UNE PRIVATISATION AUSSI ILLEGALE QUE LA VENTE DU FALCON 50
Par Gratien Rukindikiza
Burundi news, le 01/10/2008
Le Mémorandum d’entente relatif à la mise en œuvre de certains projets d’investissement entre la Libyan Arab African Investment Compagny (LAAIC) et le Gouvernement de la République du Burundi est un acte qui engage le Burundi et qui constitue un cas de violation de la loi et un cas de corruption jamais égalés au Burundi.
Un directeur de cabinet au ministère des finances qui signe au nom du gouvernement
Le document signé est un faux car la personne qui a engagé le Burundi n'a pas de pouvoir pour le faire. La privatisation est le domaine du ministère de la bonne gouvernance tel qu'il est marqué dans le décret de nomination du gouvernement.
Ministre à la Présidence chargé de la Bonne Gouvernance, de la privatisation, de
l’Inspection Générale de l’État et de l’Administration Locale, Monsieur Martin
Nivyabandi
Ministre de l’Économie, des Finances et de la Coopération au Développement,
Madame Clotilde Nizigama
La ministre des finances n'a pas les
attributions de privatisation et de ce fait, son directeur de cabinet ne peut
pas avoir plus de pouvoirs que son ministre. Personne ne peut comprendre
pourquoi le ministre à la Présidence chargé de la Bonne Gouvernance, de la
privatisation, de l'Inspection Générale de l'Etat et de l'Administration Locale
n' a pas signé le document. Le document est tellement accablant que le ministre
de la Bonne Gouvernance qui est réputé pour sa droiture a probablement refusé de
le signer. La ministre des finances, proche du 2 è vice-Président Ntisezerana
aurait transféré le cadeau empoisonné à son directeur de cabinet. Ce dernier
sera demain comme l'ancien ministre des finances Ngowembona qui a été limogé
pour avoir exécuté les ordres du Président de vendre le Falcon 50.
L'ordre de ces privatisations est venu de la Présidence. Le mémorandum suppose des émeutes de la population. Décidément, le Président de la République voit loin. L'impopularité de ce régime poussera les Burundais à la révolte. Il est écrit dans ce document que la partie libyenne sera indemnisée en cas d'émeute. Le côté juridique est très avantageux pour une seule partie. Le Burundi devra se préparer à mettre la main dans les poches.
La tombe du Président Ndadaye vendue au moins offrant dans le lot!
Du jamais vu, quand un Président de la République vend le sol et le contenu tout en sachant que la parcelle est un lieu historique, qu'il y a une tombe du héros de l'indépendance. Le Président Nkurunziza oublie que Ndadaye a été le seul Président élu jusqu'aujourd'hui par le peuple burundais. Nkurunziza a été élu par le Parlement. Sa légitimité est de loin inférieure à celle du héros Ndadaye.
Pauvre Ndadaye qui a été déterré deux fois et enterré trois fois qui est menacé d'être déterré encore une fois. Un héros qui est poursuivi dans sa tombe par ceux qui se disaient se battre pour défendre la démocratie. J'ose me demander ce que pense le chrétien Nkurunziza, s'il en est un, à savoir, de ce qu'il compte infliger au cadavre de Ndadaye. Sera-t-il déplacé ou sera-t-il laissé aux Libyens?
Si réellement ce terrain est cédé aux Libyens, ça sera une provocation à l'endroit du peuple et tôt ou tard, celui qui le fera devra répondre devant la justice du pays ou du peuple. Il y a des domaines qui ne sont pas de la politique de l'escargot. C'est un véritable crime contre notre héros que le peuple burundais ne peut pas tolérer.
J'ose espérer que demain, un communiqué de la Présidence nous apprendra que ce directeur de cabinet avait perdu la tête pour signer un tel document. Je me demande si ces cadres burundais ne peuvent pas prendre l'exemple de Madame Alice Nzomukunda qui a démissionné parce qu'elle refusait le diktat de ce moment. Elle a été courageuse et elle a donné un bon exemple à suivre.
Il ne reste qu'à vendre le territoire du Burundi et envoyer les Burundais dans les montagnes du Kivu et de Kigoma pour laisser ce beau pays à celui qui aura donné des millions de dollars à ces corrompus qui nous dirigent.