LA PRESIDENTE DU PARLEMENT A TENTE DE RENVERSER LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE AU PROFIT DE RADJABU
Burundi news, le 23 février 2007
Par Gratien Rukindikiza
Le feuilleton politique de la destitution de Radjabu de la présidence du parti CNDD-FDD n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Radjabu a contesté la décision du congrès extraordinaire du parti au pouvoir en justice. Ceux qui croyaient qu’il allait baisser les bras ne connaissent pas l’homme. Après plusieurs tentatives de mobilisation des Présidents des pays de la sous-région, Radjabu ne s’est pas avoué vaincu. Il a compris qu’il disposait d’autres cartes.
Madame Immaculé Nahayo, présidente de l’Assemblée Natioanle au secours de Radjabu
Incroyable mais vrai, la présidente du Parlement burundais a une haine envers Radjabu qui s’est transformée en grande amitié. Celui qui est accusé d’assassinat de son mari, acien ministre de l’intérieur Nyandwi est devenu aujourd’hui son grand complice. La mort de son mari valait-elle moins que la présidence de l’Assemblée ? A-t-elle mis un trait sur un procès ?
Cette honorable dame est en réalité le fer de lance de Radjabu. C’est elle qui a organisé les réunions de soutiens de pro Radjabu chez elle. La lettre adressée au Président de la République a été écrite de chez elle. C’est elle qui a récolté les 35 signatures des parlementaires au profit de Radjabu en utilisant ruse, menaces et corruption. Elle avait réservé la première signature à elle mais n’a pas signé le document pour bien continuer les assauts des troupes de Radjabu contre le commandant Pierre Nkurunziza. Elle a transformé le Parlement en base arrière au profit de Radjabu.
Elle avait un alibi pour le congrès
Le jour du congrès de Ngozi, la présidente de l’Assemblée Nationale a prévu une mission à l’étranger. La mission n’était pas aussi indispensable pour l’empêcher d’aller au congrès extraordinaire de son parti.
En connivence avec l’ancienne vice-présidente Marine Barampama, Madame Immaculé Nahayo avait organisé une remise des cahiers aux écoliers par les députés. Cette remise devait alors les retenir pour qu’ils ne puissent pas aller à Ngozi au congrès. Le stratagème n’a pas marché.
Un véritable putsch constitutionnel organisé par la présidente de l’Assemblée Nationale et Radjabu a failli renverser le Président Nkurunziza
Parmi les scénarii (si on respecte l’origine italienne du mot) que nous avons décrits dernièrement, le renversement du Président par l’Assemblée et le Sénat était envisagé. Radjabu avait privilégié ce scénario. Il a fallu beaucoup d’argent et d’intimidation sans oublier des promesses pour réunir des élus dans le but de renverser le Président de la République. Le commandement du putsch avait installé sa base dans les bureaux de l’Assemblée Nationale et était assuré par la commandante Immaculé Nahayo sous la supervision de Radjabu.
Ne pouvant pas réunir les deux tiers nécessaires, Madame Nahayo voulait engager le combat en force avec des députés en connivence. Le tour était joué pour eux car ils auraient eu les 2/3 des élus présents.
Après le renversement de Pierre Nkurunziza, Radjabu devait alors prendre les reines du pouvoir en comptant sur le soutien indéfectible du Président Congolais et des milieux sud-Africains. Quant au Président Rwandais Kagame, il aurait confié en privé à quelqu’un qu’il ne comprend pas pourquoi le Président Burundais laisse Radjabu circuler librement dans le pays.
A s’imaginer Radjabu devenir Président du Burundi, les Burundais diraient que leur pays est maudit.
Si cette stratégie avait abouti, c’est le dernier scénario envisagé qui entrerait en jeu à savoir la prise du pouvoir par l’Armée pour remettre de l’ordre.
Sauvé in extrémis, le Président de la République devrait prendre au sérieux Radjabu
Si ceux du camp du Président de la République crient victoire, dans le camp de Radjabu, les stratégies s’élaborent et les surprises ne manqueront pas. Et si la justice rendrait illégal le congrès extraordinaire du CNDD-FDD de Ngozi ! Personne ne doit oublier que ce sont des magistrats mis en place par Radjabu pour inculper les innocents faux putschistes. Ca ne sera ni la première, ni la dernière que l’arroseur soit arrosé. Ce n’est pas tous les jours que des stratégies de Radjabu seront déjouées comme celle de l’Assemblée Nationale.
Tant que Radjabu sera en liberté et que l’Assemblée Nationale sera la base du commandement de Radjabu et de sa commandante Immaculé Nahayo, le feuilleton du nouvel an continue.