LE CHEF D'ETAT MAJOR POURSUIVI PAR LA TENTATIVE DE  PUTSCH

 Burundi news, le 11/09/2015

Par Gratien Rukindikiza

Un homme a pris les rennes du pouvoir et tue toute personne qui conteste son mandat illégal. Un homme s'est déclaré Président sans l'être. Cet homme est le grand danger du pays. Pierre Nkurunziza est comme un mercenaire. Le peuple n'est pas son fort.

Les jours passent et se ressemblent au Burundi. Les assassinats continuent aussi. Personne ne sait quand le cycle infernal de la violence va s'arrêter.

Ils ont assassiné le général Adolphe Nshimirimana, comme me disait quelqu'un, que Dieu refuse son âme. Ils ont assassiné le colonel Bikomagu. Voilà le général Prime Niyongabo, chef d'Etat major qui était visé ce matin du 11/09/15.

Une histoire militaro militaire

Ce matin, sept sous officiers et un lieutenant prennent place dans des véhicules. Tous sont armés et en tenues militaires. L'air très sérieux, ils foncent vers le cortège du général Prime Niyongabo. Au moment où ils voulaient entrer en action contre le général Prime Niyongabo, un minibus dépasse le général Prime Niyongabo. Les tirs nourris emportent ses gardes du corps et blessent un policier se trouvant dans le bus. Ainsi, le bus a sauvé la vie de Prime Niyongabo. Pourtant le scénario était le même que celui de l'attaque contre Adolphe Nshimirimana. Les pick up militaires sont nombreux, les escortes se croisent et les militaires ne se connaissent pas. En plus, pour la deuxième fois, ce sont des militaires qui attaquent ces hauts gradés ex FDD. Il est difficile de surveiller tout militaire. En tenue de combat, personne, à part son commandant direct, ne connaît la mission d'un militaire qu'on croise en ville en tenue de combat et armé.

Pour le bilan, du côté de l'escorte, au moins 5 tués et plusieurs blessés. Du côté des attaquants, un blessé grave arrêté et 7 ont pris la fuite comme une véritable mission commando. Ceux qui ont été arrêtés n'étaient pas dans le coup.

Le mobile

Prime a failli se faire tuer par des militaires. Contrairement aux accusations du pouvoir contre l'opposition, cette fois-ci, c'est encore une fois les militaires qui tentent de tuer un autre militaire. Donc, les civils, circulez! Il y a un malaise dans l'armée. Comment est-ce que des militaires puissent attaquer en pleine journée le chef d'Etat major de l'armée?

Deux pistes se présent. Nkurunziza ne décolère pas contre Prime Niyongabo. Il a compris que le vrai faux coup d'Etat a failli être un vrai mais au profit de Prime Niyongabo. Malgré sa taille, Prime se voit grand. Nkurunziza ne veut pas quelqu'un qui veut le mettre dans l'ombre.  Nkurunziza n'arrivait pas limoger Prime Niyongabo. Aurait-il choisi la voie rapide de l'assassinat? Une hypothèse très fiable et qui circule dans les milieux officiers à Bujumbura.

Une autre piste est celle des transferts des bataillons para et blindés hors de Musaga. Les militaires ne vivent mal et d'autres incidents sont à craindre. Prime aurait avalisé la volonté de Nkurunziza de se venger.

Quant à l'opposition, Prime n'est en aucun cas dans le cercle politique qui intéresse. En plus, les rebelles sont des civils. Ceux qui ont attaqué à Kiyenzi n'ont aucun lien avec les 7 sous officiers et le lieutenant qui les commandait. Ce sont des actions à ne pas lier.