UN PROCES DE SINDUHIJE QUI A MIS EN DIFFICULTE LE MINISTERE PUBLIC

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 20/02/2009

Ce jeudi 19 février 2009, Alexis Sinduhije, président du parti MSD comparaissait devant les juges du tribunal de grande instance de Bujumbura. Le procès avait été reporté en raison de problème de calendrier des avocats de Sinduhije.

La cour a été à la hauteur du procès avec une neutralité sans faille que ce soit au niveau des questions posées à l'officier du ministère public ou à l'accusé. Alexis Sinduhije était défendu par l'avocat du barreau de Bruxelles Bernard Maingain.

Au niveau de la forme, l'officier du ministère public n'a pas pu justifier pourquoi le mandat de perquisition délivré concernait le domicile de Sinduhije alors que la perquisition a été faite à la permanence du parti MSD. Ce magistrat a tenté sans succès d'expliquer que le domicile d'une personne est là où il passe beaucoup plus de temps. Un fonctionnaire qui passe beaucoup plus de temps au bureau que chez lui est domicilié au ministère ou à l'administration où il travaille selon ce magistrat. En d'autres termes, le magistrat crée la notion de trois domiciles d'un individu, voire trois : Le lieu où il dort, le lieu de travail et bientôt le cabaret qu'il fréquente.

L'officier du ministère public a expliqué qu'Alexis Sinduhije était en réunion illégale à la permanence de son parti. Une accusation qui tombe au moment où il a du mal à défendre son dossier car les policiers sont arrivés à 11 hrs et la perquisition a été faite à 15 hrs. Que faisaient les policiers pendant 4 heures? Ce qu'il n'a pas avoué, c' est de reconnaître que les policiers avaient la mission d'arrêter Alexis Sinduhije quelque soit la forme. Ignorant la loi qui régit les partis politiques, l'officier du ministère public a accusé Sinduhije d'avoir une permanence pour un parti non agréé. Or, dans les dossiers de demande d'agrément, le parti doit préciser le lieu de la permanence de son parti.

Au niveau du fond, l'accusation n'a pas pu démontrer l'outrage au chef de l'Etat. En effet, aucun écrit, aucun témoin n'a accusé Alexis Sinduhije de cet outrage. Le texte ne mentionne nulle part le Président de la République. Il s'agit d'une supposition du ministère public. En droit, le doute profite à l'accusé. Ceux qui étaient présents à l'audience ont bien compris que l'officier du ministère public avait un dossier qui ne tient pas debout.

La cour qui a montré ses qualités d'ubushingantahe délibèrera en âme et conscience pour qu'un innocent soit à la place qui lui convient et qu'il retrouve la liberté.