REPUBLIQUE DU BURUNDI

CABINET DU PRESIDENT

 

 

 

 

PROGRAMME DU GOUVERNEMENT DU BURUNDI 2005-2010 :

 

 

 PRIORITE A LA BONNE GOUVERNANCE ET LA RELANCE DU DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE

 

 

 

 

 

Sommaire exécutif

 

Le programme du Gouvernement du Burundi 2005-2010  s’inscrit dans la logique d’asseoir  la bonne gouvernance et de relancer le développement socio-économique.

 

Posant comme préalable à tout développement économique la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire, ce programme propose des  actions qui devront être prioritairement menées pour le renforcement de la paix et de la sécurité.

 

L’objectif visé par ce programme  est  la mobilisation  des ressources intérieures et de la Communauté internationale  conjuguant les politiques publiques et les initiatives privées. Ce programme met un accent particulier sur la bonne gouvernance axée sur la transparence dans la gestion, l’imputabilité, la reddition des comptes, la lutte contre la corruption  et le détournement ainsi que la lutte contre les malversations de toutes sortes

 

Ce programme concrétise et traduit les propositions et les engagements pris par le parti CNDD-FDD lors de la dernière campagne électorale.

 

Ce programme tient surtout en considération les  points de vue exprimées par la population lors des différentes consultations sectorielles  qui se son tenu dans toutes les provinces dans l’élaboration du Cadre stratégique de relance  de la croissance économique et de lutte contre la pauvreté, dont le document final en cours d’élaboration  est attendu en début d’année.

 

Le premier chapitre  de  ce programme   précise les actions  à mener dans le  pouvoir politico-admnistratif.  Il s’agira  des actions à mener concernant la bonne gouvernance,  la culture démocratique, la réhabilitation de la vérité sur l’histoire du Burundi ainsi que la politique du développement rationnel

 

Le second chapitre traite des mesures a mettre en œuvre quant à ce qui a trait au renforcement de la paix et de la sécurité. Ces mesures  sont axés autour de la sécurité pour tous,  des forces de défenses nationales, de la sécurité des institutions, du service national de renseignement, du désarmement  des populations civiles et démobilisation,  de la justice pour tous et culture des droits de la personne humaine, de la justice pour tous et culture des droits de’ la personne humaine et du genre, du rapatriement des réfugies et des déplacés, réintégration et  réinsertion socioprofessionnelle

 

Le troisième chapitre concerne l’agriculture et l’élevage. Il propose des mesures à mener dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage, de l’agro-industrie, des cultures d’exportations, de la pisciculture, de la foresterie et de l’agroforesterie.

 

Le quatrième chapitre propose des actions  à mettre en œuvre dans le domaine des finances ; du commerce et de l’industrie. Il suggères des mesures dans le domaine de la fiscalité, des banques, des assurances, de la micro finance, de la commercialisation des produits pétroliers, de l’emploi, la promotion du secteur privé, l’artisanat et les PME, de l’assainissement du cadre macro-économique,  du commerce intérieur, du commerce extérieur et de l’industrie.

 

Le cinquième chapitre concerne le transport et les communications. Des actions sont proposées concernant les réseaux routiers, les réseaux ferroviaires, les réseaux aériens, le réseau maritime, la téléphonie, la poste, l’information et communication .

 

Le chapitre six suggère des actions à mener dans le domaine de l’habitat, du cadre de vie, de l’environnement et de l’aménagement du territoire.  Ces mesures concernent le milieu rural, le milieu urbain,  le protection de l’environnement, l’aménagement du territoire, tourisme et hôtellerie

 

Le septième chapitre proposes des actions à mener dans le domaine de l’énergie, l’eau et les mines.  Ces mesures touchent les énergies hydroélectriques, les autres sources d’énergie ainsi que les mines ;

 

Le chapitre huit  traite du domaine de la santé et l’éducation. Il s’agit des mesures touchant la santé , la médecine préventive et curative, l’éducation de base, l’enseignement secondaire et supérieur, les bourses d’études, l’alphabétisation la formation professionnelle et l’enseignement des métiers.

 

Le neuvième chapitre propose des actions touchant la culture, la jeunesse, les sports et les loisirs alors que le dixième chapitre suggère des mesures touchant la famille, la solidarité nationale et la sécurité sociale.

 

Le chapitre onze enfin  propose pose des actions à mener dans le domaine de l’intégration régionale et des relations internationales.

 

Il importe de signaler que l’ordre des chapitres ne signifie point une hiérarchisation des  priorités mais est bâtit dans le souci de rassembler des actions qui se recoupent sur le plan horizontal et vertical.

 

 

I.    Exposé des motifs

 

1.    Depuis plusieurs décennies, le Burundi est en crise d’adaptation par rapport à quatre principaux courants de transformation sociétale :

 

a.       Une crise d’adaptation au courant de transformation politique, notamment le déni obstiné de la démocratie pour un Peuple épuisé par des régimes militaires et dictatoriaux qui se sont succédés depuis les années 60.

 

b.      Une crise d’adaptation au courant de transformation démographique, notamment son dynamisme actuel qui se solde par une explosion démographique. Avec un taux de croissance démographique annuelle qui avoisine 3% (référence à la période de 1993, avant la guerre), la population du pays s’accroît beaucoup plus rapidement que son économie.

 

c.      Des crises subséquentes à la précédente, notamment celle de l’adaptation d’une population de plus en plus nombreuse par rapport à son environnement. Cette crise a généré une crise rurale liée au surpeuplement de l’espace agricole ainsi qu’une crise péri-urbaine liée aux problèmes générés par l’exode rural.

 

d.      Une crise d’adaptation au courant de transformation économique, notamment la mondialisation, ultra-libérale dans sa formule actuelle, dont le principal effet pervers est le basculement de plus en plus de gens dans la grande pauvreté.

 

2.    Les conflits socio-politiques dont le Peuple burundais a souffert et souffre encore sont donc le résultat d’une gestion déficiente de la société burundaise qui n’a pas généré un équilibre interne face aux aspirations des Burundais compte tenu de l’évolution des mentalités et de l’influence du monde extérieur sur le mode de vie des Burundais.

 

3.    Certes, le monde évolue, les sociétés changent et la vie des Burundais en est affectée. Ces évolutions sont intenses, profondes et radicales. C’est dans cet esprit que le Gouvernement se donne pour mission d'insuffler de nouvelles idées afin de faire évoluer la société burundaise vers un Etat moderne, démocratique et respectueux des droits de la personne humaine.

 

4.            Différentes actions visant le développement sont proposées dans des domaines diversifiés de la vie socio-économique du pays. Cependant, ces activités de développement ne sont possibles que si certaines conditions de paix et de sécurité sont réunies. Par conséquent, des efforts doivent être concentrés prioritairement dans des actions visant le renforcement de paix et de la sécurité.

 

5.      L’objectif global de ce programme est de créer des conditions propices au développement économique et social harmonieux de toutes les régions en visant le « développement humain intégral ». Le système de gestion doit privilégier le passage des politiques de développement initialement induites par l’Etat vers un système de développement socio-économique issus des initiatives privées et des collectivités locales.

 

6.      Pour réussir, le programme proposé requiert d’une part une forte mobilisation des ressources intérieures, particulièrement en terme de ressources humaines. Des programmes de formation de la  population sur le programme de développement et sur les priorités doivent être organisés. D’autre part, ce programme nécessite le concours de la Communauté Internationale pour un appui financier et technique.

 

7.        Un accent particulier est mis sur les mécanismes garantissant la bonne gouvernance et une gestion saine de la société burundaise : la transparence dans la gestion, la reddition des comptes, la lutte contre la corruption et le détournement ainsi que la lutte contre les  malversations de toutes sortes.

 

 

Chapitre 1. POUVOIR POLITICO-ADMINISTRATIF

 

1.1. Situation actuelle

 

Les trois dernières décennies ont été caractérisées par des tensions socio-politiques et une guerre fratricide avec des conséquences dévastatrices sur le plan politique, économique et sociale.  Une des raisons majeures à l’origine de cette situation est la mauvaise gouvernance qui a caractérisé les régimes qui se sont succédés au cours de cette période.

 

C’est dire combien la consolidation de la bonne gouvernance constitue un enjeu majeur pour la consolidation de la paix, la stabilisation du système institutionnel et la promotion d’un Etat de droit au Burundi.

 

L’Accord d’Arusha et ses annexes ont permis de créer une bonne base pour le retour progressif de la paix et la stabilisation du pays sur le plan politique et a notamment permis de mettre en place des institutions démocratiquement élues.

 

Le parcours démocratique que vient de connaître notre pays à travers les récentes élections peut constituer un tremplin installer durablement la bonne gouvernance politique et juguler les crises répétitives consécutives à la prise de pouvoir politique par la force.

 

Les progrès réalisés dans le domaine de la mise en place de nouvelles institutions démocratiquement  élues et des nouvelles forces de défense et de sécurité augurent de bonnes perspectives  de paix et de réconciliation nationale malgré quelques résistances du FNL PALIPEHUTU. La restauration de la sécurité et d’une paix durable est une des premières priorités du gouvernement et la bonne gouvernance politique et économique constitue un support important pour consolider les acquis actuels.

 

1.2. Objectifs et stratégies

 

L’objectif global est l’instauration de la bonne gouvernance dans tous les secteurs de la vie nationale dans le but d’asseoir un Etat de droit. La réalisation de cet objectif passe principalement par la création  des conditions propices de sécurité, de justice équitable pour tous et protectrice des droits de l’homme, de culture démocratique, de réhabilitation de la vérité sur l’histoire du Burundi et la mise en place d’une politique du développement rationnel.  

 

1.3. Axes d’intervention et actions

 

1)     La Bonne Gouvernance

 

§        Gestion transparente des affaires économiques et sociales et aides extérieures

 

§        Lutte contre les détournements, la corruption et autres malversations

 

§        Etablissement d’un environnement soutenant le développement de l’investissement et du secteur privé

 

§        Renforcement des capacités de gestion et de planification macroéconomique.

 

§        Mise  en place d’une structure administrative et une gestion des ressources humaines cohérentes.

 

§        Amélioration de la réglementation et  de la gestion de la fonction publique

 

§        Renforcement de l’environnement juridique et institutionnel protecteur des droits de l’homme

 

§        Renforcement des capacités des systèmes judiciaires et pénitentiaires

 

§        Amélioration des capacités, de l’efficacité et de l’efficience de l‘administration  locale et le développement à  la base.

 

§        Redynamisation du fonctionnement du Conseil National Economique et Social

 

§        Consolidation du cadre stratégique de lutte  contre la pauvreté et la faim selon  les objectifs du millénaire pour le développement.

 

2)     La culture démocratique

 

§        Education de la population en matière d’une démocratie pluraliste et une éducation à la paix et à la tolérance

 

§        Partage de l’expérience du Burundi en matière du processus de paix avec les autres peuples du monde entier par la création d’un Institut International pour la Paix et la Démocratie dont le siège est établi au Burundi

 

 

3)     Réhabilitation de la vérité sur l’histoire du Burundi.

 

§        Réécriture de l’histoire du Burundi

 

§        Construction d’un cimetière et des monuments  symbolisant les hautes personnalités et/ou les grands évènements ayant marqué l’histoire du Burundi

 

4)     La politique du développement rationnel

 

§        Décentralisation des pouvoirs politico-administratifs et socio-économiques.

 

§        Les entités de base sont plus responsabilisées et les initiatives de développement sont prises à tous les niveaux

 

Chapitre II. LE RENFORCEMENT DE LA PAIX ET DE LA SECURITE.

 

2.1.  Situation actuelle

 

Malgré la mise en place des nouvelles forces de défenses et sécurité issues de la fusion des combattants des tous les belligérants (ancienne armée nationale et groupes rebelles) , on observe encore sur le terrain la persistance de la violence causée par le FNL PALIPEHUTU non encore signataire de l’accord de paix. Dans un tel environnement, il est indispensable de mobiliser les moyens nécessaires pour protéger et assurer la sécurité de la population.  D’autre part, le gouvernement prévoit la négociation avec le FNL en vue de le convaincre d’adhérer au processus de paix et d’intégrer les nouvelles forces de défense et de sécurité restructurées.

 

2.2.  Objectifs et stratégies

 

Les principaux objectifs dans ce secteur sont essentiellement les suivants :

 

§        Le renforcement de la sécurité pour tous à travers tout le pays et pour toutes les composantes de la nation burundaise afin de mettre fin aux massacres des citoyens ;

§        La poursuite et l’application effective des réformes amorcées dans le cadre des forces de sécurité et de défense ;

§        La sensibilisation à la paix, à l’unité et à la réconciliation et aux valeurs de tolérance et d’acceptation mutuelle.

 

2.3. Axes d’intervention et actions

 

1)     Sécurité pour tous 

 

§        Lutte contre toute forme de criminalité

§        Education de tous les citoyens en matière du respect des droits de l’homme et de la loi.

§        Révision de la politique de libéralisation des services de sécurité

§        Renforcement des capacités de la police nationale du BURUNDI par la formation militaire et civique adaptée à l’exercice du métier pour les corps de police

§        Equipement de la police nationale du BURUNDI pour avoir une police de proximité

§        Formation et équipement de la police pour la protection des mineurs

§        Lutte contre le commerce et la consommation de drogues

§        Négociations avec le PALIPEHUTU-FNL 

 

2)     Les forces de défense nationales

 

§        Renforcement des capacités de la nouvelle force de défense nationale par une formation militaire et civique en  vue d’en faire une armée moderne et spécialisée

 

§        Etude des questions de validation des connaissances et des  formations accélérées 

 

§        Consolidation du processus d’intégration au sein de la FDN.

 

§        Equipement de la FDN

 

3)     Sécurité des institutions

 

§        Formation des agents de sécurité rapprochée

 

§        Renforcement de la sécurité et de la stabilité des institutions

 

4)     Service national de renseignement

 

§        Renforcement des capacités des agents des services de renseignement  par une formation et équipement

 

§        Disponibilité des données dans tous les domaines (civils, militaires, social etc..) en vue de protéger et stabiliser les institutions.

 

§        La prévention et les conseils dans tous les secteurs de la vie nationale

 

5)     Désarmement des populations civiles et démobilisation

 

§        Poursuivre les programmes de démobilisation, de désarmement et d’intégration jusqu’à la stabilisation des effectifs des militaires et des policiers à une taille qui répond aux besoins du pays et dont il est capable d’entretenir.

 

§        Prise des mesures incitatives permettant de récupérer les armes éparpillées dans la population.

 

§        Désarmement des gardiens de la paix, désarmement des civils armés par le pouvoir, désarmement des FNL  et autres civils armés etc..

 

§        Encadrement des anciens combattants

 

 

6)     Justice pour tous et culture des droits de la personne humaine et du genre

 

§        Vulgarisation des instruments juridiques nationaux et internationaux des droits de la personne humaine

 

§        Traduction des textes juridiques et des droits de la personne humaine dans la langue nationale, le Kirundi

 

§        Rapprochement de la justice aux justiciables :

 

*       Décentralisation

*       Création d’une cour d’appel dans chaque province

*       Tribunal de grande instance et un parquet à Rumonge

*       Tribunal de Grande instance et un parquet à Bukirasazi

*       Développement des formes alternatives de médiation et de conciliation organiquement proches des citoyens

 

§        Restructuration de l’appareil judiciaire

 

§        Redynamisation du  Conseil Suprême de la Magistrature

 

§        Adaptation de la législation aux réalités d’une société démocratique

 

§        Lutte contre l’impunité : Mise en place de la commission d’enquête judiciaire et de  la commission vérité-reconciliation avec une chambre pénale intégrée

 

§        Création d’une chambre spéciale chargée des cas des violations physiques et morales des enfants et du genre

 

§        Création d’une Ecole Nationale de l’Administration et de  la Magistrature.

 

§        Renforcement des capacités des juges (formation et équipement) et  développement de  la déontologie et le sens du serment des Magistrats.

 

§        Informatisation du système judiciaire au niveau de la gestion des données

 

§        Promotion des maisons d’arrêt dans les provinces à la place des prisons classiques.

 

§        Encadrement du personnel de la magistrature pour l’activation des  procédures

 

§        Restauration des compétences de la police et des officiers judiciaires.

 

§        Promotion du culte du respect des  Droits de la personne Humaine plus particulièrement du  Droit des Droits à savoir le Droit à la vie

 

§        Implications des Institutions Etatiques dans la promotion de la défense des Droits de la personne humaine

 

§        Mise en place de la Commission Nationale Indépendante des Droits de la Personne Humain et mise en place de l’Institution de l’ Ombudsman

 

§        Intégration des Droits de la personne Humaine dans les différents cursus de formation

 

§        Création des clubs scolaires des Droits de la personne Humaine

 

§        Promotion de la femme et de l’égalité des genres

 

§        Mise en œuvre des conventions et des plates-formes  d’actions

 

§        internationales relatives à l’égalité des genres

 

 

7)     Rapatriement des réfugiés et des déplacés, réintégration et réinsertion socioprofessionnelle

 

§        Initiation au retour  volontaire des réfugiés

 

§        Etablissement de l’état des lieux

 

§        Aménagement  des infrastructures d’accueil (transit, installation)

 

§        Prévision d’une assistance consistante pendant les moments de transit et durant toute la période d’installation avec une attention particulière aux personnes vulnérables

 

§        Encadrement des rapatriés et des déplacés

 

§        Dédommagement moral et matériel (restitution des terres et des biens)

 

§        Recherche de l’emploi pour les rapatriés, en donnant priorité a la réintégration dans le cadre professionnel d’origine : considérer l’expérience professionnelle acquise durant le moment d’exil

 

§        Encouragement des enfants rapatriés á réintégrer les écoles

 

§        Sensibilisation des déplacés sur le programme de retour des déplacés dans leurs ménages

 

§        Encouragement de retour des déplacés dans leurs propriétés

 

 

Chapitre 3. AGRICULTURE ET ELEVAGE

3.1. Situation actuelle

      

Le poids de l’agriculture dans l’économie nationale (90% de la population employés dans le secteur, plus de 50% du PIB, 80% des recettes d’exportation) fait que la croissance économique et le développement des autres secteurs en dépend. C’est ainsi que l’agriculture a été toujours considérée comme le moteur de l’économie et à cet égard, s’est vue assignée des objectifs majeurs comme ceux d’assurer l’autosuffisance alimentaire, de fournir des devises, des matières premières pour les industries agro alimentaires, des emplois et des revenus à la population.

 

Bien que des résultats appréciables aient été obtenus avant la crise de 1993, on peut affirmer que malgré des investissements publics importants que le secteur agricole a drainé pendant plusieurs années, il n’a pas été en mesure d’atteindre les principaux objectifs fixés notamment en matière d’autosuffisance alimentaire. De plus, l’évolution des performances dans les autres domaines a été jugée globalement moins satisfaisante.

 

Les répercussions négatives de la crise de 1993 se sont fait remarqués par la diminution de l’offre alimentaire, une chute des rendements et de la qualité des cultures d’exportation, des pertes du cheptel animal et une dégradation des ressources naturelles et de l’outil de production.

 

C’est dans ce contexte que le Gouvernement du Burundi a formulé une politique nationale de sécurité alimentaire durable. Cette politique se fixe dans le court terme, l’objectif de dynamiser le secteur agricole de manière à rétablir et même surpasser les meilleures niveaux de production d’avant la crise et, dans le moyen et long terme, de jeter les bases d’un développement agricole durable.

 

3.2. Objectifs et stratégies

 

Les objectifs poursuivis dans le secteur agricole sont essentiellement le rétablissement de l’équilibre alimentaire et nutritionnel, la sécurité alimentaire, la contribution à l’amélioration de la balance commerciale du pays,  à l’augmentation des revenus des familles rurales ainsi que l’amélioration de la productivité du secteur agricole de manière à transformer notre agriculture de subsistance en une agriculture de marché.

 

Dans le cours terme, les stratégies visées sont les suivantes :

·        constituer rapidement et valoriser les facteurs de production de manière à renverser la tendance baissière des rendements des cultures ainsi que ceux des différentes spéculations animales ;

·        mobiliser toutes les potentialités locales de financement, réviser les méthodes d’encadrement de la population, gérer rationnellement les moyens en luttant contre les malversations et mener une politique claire des prix.

 

Dans le long terme, les stratégies visées sont les suivantes :

 

·        Augmenter la productivité par unité de surface et par spéculation agricole

·        Elargir les marchés d’écoulement des produits agricoles ;

·        Améliorer la qualité afin d’assurer la compétitivité de nos produits sur les marchés régionaux et internationaux ;

·        Gérer rationnellement les revenus du secteur et choisir de façon judicieuse les nouveaux créneaux d’investissements ;

·        Créer des conditions favorables aux investisseurs privés.

 

3.4. Axes d’intervention et actions

 

1)     Agriculture

 

§        Cadastre et zonages des terres agricoles

 

§        Mécanisation agricole et mise en place des mécanismes d’irrigation

 

§        Mise en place des mécanismes de sécurité alimentaire

 

§        Désengorgement du secteur  agricole par la création  d’emploi non agricole

 

§        Disponibilisation des fertilisants  chimiques  et des produits phytosanitaires

 

§        Construction d’au moins une usine  de production des engrais chimiques

 

§        Organisation des séances régulières de formation des agriculteurs

 

§        Formation des encadreurs agricoles

 

§        Réhabilitation des centres semenciers : mise en place d’un programme soutenu de production et de diffusion des semences sélectionnées

 

§        Développement et promotion d’une politique et d’un système d’épargne et de crédit rural agricole par des mutualités et des coopératives cogérées  par les localités (la Commune et les privés).

 

§        Encouragement de la formation des associations de producteurs

 

2)      Elevage

 

§        Développement de l’élevage en stabulation ; intégrer l’activité pastorale à l’agriculture et interdiction d’élevage par pâturages

 

§        Disponibilisation des produits zoo-sanitaires et construction d’au moins une usine de  production des produits zoo-sanitaires

 

§        Organisation des séances régulières de formation des éleveurs

 

§        Formation des encadreurs pastoraux

 

§        Diffusion des  races à haut rendement

 

§        Promotion des fermes modèles, mixtes ou privées pour assurer la reproduction, les croisements  et la commercialisation  des races d’animaux à haut rendement génétique

 

§        Promotion des entreprises de production des aliments de bétail.

 

3)     Agro-industrie

 

§        Promotion de la conservation  et la commercialisation du surplus agricole

 

§        Promotion de l’agro-industrie et des initiatives en matière de transformation, de conservation et de commercialisation des produits agricoles.

 

4)     Cultures d’exportation

 

§        Diversification des produits et spécialisation des régions

 

§        Augmentation des revenus

 

§        Développement de la recherche sur les espèces adaptées, particulièrement les espèces fruitières

 

§        Développement des circuits de commercialisation en diminuant les intermédiaires

 

§        Privatisation du secteur

 

5)     La pisciculture

 

§        Amélioration de la productivité

 

§        Lutte contre la pollution des eaux

 

§        Contrôle  et réglementation des techniques (taille des filets) en vue  de protéger la reproduction piscicole

 

§        Mise en place d’un circuit de conservation des poissons

 

§        Développement de la pisciculture à l’intérieur du pays

 

§        Stimulation à la recherche dans le domaine piscicole

 

6)     La foresterie et l’agro-foresterie

 

§        Protection et conservation de la biodiversité.

§        Etablissement d’un état des lieux sur la superficie des espaces dégradés et du plan de leur reboisement

§        Protection des sanctuaires des forets primaires existants et les autres espaces boisés

§        Réglementation, gestion rationnelle et contrôle de la filière bois (charbon, bois d’œuvre, etc..)

§        Mise en place d’un programme d’éducation de la population sur les dangers des feux de brousse et les abattages abusifs des arbres

§        Reboisement et réhabilitation des collines et espaces dénudés

§        Promotion d’une approche multidimensionnelle et cohérence des activités sylvicole

§        Recherche sur l’utilisation des sources alternatives d’énergies

§        Recherche sur les essences adaptées (à l’agro-foresterie, l’association arbres-cultures vivrières)

§        Education de la population sur les produits agro-forestiers : approvisionnement des agriculteurs en bois de chauffage et en fourrages arbustifs, stabilisation des talus et protection des sols contre l’érosion

 

Chapitre 4. FINANCE, COMMERCE ET INDUSTRIE

4.1. Situation actuelle

 

La crise socio-politique que traverse le Burundi depuis octobre 1993 a eu des conséquences dévastatrices sur le secteur privé aussi bien en milieu urbain que rural, dans la mesure où elle a provoqué de nombreuses pertes en vies humaines, une profonde désorganisation de la production et des circuits de commercialisation, d’importants dégâts matériels et le pillage de stocks, une forte baisse du volume de l’activité industrielle, etc... L’insécurité et les nombreux déplacements de population ont plus particulièrement touché la production agricole.

 

La crise a également inhibé les modestes résultats qui étaient déjà enregistrés en ce qui concerne les réformes qui avaient été engagés à partir de 1986 pour améliorer l’environnement des affaires, spécialement en ce qui concerne le cadre macro-économique, institutionnel, législatif et réglementaire. Il faut toutefois préciser que le secteur privé n’avait pas encore réagi de façon significative au nouvel environnement libéral et aux mesures de promotion de l’initiative individuelle quand est survenue la crise de 1993.

 

La dégradation de la conjoncture et les incertitudes économiques ont inhibé les initiatives dans l’investissement ; l’inflation galopante a accéléré la remontée des taux d’intérêt des crédits en même temps que l’érosion de la rémunération des dépôts, dissuadant ainsi l’épargne.

 

Au niveau des échanges, les restrictions importantes introduites à partir de 1997 dans le domaine du change, des transferts et des échanges commerciaux ont sans aucun doute eu des effets dépressifs sur l’activité économique.

 

Sur le plan du financement et de l’accès aux devises, la crise a exercé des effets pervers sur l’activité des banques et des établissements financiers : le volume des  créances impayées a sensiblement augmenté ; la baisse continuelle des avoirs extérieurs a amené la Banque Centrale à prendre une série de mesures restrictives qui ont eu pour effet de limiter les importations et d’autres transferts financiers ;  le rythme de l’inflation s’est accéléré ;

 

Parmi les orientations stratégiques prises par le gouvernement actuel pour créer les conditions propices au développement économique et social harmonieux de toutes les régions du pays figure en bonne place la mise en place d’une politique qui doit viser le passage des politiques développement initialement induites par l’Etat vers un système de développement issu des initiatives privées et des collectivités locales.

 

Le secteur privé doit jouer le rôle moteur dans le développement socio-économique dans la mesure où c’est la performance dans les affaires qui crée la richesse et la croissance économique. Le rôle du secteur public est d’être un facilitateur en créant un excellent environnement pour les affaires et en mettant en œuvre d’autres actions qui favorisent les investissements et encouragent la compétition.

4.2. Objectifs et stratégies

 

      Les objectifs poursuivis en matière de relance des finances, du commerce et de l’industrie privée visent essentiellement :

 

a. La création d’un environnement légal, réglementaire et institutionnel favorable à  l’activité économique ;

b. La réhabilitation des infrastructures détruites et relance des investissements de promotion de l’activité économique ;

c. La diversification des produits exportables pour augmenter les opportunités des populations rurales dans l’accès aux ressources financières et pour améliorer la balance des paiements par l’augmentation des devises disponibles.

 

Les stratégies adoptées consistent à approfondir les réformes du cadre légal et réglementaire et à assurer la relance des investissements en vue de mettre en place les infrastructures de base nécessaires.

 

4.3. Axes d’intervention et actions

 

1)     Fiscalité

 

§        Renforcement des capacités de mobilisation des ressources fiscales

 

§        Informatisation du système fiscal, à tous les niveaux

 

§        Allègement des procédures et transparence

 

§        Formation et équipement des agents du secteur fiscal

 

§        Développement d’un système de déclaration  des revenus et de recouvrement

 

§        Etablissement de l’état des lieux sur les impôts fiscal en vue d’ajustement des barèmes d’imposition

 

§        Vulgarisation de tous les textes ayant trait au système fiscal

 

§        Privatisation de la gestion des recettes

 

 

2)     Banques

 

§        Lutte contre la thésaurisation et favoriser l’épargne

 

§        Libéralisation  et réglementation des changes monétaires (Supprimer le marché noir des devises au profit des bureaux de change)

 

§        Informatisation de tous les services bancaires y compris les agences

 

§        Développement des techniques d’utilisation de la carte de crédit bancaire

 

§        Réduction des taux d’intérêt pour rendre le crédit accessible a un plus grand nombre

 

§        Sensibilisation de la population sur les effets bénéfiques du système d’épargne et de crédit

 

§        Diversification et spécialisation des banques

 

§        Stabilisation de la monnaie

 

3)     Assurances

 

§        Multiplication, diversification et régulation des domaines d’intervention des sociétés d’assurances.

 

§        Encouragement de la libre concurrence

 

§        Création d’un système de suivi et de l’application des indemnisations des victimes des sinistres

 

§        Renforcement du système de sécurité des personnes et des biens

 

§        Assurance de tous les véhicules de l’état y compris les véhicules militaires)

 

§        Encouragement du travail en association des compagnies d’assurances pour accepter plus de risques

 

§        Encouragement des systèmes de réassurance

 

§        Régulation des systèmes d’assurances

 

4)     Micro-finances

 

§        Promotion  de l’accès au crédit pour les personnes à faible revenu

 

§        Planification des domaines d’intervention en vue d’une répartition équitable des moyens  sur tout le territoire

 

§        Mise en place des mesures de facilité au crédit

 

§        Multiplication et spécialisation des unités de micro-finances

 

5)     Commercialisation des produits pétroliers

 

§        Stabilisation des prix  des produits pétroliers

 

§        Gestion rationnelle du Fonds spécial Carburant et du Fonds routier

 

§        Suivi et contrôle dans l’octroi des subventions aux importateurs pétroliers

 

§        Promotion de la concurrence et la transparence dans l’importation des produits pétroliers (transparences dans les appels d’offre internationaux)

 

§        Approvisionnement en permanence des  stocks de sécurité (civil et militaire)

 

§        Facilitation dans l’acquisition par les nationaux des moyens de transports internationaux (camions citernes, bateaux…) en privilégiant le circuit de transport le moins coûteux

 

§        Suivi, régulation et contrôle des prix des produits pétroliers

 

§        Développement d’une politique rationnelle d’implantation des stations de services avec des modules stimulateurs du développement (vente d’autres produits  comme une boutique alimentaire)

 

 

6)     Emploi, promotion du secteur privé, artisanat, P.M.E.

 

§        Réduction du taux de chômage et de la mendicité

 

§        Mise en place des stratégies de création d’emploi en monde rural

 

§        Promotion  et valorisation des activités du secteur artisanal

 

§        Amélioration les moyens de transport des marchandises des petits commerçants par un système de micro-crédit (système de transport par traction animal en milieu rural)

 

§        Développement de petites et moyennes entreprises à base de produits agricole

 

§        Association de production pour faciliter l’encadrement, l’accès au micro-crédit et l’écoulement des produits

 

§        Etablissement d’un programme de formation des agents d’encadrement

 

§        Promotion des centres de formation technique, professionnelle, des métiers et de gestion élémentaire

 

§        Programmation des filières du secteur artisanal et PME par les communes et les provinces

 

§        Inventaire des secteurs pouvant générer des activités types PME

 

§        Mise en place des instruments légaux et structurels à l’usage des investisseurs

 

 

7)     Assainissement du cadre macro-économique

 

§        Consolidation d une politique budgétaire

 

§        Poursuite d’une politique monétaire prudente

 

§        Redéfinition du rôle de l’Etat et l’assainissement de ses relations avec les autres acteurs du développement

 

§        Réduction du poids de la dette sur l’économie en adoptant une meilleure stratégie d’endettement

 

§        Révision et informatisation des circuits des dépenses publiques selon des critères de rationalité et d’efficacité

 

8)     Commerce intérieur

 

§        Amélioration de la circulation des produits

 

§        Amélioration des moyens de communication

 

§        Allègement, transparence, simplification et informatisation des systèmes de taxation sur les produits et sur les moyens de transport

 

§        Encouragement des PME dans le secteur commercial

 

§        Création des centres de formation sur les aspects commerciaux

 

§        Développement d’un système de micro-crédits

 

§        Redynamisation des  services de contrôle de la qualité des produits

 

§        Régulation des prix : Fixer et contrôler les prix pour les produits stratégiques

 

§        Réguler l’ouverture des jours et des heures de marché

 

§        Valorisation des produits et des matériaux locaux

 

§        Animation des campagnes de conscientisation de la population sur les produits locaux

 

§        Construction des marchés modernes dans les communes et moderniser la gestion de ces  marchés

 

§        Révision du code d’investissement pour faciliter les investissements dans les ressources locales

 

§        Construction des abattoirs modernes en respectant les normes

 

§        Réhabilitation des centres de négoces

 

9)     Commerce extérieur

 

§        Augmentation du volume d’exportation

 

§        Diversification des  produits d’exportation

 

§        Promotion des  investissements dans le secteur d’exportation

 

§        Redynamisation de la politique de  zone franche avec un appui particulier aux nationaux

 

§        Participation dynamique  aux initiatives de commerce international (OMC) et  renforcement de la politique d’intégration régionale (CEPGL, COMESA, NEPAD)

 

§        Favoriser les échanges commerciaux entre les pays des la région

 

10)Industries

 

§        Diversification des produits industriels

 

§        Transformation des produits locaux (industries à base des produits agricoles, autres matières premières)

 

§        Création et diversification  des usines de montage

 

§        Ouverture à la concurrence pour éviter des situations de monopole

 

§        Révision du code d’investissement pour faciliter l’action des investisseurs

 

§        Promotion des investissements privés par une mise en place des instruments légaux et structurels

 

Chapitre 5. TRANSPORT ET COMMUNICATION

 

5.1. Situation actuelle

 

D’une manière générale, le secteur des transports (routier, lacustre et aérien) est caractérisé par des coûts structurellement élevés, des équipements et du matériel vétustes et mal entretenus et peu renouvelés. Les charges d'exploitation se sont alourdies avec la crise provoquant une forte hausse des tarifs.

 

De manière particulière, le transport lacustre dispose d'installations portuaires vétustes et mal entretenues (ensablement du port, grues vétustes et obsolètes, etc..) et des bateaux vétustes. Le transport aérien est également handicapé par la vétusté des équipements et matériels de guidage des avions et ses incidences sur l’augmentation de risques en matière de sécurité, ainsi que le manque d'entrepôts à Bujumbura. Dans les chefs lieux, les pistes sont étroites et vétustes. Faute de financement, peu d'investissements ont été réalisés pour reconstituer les capacités de transport.

 

Le réseau routier national comprend un réseau principal d’environ 5000 km dont 1230 km de routes revêtues, et un réseau non classé constitué de voies urbaines, de routes communales et de pistes rurales qui s’étend sur une longueur d’environ 10.000 km. Ce réseau qui était il y a une dizaine d’années une des meilleures de la sous région s’est beaucoup détériorée à cause essentiellement du manque de financements pour l'entretien.

 

La Régie Nationale des Postes (RNP) a connu une expansion régulière et une situation financière satisfaisante jusqu’en 1994, date à partir de laquelle la situation s’est fortement détériorée, à cause de l’insécurité, de la destruction des bureaux, des vols et des pillages.

 

5.2.         Objectifs et stratégies

 

L’objectif à poursuivre dans le secteur du transport concerne l’amélioration des voies de désenclavement du pays par :

 

·        la valorisation des corridors central et sud en appuyant le développement de la voie lacustre et d’autres modes de transport (voie ferrée et oléoduc) ;

·        la modernisation du transport aérien y compris les équipements de sécurité et les capacités d’entreposage ;

·        la réorganisation et l’amélioration du transport intérieur et urbain ; le renforcement des capacités institutionnelles de gestion du secteur

 

 

 Dans le secteur des routes, les principaux objectifs visés sont le désenclavement intérieur et extérieur du pays ainsi que la préservation et l’amélioration du réseau existant. Aussi, est-il important d’équilibrer le réseau routier revêtu pour réduire les coûts de transport et faciliter le développement équitable du pays.

 

Dans le domaine des  télécommunications, l’objectif principal visé est le désenclavement du pays et la couverture de tout le territoire national.

 

5.3. Axes d'intervention et actions

 

1)     Réseaux routiers

 

§        Développement du transport public

 

§        Promotion d’un réseau routier efficient en densité et en qualité

 

§        Renforcement de la sécurité routière

 

§        Promotion de l’importation des véhicules de transport public

 

§        Définition des lignes de transport

 

§        Réhabilitation et réaménagement des infrastructures  existantes

 

§        Utilisation des matériaux locaux (pavages des voiries en milieux urbains et autres chaussées en milieu rural)

 

§        Promotion de l’acquisition et l’utilisation des moyens de transport les  moins coûteux et adaptés

 

§        Développement des mesures de protection des investisseurs (nombre et fréquences des véhicules par ligne)

 

§        Gestion rigoureuse de l’acquisition des permis de conduire

 

§        Equipement des agents de contrôle de la circulation routière

 

§        Explication du code de la route aux utilisateurs des chaussées

 

§        Réhabilitation de l’éclairage public des axes routiers en villes

 

§        Installation des signalisations routières

 

§        Contrôle de la charge routière en vue de prévenir l’usure précoce des chaussées

 

§        Aménagement des arrêts bus de transport public

 

§        Promotion du transport par traction animal en milieu rural

 

§        Raccordement du réseau routier et  intégration dans le réseau routier régional

 

2)     Réseaux ferroviaires

 

§        Désenclavement du pays par intégration au réseau ferroviaire de la région

 

§        Etablissement d’un schéma directeur en vue de l’implantation du réseau ferroviaire

 

§        Raccordement à partir d’ISAKA en Tanzanie jusqu’au Burundi

 

§        Participation au projet ferroviaire-maritime pour assurer la liaison Afrique Australe-Afrique de l’Est via le Lac Tanganyika et le port de Bujumbura

 

 

3)     Réseaux aériens

 

§        Amélioration du trafic aérien

 

§        Réhabilitation des infrastructures aéroportuaires

 

§        Agrandissement de l’aéroport de Bujumbura en vue de son adaptation aux standards internationaux des aéroports modernes.

 

§        Construction d’un deuxième aéroport international

 

§        Réhabilitation et construction des pistes dans les grandes villes pour les vols intérieurs

 

§        Création des nouvelles lignes internationales

 

§        Création d’une école d’aéronautique

 

§        Réhabilitation de la  compagnie Air Burundi

 

4)     Réseau maritime

 

§        Développement du commerce maritime au Burundi

 

§        Stabiliser le niveau d’eau du Lac Tanganyika

 

§        Agrandissement du port de Bujumbura en vue de son adaptation aux standards internationaux

 

§        Construction  d’autres ports notamment à Rumonge et Nyanza-Lac

 

§        Promotion de l’investissement dans le transport maritime

 

§        Réglementation conforme aux normes de navigation

 

5)     Téléphonie

 

§        Désenclavement numérique

 

§        Réhabilitation des infrastructures classique existantes

 

§        Exploration des meilleurs systèmes de télécommunication (satellitaires, fibres optiques, réseaux mobiles etc…) qui permettent la transmission des communications et des données de manière optimale

 

§        Création d’une école de télécommunication

 

6)     Poste

 

§        Distribution du courrier et transport des colis sur toute l’étendue du territoire et vers l’extérieur

 

§        Extension des bureaux de postes dans toutes les communes du pays

 

§        Formation des agents des postes (éthique et déontologie)

 

§        Création du métier des facteurs pour que le courrier soit délivré dans des boites à lettres à domicile

 

§        Création d’une école des postes et de certains services bancaires au sein des postes

 

§        Diversification des produits en rapport avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication : electronic banking, electronic business

 

§        Distribution des factures d’eau et d’électricité, de l’ONATEL et des diverses taxes et autres courriers

 

§        Création d’une  Banque postale

 

§        Automatisation du tri

 

7)     Information et Communication

 

§        Promotion de la valeur des produits

 

§        Large diffusion de l’information pour l’éducation dans divers domaines

 

§        Renforcement des compétences en matière de communication

 

§        Promotion de l’utilisation de l’outil informatique,  de l’Internet, de l’intranet et des technologies de l’information dans tous les secteurs de la vie nationale

 

§        Education  du public sur les effets bénéfiques de la publicité dans le monde des affaires économiques et soutien des actions publicitaires dans le domaine social

 

§        Mise en place des radios rurales pour diffuser les programmes et les particularités régionales

 

§        Soutien de la promotion de la presse écrite  avec une attention particulière aux journaux en Kirundi

 

§        Diversification des chaînes de télévision

 

§        Promotion des Radios et Télévisions communautaires pour permettre l’accès d’un large public aux émissions télévisées

 

§        Equipement des entités communautaires en matériel de diffusion des programmes ciblés  (écran géant, vidéo etc..)

 

§        Formation spécialisée pour divers métiers en communication (journalisme, marketing, publicité..)

 

§        Création d’un Institut de communication

 

Chapitre 6. HABITAT, CADRE DE VIE, ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT   DU TERRITOIRE

 

6.1. Situation actuelle

 

Les efforts soutenus du Gouvernement et de l'ensemble de la population en faveur du programme d'amélioration de l'habitat lancé en 1974 avait permis  d'atteindre un taux de 45,35 % de maisons améliorées en 1992. Le taux de croissance dans le secteur de l'habitat  était de 3, 3% par an. L’objectif principal poursuivi était d'atteindre l'objectif d'habitat décent pour tous  en l'an 2000.

 

La crise a occasionné des destructions considérables : 120.000 maisons ont été détruites et 272 sites ont été sinistrés. Près d'un demi-million de personnes ont été déplacées et vivent actuellement sous des tentes, dans des abris de fortune ou dans des camps de déplacés. Près de 300.000 personnes ont fui le Burundi  et se sont réfugiés dans les pays voisins, notamment en Tanzanie, dans des conditions similaires.

 

En plus des besoins existants dans le pays, le retour progressif de la paix va entraîner des besoins importants dans le domaine de l’habitat, liés au retour dans leurs propriétés des déplacés intérieurs et au rapatriement des réfugiés extérieurs.

 

 

Pour ce qui est de  l’habitat urbain, il a  été mis à rude épreuve avec la crise de 1993. Les destructions ont surtout affecté les populations pauvres. Ainsi,  en mairie de Bujumbura, les quartiers de Musaga, Kamenge, Gasenyi, Nyakabiga, Cibitoke, Bwiza ont été profondément affectés par les hostilités. Les destructions et les pillages qui se sont ajoutés au déficit chronique de logements et l'afflux de populations des campagnes ont créé une masse importante des sans abris en milieu urbain.

 

Il faut en outre préciser que la faiblesse des activités économiques et le manque d’opportunités d’emplois non agricole pour occuper les populations sinistrées qui ont fui vers les centres urbains en quête de plus de sécurité et d’emplois handicape fortement le développement du secteur.

 

Il faut également souligner que l’armature urbaine est très déséquilibrée avec près de 75% de la population urbaine concentrée à Bujumbura la capitale, qui réunit mieux les fonctions d’une véritable ville. Par ailleurs, la plupart des centres urbains secondaires sont encore caractérisés par quelques activités administratives, artisanales et où l’agriculture occupe encore une place importante.

 

Le problème de l'habitat urbain ne se limite pas seulement à la construction et reconstruction de logements. L'afflux de populations  lié à la crise pose des problèmes sérieux qui relèvent de l'urbanisme c'est -à dire des problèmes d'accessibilité, d'assainissement et de viabilisation. C'est le cas en particulier pour les quartiers périphériques de Buterere, Mutakura et Bukirasazi qui n'ont pas été détruits mais qui ont connu un afflux de populations sans précédent dû à leur situation périphérique. C'est aussi le cas pour les quartiers du sud de la ville tels que Nyabaranda et Kibenga (ouest).

 

D'autres questions d'urbanisme liées avec l’environnement de la ville, donc importantes pour l'habitat urbain, doivent être prises en considération. Il s'agit notamment des aménagements des ravins et rivières qui traversent la ville de Bujumbura et autres ouvrages nécessaires pour protéger les infrastructures publiques et privées, de la protection des berges de la Ntahangwa. C’est aussi le cas pour la voirie et l’assainissement de Buyenzi, de Nyamugari et Magarama à Gitega ainsi que des quartiers spontanés de Kayanza. Finalement, des appuis pour améliorer les techniques de construction et pour le renforcement institutionnels aux administrations centrales apparaissent indispensables.

 

Pour ce qui a trait à l’environnement,  depuis plusieurs décennies, la dégradation des ressources naturelles est une réalité au Burundi : la taille des exploitations s’amenuisant d’année en année, les champs s'étendent de plus en plus sur des espaces jadis réservés aux pâturages, et entament les réserves naturelles ; les terres marginales sont exploitées, et les jachères disparaissent. L’érosion hydrique épuise les sols et les écosystèmes naturels sont menacés d’extinction emportant avec eux la richesse en biodiversité.

 

Les principales caractéristiques du contexte environnemental burundais et les causes de sa dégradation sont les suivants :

·        L’existence d’un écosystème fragile caractérisé par un relief accidenté et rongé par une érosion pluviale;

·        Une démographie galopante exerçant une forte pression sur les ressources naturelles ; 

·        Une surexploitation des terres qui entraîne une baisse de la productivité du secteur agricole ;

·         Une forte déforestation et une accélération de la dégradation des ressources naturelles et de l’environnement.

.

Les écosystèmes naturels sont menacés suite à l’exploitation anarchique par la  population, aux feux de brousse, au manque de moyens pour en assurer la surveillance et pour informer les habitants alentours sur l’importance de leur préservation. La crise que connaît le pays depuis 1993 est donc venue empirer une situation déjà précaire.

 

 

6.2. Objectifs et stratégies

 

Le principal objectif dans le sous-secteur de l'habitat rural est d’offrir des conditions favorables à la reconstruction et la réinstallation des populations sinistrées (déplacées et réfugiées). La grande priorité consistera donc à poursuivre la politique de rapatriement et l'assistance aux sinistrés pour la reconstruction des maisons.

 

Sur le plan stratégique, le gouvernement entend, avec l'aide internationale, prendre les mesures d'accompagnement et d'organisation indispensables pour assurer les meilleures conditions possibles pour la réinsertion socio-professionnelle des déplacés et rapatriés, et de faire appel à l'auto-construction dans les opérations de reconstruction en fournissant un encadrement technique aux villageois ainsi que des matériaux de construction sélectionnés (tôles, ciment, clous, etc….).

 

Les objectifs poursuivis dans  le domaine de l’habitat urbain peuvent être résumés dans les deux points suivants :

 

(i) Promouvoir un développement urbain accéléré, équilibré et maîtrisé ;

(ii) Assurer un logement décent pour toutes les couches de la population ;

 

 

Les stratégies consistent à initier en priorité les constructions et réhabilitation d'habitat détruit ou endommagé dans les quartiers pauvres, la protection de la ville de Bujumbura, le développement des centres urbains secondaires, ainsi que les travaux d'urbanisme (voirie, assainissement, protection) affectant directement l'habitat social. Elles consistent aussi à financer la mise en place d’un dispositif opérationnel de type AGETIP pour la réalisation des travaux.

 

Quant aux ressources naturelles et l’environnement, l’objectif poursuivi en matière de ressources naturelles et d’environnement est de réparer les dégâts provoqués par la crise, et de continuer les actions engagées en faveur de la gestion rationnelle de l’espace géographique national et des ressources naturelles dans l’optique d’un développement durable.

 

 

6.3. Axes d'intervention et actions

 

1)     Milieu rural

 

§        Mise en place des mécanismes facilitant l’accès aux infrastructures communautaires

 

§        Elaboration d’un plan global d’aménagement du territoire montrant une catégorisation des différents zonages  dans le but d’inciter la population à s’installer dans des endroits où les conditions de vie sont favorables

 

a)    le long des routes

b)    Autour des centres de négoces, des centres administratifs etc..

 

§        Construction des infrastructures et création  des conditions qui permettent de mieux vivre :

   

-         adduction d’eau

-         électrification des centres, des axes routiers et des pistes rurales

-         liaisons téléphoniques

-         télévisions communautaires

-         construction des centres de santé et d’écoles

-         construction des marchés

 

§        Promotion de l’habitat décent pour tous

 

§        Etablir des normes de construction des habitations

 

§        Promotion des matériaux locaux de construction

 

§        Contrôle des prix des matériaux de construction

 

 

2)     Milieu urbain

 

§        Elaboration et mise en oeuvre d’une politique nationale de logement

 

§        Elaboration et mise en oeuvre d’un plan d’urbanisation selon les normes actuelles

 

§        Etablissement d’un plan d’implantation des câbles électriques, câbles de communication et des tuyaux d’alimentation  en eau.

 

§        Séparation des zones résidentielles des quartiers  administratifs ou industriels ainsi que des zones agricoles

 

§        Régulation du loyer suivant le type d’habitat, le quartier habité etc.…

 

§        Promotion du crédit logement aux fonctionnaires moyens

 

§        Promotion des matériaux locaux de construction

 

§        Gestion rationnelle de l’espace et sauvegarde des terres fertiles

 

§        Construction en hauteur particulièrement dans les quartiers populaires

 

§        Révision des plans d’extension de la ville

 

§        Opération ville propre

 

§        Elaboration d’un plan urbain de connections des conduites d’eaux usées et déchets des ménages sur les systèmes d’épuration

 

§        Démolition des infrastructures érigées anarchiquement

 

§        Réhabilitation du service de ramassage des immondices

 

§        Construction des latrines publiques

 

§        Remise en état et bonne gestion des places publiques

 

§        Gestion du patrimoine immobilier de l’état

 

§        Implantation urbaine des marchés modernes

 

§        Etablissement des normes anti-pollution pour les usines

 

§        Facilitation de l’accès à l’eau potable et à l’énergie

 

§        Evaluation du patrimoine immobilier de l’état

 

§        Réhabilitation des conduites d’eau vers les ménages et des systèmes de pompage

 

§        Réhabilitation d’implantation de l’éclairage public

 

§        Education a la gestion rationnelle de l’eau et de l’électricité publique

 

§        Réglementation de l’implantation et contrôle du fonctionnement des boites de nuit et autres sources de nuisance

 

§        Elaborer un code d’urbanisme

 

 

3)     Protection de l’environnement

 

§        Protection du patrimoine naturel (faune et flore)

 

§        Etablissement d’un programme d’éducation de la population en matière de la sauvegarde du patrimoine naturel

 

§        Inventaires et protection  des espèces rares, surtout endémiques

 

§        Lutte contre la déforestation

 

§        Réglementation sur l’abattage des arbres quel que soit leur utilisation

 

§        Mise en place des mesures prohibitives de la pratique actuellement généralisée des feux de brousse

 

§        Reboisement des espaces dénudées

 

§        Gestion des cours d’eau

 

§        Aménagement et protection des lits des rivières

 

§        Lutte contre la pollution

 

§        Epuration des eaux usées des villes

 

§        Entretien des infrastructures d’évacuation des eaux et des déchets

 

§        Investissement dans l’assainissement des villes

 

§        Réhabilitation des espaces dégradés par des extractions diverses (carrières, briqueterie, chaux, etc…)

 

§        Renforcement des compétences et capacités en matière de protection de l’environnement

 

§        Formation spécialisée pour les cadres et les agents affectés dans le domaine de protection de l’environnement

 

§        Gestion conservatoire des eaux et des sols

 

§        Aménagement des infrastructures de retenu des eaux pluviales pour augmenter l’infiltration

 

§        Gestion des bassins versants

 

§        Délimitation, protection et aménagement des  sites d’intérêts communautaires

 

§        Révision du code de l’environnement en vue de son adaptation.

 

4)     Aménagement du territoire, Tourisme et Hôtellerie

 

§        Embellissement des villes

§        Plantation des arbres publics le long des axes routiers et des arbres privés dans des jardins

 

§        Encouragement des investissements privés dans les activités touristiques (construction d’hôtels décents et de restaurants, transports des touristes, organisation d’activités attractives)

 

§        Diversification  des activités attractives

 

§        Révision du code foncier

 

§        Protection et sauvegarde des espaces verts et éducation de la population par les média visuelles au respect des espaces verts

§        Protection et sauvegardes des espèces

 

§        Réhabilitation et réaménagement des sites historiques et touristiques naturels (cas de Mpotsa, Nkoma, Gishora, Chute de Karera, Pierre Livingstone, Source du Nil, Pyramide, eaux thermales, musées)

 

§        Formation d’un personnel apte au métier d’hôtellerie

 

§        Formation des agents d’hôtellerie et des guides touristiques

 

§        Promotion du tourisme et hôtellerie

 

§        Intégration des aspects culturels et artistiques dans la promotion du tourisme en veillant aux spécificités régionales

 

§        Placement des symboles nationaux à l’entrée et à la sortie de chaque ville du pays

 

Chapitre 7. ENERGIE, EAU ET MINES

 

   7.1. Situation actuelle.

 

Le secteur énergétique du Burundi est dominé par les sources traditionnelles d’énergie comme le bois  et le charbon de bois (plus de 95 % du bilan énergétique) dont la consommation dépasse de loin la norme de production annuelle soutenable, pour la reconstitution  du couvert  forestier. Quant aux autres formes d’énergie, les produits pétroliers (2.5%) prédominent dans la consommation, suivi de l’électricité d’origine hydro électrique laquelle énergie ne représente que 0.6% du bilan énergétique.

 

 Le potentiel hydraulique est de 1700 MW de puissance théorique dont seulement 32 MW sont exploités.

 

Bien que le pays recèle un potentiel hydroélectrique important et malgré de lourds investissements publics consentis dans ce sous secteur, le taux d’électrification du pays (nombre de ménages électrifiés par rapport au nombre total de ménages dans le pays) reste très faible (1.8%).

 

Pour couvrir ses besoins en électricité, le Burundi importe l’énergie à partir de la centrale hydroélectrique de la RUZIZI I / SNEL et la centrale communautaire de la RUZIZI II / SINELAC respectivement pour environ 4 et 8.3 MW disponibles à cet effet. Il existe  27 centrales hydroélectriques et leur puissance installée de 31.9 MW.

 

La REGIDESO exploite 9 centrales hydroélectriques et leur puissance installée totalise 30.9 MW,  soit plus de 96% de l’ensemble. Deux de ces centrales (RWEGURA avec 18MW et MUGERE avec 8 MW) représentent 82% de la capacité totale. La REGIDESO dessert principalement les centres urbains et le secteur industriel.

 

L’utilisation de la centrale thermique est cependant très marginale au Burundi. Bien plus, une centrale thermique de la REGIDESO d’une puissance de 5.5 MW disponible n’est pas exploitée suite aux coûts exorbitants du carburant.

 

La DGHER exploite de son côté cinq centrales pour un total de 0.3 MW et les producteurs privés possèdent 10 centrales pour une puissance installée de 0.7 MW. Elle est au service des collectivités rurales

 

Actuellement, la production d’électricité au niveau national a baissé suite à la faible pluviosité observée sur l’année 2004, au manque de pièces de rechanges et à la vétusté  des équipements des CHE.

 

Le secteur connaît aujourd’hui un déficit en énergie de 7 MW dont la conséquence est l’exploitation des réseaux par opération des délestages. La conséquence de cette situation est un ralentissement de l’activité économique.

 

Avec la sortie de la crise, le redémarrage de l’activité économique devrait être une réalité, mais elle ne sera possible sans énergie. Si rien n’est fait dans les meilleurs délais, le déficit de 10 MW prévu en 2006 ne fera qu’aggraver la situation. Le Gouvernement du Burundi doit mobiliser des fonds pour construire une nouvelle centrale.

 

Pour ce qui est de l’eau,  la production et la distribution de l'eau potable en milieu urbain sont assurées par la REGIDESO dans les centres urbains (Bujumbura, Gitega et 24 autres centres). Le taux de déserte en eau potable avant la crise était de 93%. 

 

Pendant la crise on a assisté à la destruction massive des ouvrages et des équipements de captage et d'alimentation d'eau dans les villes de Bujumbura ainsi que dans les centres de Rumonge, Nyanza-Lac, Cibitoke, Bubanza,  Kayanza, Mutaho et dans la plaine de l'Imbo . Ces destructions ont entraîné des pertes importantes  d'approvisionnement en eau. A Bujumbura 2000 raccordements ont été détruits dans les quartiers du nord et du sud. Plus de 80% des compteurs installés ont été détruits, les conduites en PVC ont été éventrées ou pillées. On estime à 5km la longueur des conduites à remplacer à Bujumbura.

 

Les sources gravitaires de Misumba, Gatunguru et Buhonga ont fait l'objet d'actes de vandalisme et ont été mises hors service. Dans les centres de l'intérieur 25 km de conduites ont été endommagées. Dans la plaine de l'Imbo,  les aménagements des sources de Rugi ont été détruits ainsi que les conduites de Gihanga, Muzinda et Mpanda. De très nombreux sabotages ont causé dans de multiples endroits des arrêts totaux ou partiels de la production et de la distribution.

 

La réduction de la mobilité du personnel dans les régions a entraîné l'irrégularité des approvisionnements en matériels de raccordement et d'exploitation.

 

D’autre part, la crise a entraîné le retrait des bailleurs de fonds et l'arrêt de certains projets  en cours de préparation à savoir: l'AEP de Gitega phase III,  AEP pour 6 Centres (Cibitoke, Rugombo, Muramvya, Bubanza, Kayanza, Bururi et Makamba), AEP dans 5 centres ruraux (Ruyigi, Cankuzo, Karuzi, Buhiga et Mabanda) ainsi que les projets pour deux quartiers périphériques de Bujumbura (Sororezo et Mubone) ont été suspendus.

 

Actuellement les centres urbains de Muramvya, Kayanza, Bururi, Bubanza, Cibitoke, Gitega, Muyinga, Kirundo,  Cankuzo  et certains quartiers de Bujumbura accusent un déficit remarquable en eau potable.

 

Les impacts des difficultés d'approvisionnement en eau potable nées de la crise sur la santé des populations n'ont  pas été évalués. Il est toutefois certain qu'ils sont considérables comme en témoignent les indicateurs d'évolution des maladies "hydriques".

 

S’agissant du secteur des mines, il représente une importante opportunité d'accroissement et de diversification des ressources pour le Burundi. Il existe notamment des gîtes d'or, de cassitérites et de terres rares, des gisements de vanadium, de phosphates-carbonatés et de Nickel.

 

Cependant, le potentiel dont dispose le Burundi dans ce secteur reste en grande partie inconnue et suite de la crise, les activités de recherche et d'étude de gisement ont été arrêtées. Plusieurs chantiers d’exploitation semi-industrielle ont été pillés et endommagés, et l'exploitation artisanale de l'or et de la cassitérite a été fortement concurrencée par des exploitations clandestines.

 

En plus de ces problèmes liés à la crise, le secteur de la géologie et des mines souffre du manque de ressources financières pour son développement.

 

 

7. 2. Objectifs et stratégies

     

 Dans le domaine énergétique, l’objectif principal du secteur énergie est de faciliter l’accès du plus grand nombre de la population aux sources d’énergie moderne, de fournir de l’énergie en quantité et en qualité suffisantes pour les activités artisanales, industrielles et minières et de satisfaire les besoins domestiques essentiels en énergie tout en veillant à la sauvegarde de l’environnement

 

 Pour ce qui est de l’eau, les objectifs immédiats à atteindre pour améliorer l’accès à l’eau potable en milieu urbain sont les suivants : i) la reconstruction et/ou la réhabilitation de toutes les infrastructures détruites ; ii) le renforcement de plusieurs systèmes AEP existants pour faire face à des besoins  locaux en forte croissance, notamment en raison des mouvements de population ; iii)la maîtrise et la réduction des causes des pertes d'eau qui sont un des facteurs des pertes commerciales de la Régie de distribution d’eau (REGIDESO) et iv)la poursuite du remplacement ou de la réhabilitation des installations amorties et vétustes.

 

En milieu rural,   l’objectif en ce qui concerne l'eau potable est  d'assurer une desserte en eau potable à une distance de moins de 500 m pour toute la population, de garantir l'entretien et la pérennisation des ouvrages hydrauliques par une auto-prise en charge à travers des organisations bénéficiaires, et la mise en place des structures d'encadrement et  de gestion telle que la redynamisation des régies communales de l'eau à travers toutes les communes du pays.

 

Pour ce qui est du secteur minier, le Gouvernement a pour objectif pour le moyen terme d'augmenter significativement les recettes minières, tout en veillant à la protection de l'environnement.

 

Pour ce faire, la stratégie adoptée est  la création des conditions nécessaires à la reprise des projets suspendus notamment la relance de l’investissement privé et l’exploitation du nickel, ainsi que le renforcement des capacités de la Direction Générale de la Géologie et des Mines (rééquipement, promotion de programme de recherche dans des créneaux porteurs, etc 

     

 

7. 3. Axes d'intervention et actions

 

1)     Energies hydroélectriques

 

§        Capitalisation des réserves naturelles d’eau et augmentation de la production d’énergie

 

§        Préserver la richesse en eau et constituer des réserves en cas de pénurie

 

§        Construction des centrales et des micro-centrales hydroélectriques

 

§        Exploiter l’énergie hydraulique sous toutes ses formes

 

2)     Autres sources d’énergie

 

§        Promotion de l’utilisation de l’énergie solaire (plaques solaire)

 

§        Promotion de la technologie du Bio gaz

 

§        Promotion de l’Energie éolienne

 

§        Promotion de l’utilisation du gaz naturel

 

3)     Les mines

 

§        Exploitation optimale des ressources minières

 

§        Elaboration d’un plan d’exploitation (plan de commercialisation, infrastructure et d’un nouveau code minier)

 

§        Organisation systématique des exploitants miniers (associations professionnelles)

 

§        Recherche visant à faire l’état des lieux sur la nature, la qualité et la quantité des ressources minières du sol Burundais

 

§        Intéresser les pays riverains du Lac Tanganyika sur l’exploitation commune du sous-sol du Lac en hydrocarbure

 

Chapitre 8. SANTE ET EDUCATION

  

8.1. Situation actuelle.

 

La crise de 1993 a  frappé durement le système de santé. Ses effets directs ont été principalement la destruction d'infrastructures de santé, le décès et le départ en exil d'une partie du personnel médical et paramédical, la concentration du personnel restant dans les zones sécurisées, le départ de l'assistance technique étrangère, la pénurie des médicaments, l'augmentation de leurs prix à la suite de la dépréciation de la monnaie burundaise  et le gel de l'aide extérieure qui finançait une bonne partie des services de santé.

 

Le déplacement des personnes a entraîné une détérioration des conditions de vie et d'hygiène et un appauvrissement grave des populations qui ont entraîné la réapparition d'épidémies que l'on considérait comme éradiqués ou sporadiques (choléra, dysenterie bacillaire, typhus, méningite).

 

Le gel de l'aide extérieure qui représentait environ 90% des ressources d'investissement a provoqué l’arrêt de la plupart des programmes de santé.

 

La conséquence de tous ces problèmes est que les indicateurs de santé se sont fortement détériorés: C’est ainsi que, le taux de couverture vaccinale des enfants de moins de 5 ans a chuté de 80% en 1992 à 55% en 1997, et l'on a également observé la recrudescence des principales endémo-épidémies, notamment le paludisme, les maladies diarrhéiques et respiratoires ainsi que l'expansion sans précédent du VIH/SIDA.

 

Aujourd’hui, malgré les efforts de redressement entrepris au cour des dernières années, le taux de mortalité infantile reste assez élevé et est estimé à 165 pour mille pour les enfants de moins de cinq ans ; le taux de mortalité maternelle est estimé à un peu plus de 800 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes. L’espérance de vie à la naissance tourne autour de 39 ans (avec SIDA). Le système de santé accuse toujours de graves problèmes de fonctionnement

 

Pour ce qui est de l’éducation, jusqu'en 1992, les indicateurs de l'éducation évoluaient positivement et l'objectif de scolarisation universelle était programmé à l'horizon 2010. Le taux brut de scolarisation avait atteint 69% en 1992 et était en constante progression.

 

Ces progrès ont été possibles grâce à la construction des écoles primaires, à la formation des enseignants, à l'instauration de la double vacation des maîtres et des locaux et à la disponibilité du matériel didactique et des supports pédagogiques. Cependant le système de l’éducation accusait un fort disfonctionnement.

 

La crise socio-politique déclenchée en 1993 a provoqué une forte baisse du taux brut de scolarisation (de 69% en 1992 à 45 % en 1997), la destruction des infrastructures scolaires, le pillage et la destruction du matériel scolaire et des équipements,  le décès d'une partie du  personnel enseignant et la concentration d’une partie dans des zones les plus sécurisées.

 

La crise a également frappé les ressources financières des parents et des collectivités locales. La paupérisation de bon nombre de ménages est à l'origine de nombreux abandons scolaires, et du non-accès des enfants en âge scolaire, particulièrement les filles, les enfants indigents ou défavorisés.

 

L'enseignement secondaire général et pédagogique est quant à lui caractérisé par la faible capacité d'accueil de ses infrastructures, le manque d'enseignants, l'absence des supports pédagogiques, l'insuffisance de l'encadrement pédagogique et administratif, qui sont à l'origine du faible rendement pédagogique. La création des collèges communaux a permis d'augmenter sensiblement l'accès à l'enseignement secondaire mais leur développement incontrôlé a accentué les dysfonctionnements qui marquent le secteur. Le déséquilibre existant entre la formation générale et la formation technique continue à s'aggraver.

 

Quant à l'enseignement supérieur, il a connu un essor remarquable puisque les effectifs des étudiants sont passés de 4000 en 1993 à 12000 actuellement. Ce secteur connaît de multiples problèmes liés au manque de ressources humaines, matérielles, didactiques et financières. Les problèmes d'infrastructures, de programmes et de charges sociales l'affectent également.

 

Même si le taux de scolarisation connaît actuellement une nette amélioration ( soit 70% en 1999), le secteur de l'éducation reste confronté à de sérieux  problèmes.

 

D'une manière générale, le système éducatif national souffre encore des problèmes liés aux facteurs suivants :

-         déficit en personnel enseignant en quantité et en qualité,

-         insuffisance des infrastructures scolaires,

-         disparités géographique et sociales dans la répartition des infrastructures scolaires,

-          faible niveau de développement de l’enseignement technique et professionnel,

-         faible niveau d’encadrement ainsi que des faibles capacités institutionnelles de suivi du secteur, en particulier de l’enseignement privé, l’insuffisance des moyens financiers.

 

Pour ce qui est de la lutte contre le VIH/SIDA, Le VIH/SIDA est un mal économique et social qu’il faut combattre énergiquement. Les données épidémiologiques du VIH/SIDA dans le monde en fin 2003 sont estimées par l’ONU-SIDA à 38 millions de personnes qui vivaient avec le virus, 4,8 millions de nouveaux cas d’infections et 2,9 millions de décès. A l’échelle mondiale, plus de la moitié des personnes infectées par le VIH sont des femmes. En Afrique, une proportion d’environ 60% de femmes sont infectées et la disparité est plus élevée chez les jeunes filles.

 

La situation épidémiologique du VIH/SIDA au Burundi en 2004 est aussi alarmante. Selon ONU-SIDA, le Burundi est classé 16ième parmi les pays très touchés par le fléau dans le monde. On enregistre des taux élevé de séroprévalence dans les zones urbaines et semi-urbaines soit respectivement 9,5% et 10,5%. En milieu rural, ces taux sont relativement faibles atteignant 2,5% tandis que la progression de la pandémie reste à un plus haut niveau.

 

La grande vulnérabilité au VIH/SIDA au Burundi s’observe dans les couches les plus pauvres et particulièrement chez les femmes et les jeunes filles. En effet, la séroprévalence est estimé à 13% chez les femmes contre 5,5% chez l’homme en zone urbaine, 10,5% chez les femmes contre 6,8% chez les hommes en zone semi-urbaine et 2,9% chez les femmes contre 2,1% chez les hommes en zone rurale.

 

Selon ONU-SIDA, on estime à 25 000 le nombre de cas de décès en 2003 tandis que le nombre d’orphelins atteint plus de 200 000.

 

En somme, le VIH/SIDA est une maladie qui affecte toute personne et dont l’impact touche tous les secteurs de la vie économique et sociale du pays et la vie de l’individu.

Le programme multisectoriel de lutte contre le VIH/SIDA a été initié dans le but de réduire l’impact de ce fléau sur la vie des populations. C’est ainsi qu’il a été mis sur pied des structures centrales de coordinations (SEP/CNLS) et des structures décentralisées pour exécuter ce programme : USLS, CPLS, COCOLS, OSC et ONGs.

 

La lutte contre le VIH-SIDA est devenue non seulement une question de santé mais aussi une question de développement. En effet, les effets néfastes de la pandémie du VIH-SIDA touchent tous les secteurs de la socio-économique du pays, d’où le renforcement des capacités des structures engagées dans la lutte contre ce fléau doit être une priorité.

 

8.2. Objectifs et stratégies

 

L'objectif principal du secteur de la santé est d'assurer l’accès universel aux services et soins de santé d’ici l’an 2010 par la promotion de la plus grande couverture sanitaire et l’amélioration de l'état de santé des populations afin de permettre à chaque citoyen de mener une vie digne et saine, socialement et économiquement productive ainsi que l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant.

 

Les objectifs spécifiques qui soutendent cet objectif sont les suivants :

 

Ø     L’amélioration de l’accès aux services de santé ;

Ø     La réduction du taux de morbidité et de mortalité liés aux endémo-épidémies ;

Ø     La réduction de la mortalité infanto-néonatale et juvénile et maternelle ;

Ø     L’augmentation de taux de couverture vaccinale et de contraceptive ;

Ø     L’amélioration de l’accès aux médicaments et de la qualité des soins de santé;

Ø     La lutte contre les maladies transmissibles, carentielles et la malnutrition.

 

 

Pour répondre à ces  besoins, les stratégies suivantes seront adoptées :

 

Ø     Intensification des soins de santé préventifs, curatifs et promotionnels ;

Ø     Amélioration du financement du secteur de la santé notamment par la mise en place des Institutions d’Assurance maladie et l’implication des communautés de base pour contribution;

Ø     Amélioration de l’accessibilité des services de soins de santé de qualité ;

Ø     Renforcement des capacités institutionnelles du Ministère de la Santé Publique ;

Ø     Redynamisation des principaux programmes de santé ;

 

Renforcement des capacités de gestion autonome des Hôpitaux publics et des centres

Après analyse des conséquences de l'épidémie du VIH/SIDA sur le développement économique et social, sur l'individu et sur la société, le gouvernement a élaboré un programme multi-sectoriel de lutte contre le SIDA dont les principaux objectifs sont : a) La prévention de la transmission du VIH/SIDA ; b) l’amélioration du bien être des personnes vivants avec le VIH/SIDA et c) le renforcement des capacités institutionnelles, de gestion et du suivi du plan d’action.

 

Dans le domaine de l’éducation, les objectifs poursuivis par palier aux défis du secteur de l’éducation sont les suivants :

 

Education préscolaire :

·        Développer l’éducation préscolaire et améliorer sa qualité et augmenter le nombre d’infrastructures de formation.

 

Enseignement primaire :

 

·        Atteindre l’objectif de scolarisation universelle d’ici 2015 en rendant l’enseignement primaire gratuit et améliorer la qualité de l’enseignement. Ceci implique à la fois la réhabilitation et le rééquipement des écoles existantes la construction de nouvelles écoles, la formation des enseignants, l’amélioration et la production de matériel didactique. Meilleur répartition des infrastructures scolaires.

 

Enseignement secondaire général et pédagogique :

·        Augmenter la capacité d’accueil de l’enseignement secondaire et améliorer la qualité de l’enseignement.

·        Réhabilitation et équipement des infrastructures existantes.

·        L’améliorations du curriculae et la promotion du culte du meilleur.

 

Enseignement secondaire technique et professionnel :

·        Etendre le réseau scolaire et l’enseignement technique et professionnel,

·        Développer l’enseignement des métiers,

·        Améliorer la qualité de l’enseignement technique.

 

Enseignement supérieur :

·        Former des cadres qualifiés pour les besoins de développement du pays

 

Pour réussir ces objectifs les stratégies envisagées seront axées sur:

 

-         Le renforcement des capacités du système éducatif par la formation des formateurs et des enseignants de qualité en quantité suffisante,

-         la mise à disposition d’un matériel didactique  et des supports pédagogiques adaptés, en faveur aussi bien des établissements publics que privés et à tous les niveaux de formation,

-         la revalorisation du statut et de la carrière de l’enseignant,

-         Le renforcement de la planification scolaire et l’amélioration de la carte scolaire,

-         L’élaboration d’une politique nationale de formation professionnelle en vue de l’intégration des jeunes déscolarisés,

-         L’actualisation des programmes de formation à l’Université du Burundi et dans l’enseignement technique,

-          La construction, la réhabilitation et l’extension des infrastructures de l'éducation avec priorité dans les régions défavorisées.

-         La création des filières de formation.  Cette stratégie permettra d'adapter la formation aux réalités de la vie sociale et économique du pays et en particulier, à promouvoir l'auto-emploi,

-         La promotion de l'enseignement privé.

-         La mobilisation des financements.

 

8. 3. Axes d'intervention et actions

 

1)     Santé

 

§        Santé pour tous :

Actualisation de la carte sanitaire et définir une carte complète des hôpitaux et centre de santé et d´hygiène pour une implantation rationnelle et une répartition équitable

 

§        Réhabilitation et équipement des hôpitaux  et des centres de santé en matériel moderne et en médicaments. Il faut un budget équilibré d’entretien et de maintenance des infrastructures ainsi réhabilitées.

 

§        Construction d’un hôpital moderne avec laboratoire, des centres de santé et une société d’assurance maladie.

 

§        Mise en place d’une pharmacie dans chaque commune

 

§        Stabilisation et fidélisation du personnel soignant par une rémunération motivante

 

§        Mise en application de la décision de prise en charge gratuite du personnel soignant ainsi que leurs ayants droits

 

§        Formation initiale et continue  d’un personnel médical et paramédical suffisant et qualifié

 

§        Construction des hôpitaux modernes régionaux

 

§        Amélioration de l’accessibilité aux soins de santé et favoriser le système de gestion communautaire

 

§        Renforcement des capacités de gestion autonome des hôpitaux publics

 

§        Respect des normes de santé

 

§        Création  un institut national d’assurance-maladie-maternité

 

§        Révision et contrôle des critères d’agrément de toutes les structures de santé privée existantes et à venir  (école, cabinets, pharmacies, ONG)

 

§        Lutte contre le VIH/SIDA

 

§        Renforcement de la coordination des diverses initiatives de luttes contre le VIH/SIDA

 

§        Promotion d’une politique de recherche scientifique dans le domaine de la santé

 

§        Subvention de l’acquisition des médicaments génériques

 

§        Redynamisation du système de contrôle de la vente, de la qualité et des prix des médicaments importés et fabriqués sur place

 

§        Encouragement de la diversification des sociétés d’assurance maladie

 

 

2)     Médecine préventive

 

§        Promotion de divers programmes de prévention contre la malaria : pulvérisation périodique des produits anti-malaria et autres ; usage des moustiquaires imprégnées, culture de plantes à arôme repoussant les moustiques (citronnelles)

 

§        Animation des campagnes de formation et d’information sur la médecine préventive (hygiène, alimentation ….)

 

§        Redynamisation du fonctionnement des programmes de vaccination pour tous les enfants et femmes enceintes

 

3)     Médecine curative

 

§        Mise à la disposition des hôpitaux et centre de santé un personnel qualifié

 

§        Création d’un Fonds spécial par commune pour les soins médicaux et la fourniture pharmaceutique des indigents

 

§        Subvention en vue d’une réduction des coûts de consultation, de médicaments et frais d’hospitalisation

 

§        Valorisation de la médecine traditionnelle et les compétences locales

 

 

4)     Education de base

 

§        Education préscolaire et scolarisation de base universelle

 

§        Etablir un état des lieux détaillé: avec la situation de la carte scolaire détaillée  et le recensement des enfants en âge de scolarité et des enseignants ; Evaluation du système de double vacation

 

§        Dispenser un enseignement primaire gratuit

 

§        Standardisation des normes avec un maximum 35 enfants par classe

 

§        Promotion des initiatives privées qui investissent dans la garderie et les crèches

 

§        Réviser le programme d’enseignement avec la mise en œuvre d’une réforme intégrant la formation civique, humaine et morale et l’éducation à la prévention contre le VIH/SIDA

 

§        Introduire des cours d’anglais et de swahili à l’enseignement primaire

 

§        Implantation de nouvelles écoles pour améliorer l’accès et réduire les distances parcourues par les écoliers

 

§        Equiper toutes les écoles en manuels et matériels didactiques ;  augmenter les capacités de production de la Régie de Production Pédagogique

 

§        Intensifier la formation initiale des formateurs et organiser des séances régulières de recyclage

 

§        Redéployer des enseignants pour réduire les disparités

 

§        Construction des homes pour enseignants près des écoles

 

§        Renforcer les capacités institutionnelles en planification, gestion, suivi et évaluation ; améliorer les capacités du Bureau de Planification de l’Education et des Bureaux Pédagogiques

 

§        Favoriser les activités périscolaires

 

 

5)     Enseignement secondaire

 

§        Etablir un état des lieux détaillé du système d’enseignement secondaire : ses programmes et ses structures

 

§        Renforcement des sections pédagogiques, scientifiques et Techniques

 

§        Renforcement de la discipline et des valeurs humaines et morales dans l’enseignement valable pour les élèves et les enseignants

 

§        Constructions et réhabilitation d’écoles secondaires en privilégiant la mise en place d’écoles à section pédagogique ou normale et d’écoles techniques 

 

§        La conversion de certaines écoles à section d’enseignement général en écoles techniques

 

§        Implantation ou réhabilitation des Bibliothèques ; Initiation du système de bibliothèque régional

 

§        Alimentation de fonds pour l’achat de matériel didactique et contrôle de sa gestion au niveau de la direction provinciale

 

§        Formation de formateurs et recrutement d’un personnel enseignant suffisant et qualifié

 

§        Construction des homes pour enseignants

 

§        Evaluation des tests ; Réhabilitation et évaluation du système actuel de sélection-filtration des écoliers pour l’accès au secondaire ; Révision du système d’orientation des lauréats du primaire pour minimiser les inégalités fondées sur la qualité des élèves aux Lycées et collèges communaux ; Organisation des tests de niveau qui permettent le classement des écoles : constitution d’écoles de référence

 

§        Renforcer les capacités institutionnelles en planification, gestion et évaluation : renforcer le BEPES et le BEET ; créer une Direction Nationale des Evaluations

 

§        Réglementation et encouragement de la création des écoles privées

 

§        Révision du régime d’internat : définir des critères de priorité à l’accès à l’internat

 

§        Mise en œuvre de l’accès aux technologies de l’information et de la communication dans les écoles pour les enseignants et les élèves

 

§        Redynamisation des activités para-scolaires : Club par disciple, compétitions sportives, troupes théâtrales, etc

 

§        Augmenter la part de l’Education Physique et des Sports dans le calendrier hebdomadaire des enseignements

 

§        Prévention et lutte contre le VIH/SIDA dans le milieu scolaire

 

§        Création et diversification des centres d’apprentissage des métiers

 

§        Renforcement des sections pédagogiques, scientifiques et Techniques

 

 

6)     Enseignement supérieur

 

§        Etablissement de l’état des lieux :, les infrastructures, les laboratoires et leurs équipements, les personnels académiques, scientifiques et techniques, les filières organisées et les populations estudiantines, les capacités des homes dans les campus, etc

 

§        Initier une réforme du système d’enseignement supérieur au Burundi pour l’adapter aux réponses à apporter en matière de développement socio-économique et à la lutte contre la pauvreté

 

§        Orientation des lauréats du secondaire sur base des critères objectifs : Définition des critères d’orientation et redynamisation du fonctionnement de la commission d’orientation

 

§        Orientation d’un grand nombre d’étudiants vers les domaines prioritaires tels que la santé, l’éducation, l’agriculture et les sciences et technologies

 

§        Améliorer la capacité d’accueil des établissements d’enseignement supérieur publics : Infrastructures et équipement

 

§        Harmonisation des critères d’accès aux homes universitaires

 

§        Renforcer les filières de formation des formateurs, celles de formation en sciences et technologie et intensifier la recherche appliquée en tenant compte des besoins et des priorités du pays

 

§        Renforcer l’accès aux Technologies de l’Information et de la Communication pour les étudiants et enseignants, avec une connectivité améliorée

 

§        Renforcement des bibliothèques

 

§        Renforcer les capacités en personnels scientifiques et académiques ; renforcer la formation post-universitaire pour augmenter le personnel enseignant et celui de la recherche

 

§        Création d’autres universités ou instituts publics dans d’autres régions du pays

 

§        Améliorer les capacités institutionnelles en planification, en gestion et évaluations : mise en place de normes et standards des universités et institut d’enseignement supérieur

 

§        Création et appui d’un Centre National de Recherche Scientifique et Technologique

 

§        Promotion de la création des universités privées en diversifiant les domaines

 

7)     Bourses d’Etudes (dans les Etablissements locaux et à l’Etranger)

 

§        Etablissement des critères objectifs pour l’attribution des bourses d’études tant pour les établissements locaux que les établissements étrangers

 

§        Mettre en œuvre et optimisation des critères d’attribution des bourses

 

§        Encouragement de la formation de 3ème cycle sur place

 

8)     Alphabétisation, Formation Professionnelle et Enseignement des métiers

 

§        Créer et réhabiliter des centres de formation professionnelle et d’Enseignement de Métiers (Centre de Formation Professionnelle, Centre de Formation Artisanale, Centre d’Enseignement de Métiers)

 

§        Diversification de filières de formation professionnelle

 

§        Renforcement de la coordination des activités d’alphabétisation, de post-alphabétisation et d’éducation permanente pour répondre à l’objectif du millénaire pour le développement y relatif

 

9)     Cas d’interruption involontaire

 

§        Réintégration dans le système d’enseignement

 

§        Encouragement de la réintégration des écoliers, élèves et étudiants qui avaient abandonné l’enseignement pour des raisons de guerre : cadres civils, rapatriés, anciens combattants, démobilisés etc..

 

§        Formation continue en cours d’emploi avec possibilité d’obtention de diplôme

  

 Chapitre 9. Culture, Jeunesse, Sports et Loisirs

 

9.1. Situation actuelle

 

Au Burundi comme ailleurs, la culture englobe l’ensemble des éléments qui au cours du temps façonnent l’identité d’un peuple ou d’une communauté. Il s’agit des éléments comme la langue, les croyances, les mœurs, les connaissances technologiques, les fondements de l’organisation sociale, le patrimoine oral et physique dont les expressions musicales, folkloriques et artistique, etc.. Sous ses différents aspects, la culture burundaise se révèle très riche et très profonde.

 

Dans un monde de plus en plus mondialisé avec des progrès spectaculaires réalisés dans le domaine de la communication, la rencontre des cultures entraîne des mutations au niveau des cultures, lesquels si elles ne sont pas bien assimilées, peuvent altérer leur originalité, leur identité. La culture burundaise n’est pas à l’abri et est déjà affectée de ces mutations qui concernent principalement la jeunesse citadine.

 

D’où l’importance de la mise en œuvre d’une stratégie nationale pour sauvegarder et promouvoir les valeurs fondamentales (respect de la vie, solidarité, ubuntu, Ubupfasoni, Ubushingantahe) de la culture burundaise notamment au sein de la jeunesse, et de concilier les valeurs traditionnelles burundaises avec les réalités de la société moderne.

 

Pour ce qui est de la jeunesse, les jeunes constituent plus de 60% de la population totale du pays dont 50% ont moins de 20 ans. La grande majorité de ces jeunes sont déscolarisés.

 

    L’enseignement des métiers n’est pas encore suffisamment organisé pour offrir une alternative d’insertion socio-professionnelle des jeunes déscolarisés, car les structures d’accueil restent caractérisées par des faiblesses institutionnelles, fonctionnelles et financières.

 

 Le secteur de l’emploi continue d’être dominé par l’agriculture employant plus de 90% de la population active dont environ 60 % sont des jeunes. Le secteur manufacturier n’emploie que 2% tandis que le secteur tertiaire emploie 4,5% de la population active. Les jeunes, s’ils étaient formés et encadrés, constitueraient un facteur important de croissance économique. C’est pourquoi, il va falloir initier des stratégies dont l’objectif est de susciter des actions concrètes pour la promotion et la réinsertion socio-économique des jeunes.

 

Il faut également souligner que suite à la crise qui perdure depuis 9 ans, les problèmes de la jeunesse se sont amplifiés et même, de nouveaux problèmes sont apparus. En effet, les problèmes de la jeunesse sont le reflet de la société, une société aujourd’hui en crise de valeurs mais aussi en crise économique et sociale.

 

Pour ce qui est sports et des loisirs, la crise qui a frappé le pays n’avait pas permis l’exploitation de tout le potentiel  disponible dans le pays. Certaines fédérations ont été minées par des crises internes qui n’ont pas permis l’organisation des championnats. Sur  le plan international, les quelques succès obtenu lors des rencontres sportives internationales n’ont pas été constants et la relève n’a pas été préparée pour affronter la compétition internationale.

 

 9. 2. Objectifs et stratégies.

 

Dans le domaine de la culture, l’objectif poursuivi est de promouvoir la culture nationale et de mettre la culture au service de la paix, la réconciliation nationale et le développement.

Pour ce faire, il faut déployer les stratégies suivantes :

 

Ø     Remettre à l’honneur les valeurs de la culture nationale basées notamment sur le respect de la vie, le sens de la dignité, l’ubushingantahe et la solidarité,

Ø     Réhabiliter et valoriser le patrimoine culturel physique, particulièrement les musées, les sites et monuments historiques,

Ø     Promouvoir l’épanouissement des artistes burundais tant au niveau de leurs talents qu’au niveau de leurs conditions de travail et de vie.

 

S’agissant de la jeunesse, sports et loisirs, la politique du gouvernement en direction des jeunes vise d’une part à faire de ceux-ci des citoyens responsables, conscients de leur rôle dans le vie du pays, particulièrement des agents de paix et de réconciliation, et d’autre part à promouvoir leur insertion économique.

 

Le programme de réinsertion socioprofessionnelle des jeunes vise à faire participer ces derniers au développement du pays en général et de leur communauté en particulier en assurant l’amélioration de leurs conditions de vie.

 

Un des moyens pour y arriver est de programmer le lancement d’investissements productifs et la réalisation d’un certain nombre d’infrastructures et la mise en place des équipements dans une interface incluant  aussi bien le milieu rural que le milieu urbain et périurbain.  Les emplois ainsi créés et les revenus distribués permettront la relance de l’économie et l’accroissement de la demande solvable pour les produits agricoles.

 

       Dans le domaine des sports et loisirs, il est prévu aussi d’équiper et de reconstruire les infrastructures socio -culturelles et sportives pour leur divertissement notamment par les danses, l’artisanat, l’organisation des manifestations culturelles et sportives, les festivals des jeunes, ainsi que la promotion de l’auto emploi  en créant des associations de production où les jeunes tireront des revenus dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.

 

9.3.  Axes d'intervention et actions

 

1)     Culture

 

§        Préservation et renforcement de ce que la culture burundaise a pu produire de beau et de meilleur

 

§        Promotion de la culture au service de la paix, de la réconciliation nationale et de la reconstruction morale et physique du pays

 

§        Etablissement d’un inventaire tout le patrimoine culturel du Burundi

 

§        Valorisation des manifestations culturelles (collecte et exploitation des proverbes, des contes, des berceuses, des danses traditionnelles).

 

§        Prise en compte des spécificités locales et régionales qui forment la diversité et la richesse de notre culture nationale.

 

§        Protection du métier d’artiste

 

§        Sensibilisation de la population sur le respect des valeurs culturelles.

 

§        Réhabilitation et réaménagement des sites historiques et touristiques naturels (cas de Mpotsa, Nkoma, Gishora, Chutes de Karera,  Pierre Livingstone, Source du Nil, pyramide, eaux thermales, musées, etc). Cela suppose aussi la clarification des légendes, l’histoire des héros ou autres éléments culturels ou religieux liés à ces sites

 

§        Réhabiliter l’Académie rundi (pour la langue et la culture burundaise)

 

§        Intégrer les expressions culturelles et la création artistiques burundaises dans l’identification des provinces et des villes en visant notamment la promotion du tourisme

 

§        Construction des musées modernes

 

§        Construction des centres de lecture et d’animation culturelle dans toutes les communes

 

§        Organisation  périodique des festivités culturelles nationaux

 

§        Participation aux manifestations culturelles et artistiques internationales

 

§        Construction d’un Conservatoire National des Archives et d’une bibliothèque Nationale

 

§        Insertion des activités culturelles dans les systèmes d’éducation

 

§        Echanges culturelles et valorisation des produits locaux : Tambours, danses diverses

 

§        Création d’une Académie de langue et culture burundaise

 

2)     Jeunesse, Sports et  Loisirs

 

§        Elaboration d’une politique nationale des sports

 

§        Elaboration  d’une politique nationale de la jeunesse

 

§        Financement des activités visant l’insertion économique des jeunes par la mise en   place d’un fonds approprié (Fonds d’Insertion des Jeunes : FIJ)

 

§        Exécution des programmes d’envergure visant la sensibilisation et la mobilisation de la    jeunesse sur la prévention et la lutte contre le VIH/SIDA.

§        Constitution d’une banque des données, régulièrement actualisées, sur le secteur de la jeunesse afin d’orienter rationnellement les interventions en faveur des jeunes.

 

§        Promotion de l’entrepreneuriat en faveur des jeunes.

 

§        Promotion et développement des centres de formation aux métiers en faveur des jeunes non scolarisés, déscolarisés et démobilisés en collaboration avec les  ministères   concernés.

 

§        Appui aux initiatives des jeunes visant leur auto-prise en charge.

 

§        Assistance aux organisations des jeunes dans la formation, élaboration et gestion des  micro-projets.

 

§        Promotion de la participation active de la jeunesse à la restauration de la paix, la  réconciliation et la reconstruction du pays.

 

§        Renforcement, en collaboration avec d’autres partenaires, des actions de prévention et   de lutte contre les fléaux qui affectent la jeunesse.

§        Organisation des séminaires– ateliers d’échanges d’expériences entre les

         organisations  de jeunes.

 

§        Construction d’un siège social du Conseil National de la Jeunesse. 

 

§        Appui au Conseil National de la Jeunesse. 

 

§        Formation des jeunes aux métiers en tenant compte des opportunités d’emploi.

 

§        Formation des cadres au leadership dans le secteur de la jeunesse

 

§        Renforcement de l’éducation des jeunes en tenant compte des mœurs

 

§        Promotion de la création d’emplois en faveur des jeunes tant en milieu rural qu’en  milieu urbain.

 

§        Décentralisation à travers le pays des actions et initiatives des jeunes.

 

§        Formation des animateurs- encadreurs des jeunes et promouvoir la création des centres   jeunes.

 

§        Développement et diversification des activités sportives à la base

 

§        Etablissement de l’état des lieux des espaces, infrastructures et équipements sportifs

 

§        Réhabilitation des infrastructures existantes : Aménagement de nouvelles infrastructures et équipements (terrains, stades, pistes, bâtiments, tenues sportives, ballon etc… jusqu'à la colline

 

§        Construction d’au moins cinq stades modernes

 

§        Stimulation des initiatives privées qui investissent dans les activités sportives (confessions religieuses, chef d’entreprises, ONG etc)

 

§        Elargissement des champs de sélection et promotion du professionnalisme sportif

 

§        Organisation périodique des tournois sportifs à tous les niveaux

 

§        Participation  aux manifestions sportives internationales et congrès internationaux

 

§        Aménagement des espaces de détentes et de loisirs (centre d’attraction pour enfants, plages, piscines publiques, salle de cinéma etc..)

 

§        Création et encouragements des écoles de sports

 

 

Chapitre 10.  Famille, Solidarité nationale, emploi et sécurité sociale

 

10.1. Situation actuelle

 

La famille burundaise, considérée comme base du développement, a connu elle aussi des conséquences de la crise. Plusieurs ménages ont connu des séparations  temporaires ou prolongées alors que bon nombre ont perdu des membres lors de cette crise. 

La crise a aussi fait apparaître des phénomènes nouveaux qui ne faisaient pas jusque la partie de la culture burundaise, comme entre autres la mendicité, le viol, la dépravation des mœurs etc…

 

Les répercussions négatives de la crise que traverse notre pays ont jusqu’à ce jour engendré des déséquilibres socio-économiques très prononcés de la Population.  Il est né des catégories sociales des sinistrés et des vulnérables (déplacés intérieurs, rapatriés, réfugiés extérieurs, chômeurs et déscolarisés). Avant la crise, cette population qui vivait dans sa quasi-totalité de l’activité agricole était déjà confrontée aux problèmes structurels que sont l’exiguïté des terres, le manque d’intrants agricoles et la faible monétarisation du monde rural.

 

Avec l’aboutissement du processus de paix, cette population a plus besoin d’une assistance afin qu’elle soit réintégrée  dans leurs biens. Le programme  de réhabilitation des sinistrés doit apporter des réponses concrètes rapides aux problèmes des   populations  sinistrés.

 

Faut-il aussi souligner que la persistance de la crise économique et la paupérisation des populations qui en découle, la pandémie du VIH/SIDA et d’autres fléaux ont fait de nouvelles victimes qui ne cessent d’élargir le cercle des sinistrés. Les enfants abandonnés, les enfants et les femmes chefs de ménages, les enfants de la rue sont autant de victimes qui, chaque jour amplifient le phénomène de l’indigence.

 

Bien que des actions de rapatriement et de réinsertion des réfugiés et des déplacés de guerre soient en cours, on constate qu’il y a encore  beaucoup de démunis et vulnérables qui ne sont pas bien réinsérés et ne peuvent surtout pas accéder à leurs biens meubles et immeubles.  Des infrastructures collectives et équipements économiques et sociaux doivent être mis à leurs dispositions  à titre de mesures d’accompagnement. Il est donc recommandé de procéder rapidement à la réinstallation et à la réinsertion socio-économique des personnes sinistrées ainsi qu’à la réhabilitation des infrastructures détruites afin de permettre à ces derniers de participer activement au développement  de l’économie nationale.

 

 S’agissant de l’emploi, il est caractérisé par un niveau de chômage élevé dans les centres urbains et un sous-emploi important au niveau du milieu rural.

 

Ces phénomènes de chômage et de sans emplois sont étroitement liés à la conjoncture économique et politique actuelle. Avec la crise, les entreprises et les services publics ont fermé ou ont réduit leurs activités avec pour conséquence le renvoi de travailleurs en chômage.

 

La suspension de l’aide au développement a freiné les investissements créateurs de nouveaux emplois. Le contexte de crise a poussé certains opérateurs économiques du secteur structuré à travailler partiellement ou totalement dans l’informel.

 

Dans le secteur public, on a assisté à un gel des recrutements à la suite de la diminution des ressources publiques. Ce qui a augmenté le nombre de jeunes lauréats en quête du premier emploi et une forte pression des sans emploi.

 

10.2. Objectifs et stratégies

 

Pour ce qui est de la famille, l’objectif poursuivi est de sauvegarder à tout prix la cohésion et l’intégrité familiale tout en faisant de la famille une  véritable base de développement économique.  Pour protéger les ménages, il faut donc une révision de la législation en la matière, notamment en termes de l’age de mariage, de droits de succession etc ..

 

En ce qui a trait à la solidarité nationale, il faut un programme de réhabilitation des sinistrés visant la réintégration  dans leurs biens ainsi qu’un accès aux services sociaux. Il s’agira également de construire autour des objectifs de développement  en y intégrant les plus vulnérables.

   La  stratégie d’intervention  s’articulera essentiellement autour de quatre axes prioritaires :

 

§        Assistance humanitaire d’urgence ;

§        Rapatriement volontaire des sinistrés ;

§        Réinstallation des sinistrés ;

§        Réinsertion socio- professionnelle des sinistrés.

 

La stratégie de réinsertion, de  réinstallation, de rapatriement et de réhabilitation des sinistrés s’inscrit  dans le cadre d’un programme global de mise en œuvre à travers :

§        une approche multidisciplinaire  et systémique avec un accent particulier sur la participation communautaire et la promotion du développement  à la base ; 

§        la synergie et la complémentarité entre le présent programme  et les autres programmes de développement transversaux ;

§        la prise des mesures d’accompagnements  par le gouvernement en vue d’éviter les frustrations et prévenir les conflits ;

§        la prise en charge psychologique des personnes sinistrées dans le but d’effacer les stigmates de l’errance et de réduire les traumatismes des sinistrés ;

§        la priorité au rapatriement volontaire, et la réinstallation dans la vie socioprofessionnelle ;

§        l’organisation de la réinsertion dans les communautés d’origine en privilégiant les actions qui bénéficient aussi aux ménages et aux communautés d’accueil ;

§        le dédommagement moral et matériel des sinistrés (restitution des terres et biens, allocations de nouvelles terres pour ceux qui ne peuvent pas retourner dans leur localité d’origine) ;

§        l’encouragement des enfants des  rapatriés et des déplacés à réintégrer les écoles ;

§        l’accès des sinistrés aux services sociaux de base comme l’eau potable, la santé et l’éducation;

§        le financement des activités qui favorisent la future prise en charge et l’auto-développement des sinistrés, en appuyant notamment les activités génératrices de revenus ;

§        la restauration de la confiance mutuelle intercommunautaire ;

§        la recherche de l’emploi pour les sinistrés et rapatriés en donnant priorité à la réintégration dans le cadre professionnel d’origine.

 

10.3.      Axes d’intervention et actions

 

§        Etablissement d’un inventaire des associations qui travaillent dans le domaine de l’assistance des vulnérables

 

§        Coordination des activités de ces associations

 

§        Promotion de la multiplication et la diversité de ces associations

 

§        Créer un fond de solidarité nationale  (payer la scolarité des enfants vulnérables, les assurances maladies, subvenir à leurs besoins élémentaires

 

§        Formation des vulnérables aux métiers suivant leurs capacités pour assurer progressivement leur indépendance

 

§        Encouragement la création des écoles pour handicapés

 

§        Aménagement des centres d’accueil pour handicapés

 

§        Encouragement à la formation et au  recrutement des femmes et filles à l’emploi

 

§        Création d’un Office nationale des pensions et rentes en faveur des fonctionnaires et magistrats

 

§        Mise en place d’une assurance-maladie maternité dans les secteurs informels et non structurés

 

§        Mise en place des mécanismes de protection des enfants en difficulté, des personnes âgées, des personnes handicapées et autres personnes vulnérables

 

§        Consolidation des comités de protection des biens des orphelins et autres enfants vulnérables sur toutes les collines

 

§        Elaboration d’un programme d’assistance aux personnes âgées

 

§        Mise en place des mécanismes des mécanismes et stratégies d’assistance humanitaire

 

§        Mise en place d’un système d’alerte et d’assistances aux victimes des catastrophes naturelles et autres aléas

 

§        Formation des équipes spécialisées d’intervention rapide en cas de catastrophes naturelles ou  autres urgences

 

§        Mise en place d’un fonds de solidarité nationale

 

§         En faveur des personnes victimes des catastrophes naturelles et autres aléas

§        Cohésion et intégrité familiale

 

§        La famille comme base de développement économique

 

§        Formation sociale

 

§        Organisation régulière des séminaires de sensibilisation sur le planning familial (limitation et espacement),

 

§        Encadrement et encouragement des familles à prendre des initiatives en rapport avec la diversification des activités économiques

 

§        Contrôle du respect de l’âge légal de mariage

 

§        Révision des modalités et droits de succession

  

Chapitre 11. INTEGRATION REGIONALE ET RELATIONS INTERNATIONALES

 

10.1. Situation actuelle.

 

 Sur le plan régional, les organisations auquel appartenait le Burundi ont été soit mis en veilleuse ou même ferme leurs activités, soit déplacé dans d’autres pays. C’est le cas notamment de la C.E.P.G.L, de la Banque de la ZEP et de l’O.B.K. De nos jours, le Burundi a sollicité son entrée dans l’EAC et est membre de la COMESA, de la GLIA.

 

Sur le plan international, la coopération bilatérale a souffert des effets de la crise mais l’on note présentement une forte volonté de  reprise de la coopération bilatérale.

Pour ce qui de la coopération multilatérale, la réponse internationale n’ pas été jusqu’ici à la hauteur des promesses exprimées. Toutefois, il y a lieu de signaler que toutes les conditions réclamées par certains bailleurs de fond comme entre autre la démocratisation des institutions n’étaient pas toutes encore réunies.

 

11.2.    Objectifs et Stratégies

 

 Dans le domaine de  l’intégration régionale, le Burundi vise l’objectif d’être un acteur incontournable et consulté sur toutes les questions en rapport avec notre région. Il vise aussi l’objectif d’accroître le commerce régional ainsi que la libre circulation des biens et des personnes en baissant autant que se peut les tarifs douaniers

Pour cela, il devra participer à touts les forums régionaux et chercher à intégrer les organes dirigeants des organisations régionales.

 

Sur le plan international, le Burundi  vise à être considéré comme exemple dans le concert des nations respectant les engagements pris. Il vise aussi une coopération diversifiée et renforcée

Pour cela, le Burundi entend démontrer une bonne collaboration de manière a être un partenaire de choix dans les relations internationales.

 

11.3.      Axes d’interventions et actions

 

1)     Intégration régionale

 

§        Redynamisation de la coopération régionale

 

§        Participation active aux activités des organismes d’intégration régionale (ZEP, CEPGL, COMESA,          GLIA, EAC …)

 

2)     Relations internationales

 

§        Respect des instruments de droit international

 

§        Redynamisation de  la coopération bilatérale

 

§        Réhabilitation de l’image du Burundi dans le concert des Nations

 

§        Suivi de la mise en application et des conventions et traités ratifiés par le Burundi

 

§        Mise en place des mécanismes permettant d’honorer les obligations internationales (paiement des contributions à l’Union Africaine, aux Nations-Unies etc…)

 

§        Négociation de la remise des arriérées des cotisations dans les organisations internationales

 

§        Négociation d’un Fonds fiduciaire avec les pays amis du Burundi

 

§        Redynamisation de la coopération  bilatérale :

 

*        Réouverture des missions diplomatiques fermées pendant la crise et ouverture là où c’est nécessaire

*       Relance des projets de développement  socio-économique (dans le cadre de la collaboration, de la coopération et de l’échange d’expérience)  suspendus à cause de la crise

*       Appui au développement par l’assistance technique et financière étrangère soutenue

 

§        Renforcement de la coopération multilatérale

 

§        Diversification des domaines de coopération internationale avec les ONG et les institutions internationales

 

§        Assurance d’une bonne collaboration, la transparence dans la gestion et le respect des engagements

 

§        Initier une politique de coopération avec la diaspora burundaise