouillement. Rares sont les coupures de courant dans tout le pays en même temps. Cette coupure pouvait être préméditée pour échanger des urnes.

* Dans des bureaux où la tricherie était impossible, le CNDD-FDD n'a pas été le premier. C'est le cas dans certains quartiers de Bujumbura.

* Le score m'a été annoncé 9 jours avant. Un cadre du CNDD-FDD m'avait annoncé le score pronostic. Le CNDD-FDD obtenant 75 % de voix, le FNL 8 %, l'Uprona 7 % comme le Frodebu et le MSD-UPD chacun 1 %. Ce que j'avais pris pour une plaisanterie est devenu presque une réalité. Le score de l'Uprona a étonné. Voilà aussi l'Uprona qui ne s' associe pas avec l'opposition. Certains mandataires disent que l'Uprona a utilisé certaines méthodes non catholiques.

* Qui a voté pour le CNDD-FDD? C'est la question que les Burundais se posent à Bujumbura et à la campagne aussi. Qui vote au Zimbabwé pour Mugabe?