Burundi news, le 04/06/2010

Qui croit aux « résultats provisoires » du 24/05/2010?

 

NZIBAREGA Bernard

 

Plus d'une semaine après la publication des résultats controversés, pour ne pas dire « truqués » dont on est en droit de se demander  d'où le président de la CENI les a  sortis, la fièvre électorale est loin d'être retombée.  Au contraire, on observe une fébrile nervosité surtout chez ceux qui s'estiment vainqueurs du scrutin du 24/05/2010. Pourtant, à y regarder de très près, les résultats « provisoires » ont, jusqu'à la preuve du contraire, l'air d'un « putsch électoral » orchestré, semble-t-il,  par le trio NDAYICARIYE- NKURUNZIZA-NGENDAKUMANA (le patron du CNDD-FDD). En conséquence, le Burundi, jadis envié comme modèle de démocratie, se retrouve divisé en 2 camps, juste à la veille de son intégration dans la Communauté économique Est-Africaine.

 

Est-ce que les 2 camps rivaux ont raison tous les deux ? Certainement pas! Comparativement avec les scrutins précédents que  le Burundi a connus depuis 1961, c'est la première fois que des résultats sont contestés par autant de partis d'opposition. Ces derniers  ont eu la sagesse d'exprimer leur désaccord dans la dignité et le calme. Leur retenue les honore. Et il serait maladroit et dangereux, de la part de la CENI et du parti présidentiel, d'interpréter cette sagesse comme un signe de faiblesse.

 

Une seule question s'impose aux 2 camps: FAUT-IL QUE LES DEUX CAMPS  ACCEPTENT QUE LE PEUPLE SOUVERAIN  TRANCHE CE DIFFEREND EQUITABLEMENT ? Tout le reste n'est que verbiages inutiles et diversion.  Autrement dit: « Comment être sûr que le verdict des urnes du 24/05/2010 est sincère? » Qui a tort et qui a raison? 

 

Deux solutions s'offrent au peuple, source de tout pouvoir légitime: a) le référendum sous forme de question formulée comme suit: « Acceptez-vous, OUI ou NON les résultats proclamés le 24/05/2010 par la CENI »? ou b) le recours à une médiation neutre et indépendante acceptée par les 2 protagonistes. Dans les deux cas, le dernier mot revient au peuple. En attendant, revenons à la question essentielle de savoir lequel des 2 camps a raison ou tort.

 

Il suffit de vérifier méticuleusement le strict respect du code électoral (même s'il est perfectible), ce que, malheureusement, l'un des deux camps refuse, à tort, de comprendre et faire comprendre à ses militants. C'est ici que la CENI a failli gravement, puisque au lieu d'appliquer rigoureusement le code électoral, elle s'est rangée du côté du pouvoir.  C'est bien elle qui est à l'origine de ce fiasco. Le parti présidentiel n'aurait pas osé tricher si la CENI avait été à la hauteur. Jusqu'aujourd'hui, elle n'a pas encore montré la moindre preuve de la véracité des chiffres avancés. Elle reste sur la défensive dès que les responsables des partis de l'opposition lui demandent de se justifier, au lieu d'admettre ses défaillances.

 

« Le dialogue vaut mieux que la force », dit un slogan publicitaire bien connu des auditeurs de la célèbre radio privée. Pour sauvegarder la démocratie et la paix chèrement acquises après tant de sang versé au Burundi, le parti présidentiel devrait accepter de reconnaître qu'il n'a pas le monopole de la vérité. Qu'il peut être faillible comme tout le monde.

 

Si telle est la volonté du peuple dans sa majorité, une réorganisation plus rigoureuse, plus transparente du scrutin des conseillers communaux, selon les standards électoraux internationaux, devrait réjouir tout le monde. Pourquoi? Parce que chaque formation politique verrait sa vraie force, à condition que le secret du vote soit garanti à 100%, ce qui n'a pas été le cas le 24/05/2010.

 

Rien que le non-respect du secret du vote, fondement essentiel de toute élection démocratique crédible,  tout observateur sérieux devrait exiger de refaire le scrutin! Je m'étonne, d'ailleurs,  que personne ne se soit suffisamment appesanti sur ce point qui n'est pas qu'un simple détail, surtout les observateurs de l'Union Européenne, la synergie des media,  mais pas seulement.

 

En attendant l'heure de vérité (que Monsieur NTAHORWAMIYE, porte-parole de la CENI,  semble balayer du revers de main), la démocratie, la paix et la sécurité sont en danger. La « chasse aux sorcières », qui sévissait déjà avant et pendant la campagne électorale, reprend de plus belle, ici et là dans le pays, des arrestations d'opposants et des  assassinats « suspect »s reprennent,  comme pour « punir les perdants ».  Les apprentis sorciers ont  tort de sous-estimer la réaction des électrices et des électeurs qui pourraient donner à la CENI et au parti présidentiel du fil à retordre, si on n'y prend pas garde.

 

La reprise de tels actes de violence est due, principalement, à la partialité de la CENI qui a fermé les yeux sur tous les crimes du genre,  restés impunis avant et pendant la campagne électorale. Elle a voulu s'aligner sur le pouvoir exécutif qui n'a fait que sacraliser l'impunité pendant tout son mandat. Alors qu'elle était supposée être indépendante et appliquer,  rigoureusement et sans complaisance, le code électoral. Qui a dit que « Qui se ressemble s'assemble »? Les félicitations décernées au président de la CENI, malgré sa complicité avec le pouvoir pour pérenniser l'impunité, constituent une insulte à la démocratie burundaise.

 

Ces crimes odieux sont commis, la plupart du temps, par  des militants du parti présidentiel, alors même que les résultats définitifs n'ont pas encore été proclamés. Un tel comportement est une preuve suffisante que le trio susmentionné a peur. Il a peur de la tricherie qu'il a grossièrement organisée, et il a surtout peur de son ampleur!

 

Des scores staliniens dépassant  90% dès les premières estimations, puis 80%, pour retomber à  64,3% pour un parti dont la réalité de la popularité en 2010 reste à prouver, laissent perplexe tout observateur burundais ou étranger honnête ou sérieux.

 

Comment sortir de cette impasse dans laquelle la CENI vient de nous mettre? Je considère qu'il n'y a pas de problèmes sans solutions, dès lors que l'on veut en trouver au moins une. Nos experts traditionnels en règlement des litiges, les  « Bashingantahe » (des 2 genres évidemment), les vrais, dont l'intégrité est indiscutable doivent être  appelés à la rescousse pour jouer leur rôle irremplaçable.

 

J'ai pensé que 12 institutions (ou groupes) peuvent être sollicitées pour aider à solutionner cette crise d'un genre nouveau. Surtout que, semble-t-il, ceux qui en sont à l'origine n'en avaient pas prévu les conséquences. Le Président NKURUNZIZA, et son entourage,  ne s'attendait probablement pas à se présenter seul aux élections présidentielles!

 

Voyons à présent, quelle contribution chacune des 12 institutions auxquelles je pense  peut apporter pour éviter au Burundi de sombrer encore dans des affrontements fratricides.

 

Je vais énumérer chaque groupe pour le mettre devant ses responsabilités. Le Burundi ne peut pas se permettre  d'accepter le retour en arrière, ni politiquement, ni économiquement. Les tragédies de 1972/1973 étaient une conséquence du putsch de MICOMBERO et SIMBANANIYE en 1966. La tragédie consécutive à la décapitation des institutions démocratiques de 1993 était la conséquence du putsch de l'UPRONA de BUYOYA.

Qui veut suivre les mauvais exemples des putschistes ? Peut-être les « faucons » du régime NKURUNZIZA! Pour les contrer, exigeons sans complaisance, la vérité sur l'identité des commanditaires et des exécutants de cette «  tentative de putsch électoral » enclenchée le jour du 24/05/2010 jusque tard dans la nuit!

 

1.     La Mission d'observation de l'Union européenne a écrit ceci: « La MOE UE (Mission d'Observation Electorale de l'Union Européenne), dans son esprit de transparence, invite la CENI, les CEPI et les CECI à publier urgemment  et avec précision toutes les données et les chiffres concernant le scrutin du 24/05/2010.

La MOE UE invite la CENI à autoriser l'accès à toutes ses infrastructures dans toutes les phases du processus électoral ». Le parti présidentiel a donc tort de croire que les observateurs de l'Union Européenne lui ont déjà reconnu la victoire. Dans la même Déclaration, elle déplore, entre autres, des faiblesses et imprécisions, le manque de préparation des juridictions judiciaires et le vide juridique concernant le contentieux devant les CEPI. Elle a noté une forte présence du parti présidentiel surtout dans les médias publics, tout en saluant le rôle des radios privés qui octroient un temps d'antenne plus équilibré aux différents acteurs politiques. Elle a épinglé l'impréparation de la CENI qui « peut procéder à des contrôles fortuits, selon des procédures qu'elle a déterminées seulement le jour du scrutin ». Elle a souligné que l'utilisation des ressources de l'Etat est contraire aux bonnes pratiques pour les élections en matière de compétition équitable. Elle a constaté, entre autres irrégularités, que après le dépouillement, le procès verbal n'a été ni affiché dans les bureaux de vote, ni remis à chacun des mandataires et aux autorités concernées  comme prescrit. Bref, toute personne honnête qui consulte ce précieux document de la MOE UE comprend que le scrutin du 24/05/2010 doit être refait dans les règles de l'art,  pour couper court à toute contestation. La démocratie a des règles à respecter.

2.      La CENI doit prendre ses responsabilités en reconnaissant ses erreurs. C'est la moindre des choses à faire sous peine de perdre toute crédibilité. Elle a baissé dans l'estime des Burundais et de la communauté internationale. Nous attendons d'elle, avec impatience, les résultats définitifs du scrutin du 24/05/2010, mais surtout l'accès du public à toutes ses infrastructures pour essayer de comprendre et évaluer l'ampleur de ce qu'il faut bien appeler un « désastre électoral » dont même le parti présidentiel ne devrait pas être fier. Bien mal acquis ne profite jamais!

3.      En parlant des observateurs de la COSOME: j'aimerais que Monsieur KAVUMBAGU nous dise ce qu'il pense de la remarque de la MOE UE d'après laquelle, selon une « unité de monitoring des médias établie par la MOE UE, du 9 au 18 mai 2010, la première chaîne de la Radio nationale a accordé 77% du temps de parole au CNDD-FDD, la 2ème lui a consacré 59% et la télévision nationale, 50% »; Selon la même source le temps d'antenne octroyé aux principaux partis, une moyenne de 40% a été attribuée au CNDD-FDD contre 17% à l'UPRONA, 13% au F.N.L. et au MSD,  9% à l'UPD,  5% au FRODEBU et 3% au CNDD. Quand on sait à présent que, le comble des combles, les isoloirs n'étaient pas positionnés de façon à garantir complètement le secret du vote, je doute de la neutralité de Monsieur KAVUMBAGU lorsqu'il nous affirme que globalement le scrutin s'est bien déroulé. Son attitude est d'autant plus déroutante que, d'habitude, il passait pour pour un « mushingantahe ». Et comment justifie-t-il l'absence de procès verbaux aussi bien à l'affichage qu'entre les mains des mandataires des partis politiques? Que pense-t-il du fait que la CENI a affamé ces derniers? Par ailleurs, puisque, semble-t-il, les observateurs de la COSOME étaient présents à tous les moments du scrutin dans 90% des bureaux de vote, qu'en est-il des 10% restants?

4.      La « synergie des média » a joué un rôle majeur dans la diffusion de l'information. Par contre, les journalistes auraient dû insister sur le fait que les isoloirs ne répondaient pas du tout aux critères de « secret du vote »; Car c'est à partir de là que des intimidations, des menaces ont, peut-être, obligé des électeurs à ne pas voter librement. Le fait que chaque bureau de vote n'était pas couvert par au moins 3 ou 4 journalistes en permanence a profité énormément aux fraudeurs. Sinon comment expliquer tant d'irrégularités découvertes après le déroulement du scrutin?

5.      La communauté religieuse: L'Archevêque de Bujumbura a bien nuancé son propos quand il a appris que les partis d'opposition rejetaient en bloc les résultats « provisoires » de la CENI. Il a bien précisé que ces derniers méritaient d'être entendus attentivement avant de porter un jugement définitif sur ces résultats. J'espère que depuis, il a compris, lui aussi, que le parti présidentiel aura du mal à justifier le score que la CENI lui a attribué!

6.     La société civile (hors COSOME): elle n'a pas beaucoup fait médiatiser ses prises de positions, notamment sur les tas d'irrégularités relevées ici et là, surtout en ce qui concerne les isoloirs qui ne garantissent pas le secret du vote. Encore une fois, au risque d'en agacer certains, sans secret du vote, il n' y a pas d'élection démocratique! Donc le scrutin du 24/05/2010 est nul!

7.      Que dire des élus de 2005? Les sénatrices/sénateurs, les député(e)s, les administratrices/administrateurs et conseillères communales/conseillers communaux ont dû être envoûté(e)s, par je ne sais quoi, pour ne pas s'assurer que la CENI devait veiller  à rester rigoureuse et indépendante tout au long du processus. Seuls le F.N.L., le MSD et l'UPD qui n'avaient pas participé au vote de 2005 sont excusables. L'essentiel c'est que cette douloureuse expérience rendra tout le monde plus vigilant lors des prochains scrutins. A quelque chose malheur est bon.

8.      La communauté internationale: saluons d'abord le courage de l'illustre représentante de Human Rights Watch qui vient d'être expulsée par le Gouvernement. C'est une preuve, s'il en fallait une seule, que le gouvernement NKURUNZIZA ne tolère pas la vérité. Mais, hélas pour lui, « Ukuri guca mu ziko ntigusha »= « la vérité est ininflammable ». Le Parti Socialiste français vient d'apporter son soutien au peuple burundais, ce qui met du baume au coeur  de celles et ceux  qui croient encore à la démocratie burundaise. Et je parie qu'elles/ils restent majoritaires au Burundi. Des observateurs sud-africains (570 membres), européens, américains et autres soutiennent notre exigence de transparence sur les résultats publiés par la CENI. Les 13 partis de l'opposition ne sont donc pas seuls, comme tentent de le laisser croire les membres du parti présidentiel et la CENI.

9.      Les anciens chefs d'Etat burundais: A part le Président NDAYIZEYE qui s'est joint aux 4 autres candidats pour retirer son dossier de candidature à l'élection présidentielle, les 3 autres semblent mous pour dénoncer la gravité de la crise provoquée délibérément. Il est vrai que BUYOYA, champion putschiste qui a des choses à se reprocher par rapport à l'assassinat du Président  NDADAYE, n'a pas tellement de conseils à donner en matière de démocratie. Mais nous aurions aimé l'entendre s'exprimer sur cette crise. Quant à BAGAZA, même s'il a jeté le manche avant la cognée, aurait dû soutenir publiquement les partis d'opposition pour montrer qu'il a évolué, depuis qu'il avait accédé au pouvoir par un putsch. La  mollesse est encore plus flagrante chez le Président NTIBANTUNGANYA, compagnon de lutte des Présidents NDADAYE et NTARYAMIRA qui devrait dénoncer énergiquement les velléités putschistes du régime NKURUNZIZA.

10.                       Les partis politiques: la CENI a réussi un coup de maître qui consiste à opposer le parti présidentiel (avec sa CEALT) aux partis contestataires des résultats « provisoires » du scrutin du 24/05/2010. Son rôle aura été négatif, mais doit permettre à chaque formation politique de se déterminer par rapport à la poursuite du processus électoral démocratique, ou à la mort de celui-ci. Nous saluons la détermination du peuple qui, au-delà des partis farouchement opposés aux velléités putschistes du CNDD-FDD et de la CENI actuelle, finira par avoir gain de cause tant qu'il restera uni. Quant à l'UPRONA, il tente de jouer sur les 2 tableaux: celui de l'opposition tout en s'en désolidarisant. Nous avons encore en mémoire, du moins les témoins de la tragédie de 1972, que l'UPRONA porte l'entière responsabilité du génocide anti-HUTU qui a endeuillé des dizaines de milliers de familles (y compris des familles TUTSI). En maintenant sa candidature à l'élection présidentielle, Monsieur SAHINGUVU, candidat de l'UPRONA qui a vécu la tragédie de 1972 prend de gros risques. Rappelons que Monsieur HABIMANA Pasteur, un allié du candidat NKURUNZIZA Pierre,  appelle les HUTU à barrer la route du pouvoir aux TUTSI. Pourtant il est toujours en liberté, protégé par le Président NKURUNZIZA et par la CENI. Les démocrates burundais de toutes sensibilités doivent barrer la route à la dérive ethnocentrique du parti présidentiel.

11.                       Le Gouvernement: Le 1er Vice-Président de l'UPRONA soutient implicitement la « tentative de putsch électoral ». En effet, alors qu'il est en charge de la sécurité, il n'a jamais condamné publiquement les assassinats, arrestations et actes d'intimidation opérés par les milices du parti présidentiel. Il ferait mieux d'adhérer au CNDD-FDD! Certains membres du gouvernement, notamment du FRODEBU sont également condamnables pour leur silence complice. Des ministres du gouvernement NKURUNZIZA n'approuvent pas nécessairement l'aventure chaotique dans laquelle la CENI et la CNDD-FDD sont en train de nous mener, mais ils manquent de courage. Ils/elles aspirent eux/elles aussi à la consolidation de la démocratie burundaise. Les ministres de l'Intérieur, de la sécurité publique et de la défense nationale feraient mieux de ne pas continuer à mettre de l'huile sur le feu dans leurs prises de position par rapport à la crise provoquée par leur gouvernement,  de concert avec la CENI. Le peuple burundais est mûr et il observe tout. Il ne va pas se laisser intimider.

12.  Les Forces de défense et de sécurité: Ces 2 institutions doivent se garder de se mêler de politique. Elles sont supposées neutres et au service du pouvoir légitime. Les récentes déclarations des officiers Germain NIYOYANKANA et de Alain-Guillaume BUNYONI sont inacceptables. Encore une fois, l'armée et la police burundaises (secondées par des milices) ont été les rouleaux compresseurs ou les instruments des tragédies de 1972 et de 1993. L'heure de la cohabitation pacifique entre tous les Burundais sans exclusive a sonné depuis 1993. Il s'agit à présent de neutraliser politiquement quiconque rêve encore de s'imposer au pouvoir sans passer par les urnes. Si le parti présidentiel croit à la démocratie,  il doit accepter de renoncer à sa « victoire contestée et contestable » du 24/05/2010 et se mesurer loyalement, dans la transparence, avec les autres partis politiques. La maladroite « tentative de putsch électoral » restera sans effet, au moment où le Burundi s'ouvre  à ses voisins et au monde pour, enfin, s'atteler à son développement économique et sanitaire.

 

Pour toutes les raisons invoquées ci-haut et pour sauvegarder les intérêts du plus grand nombre de la population burundaise qui aspire à la paix, nous devons protéger notre démocratie. Celle-ci doit se vivre à travers l'organisation périodique d'élections selon les standards internationaux, notamment en utilisant des isoloirs qui garantissent le secret total du vote et le débat contradictoire. Nous avons, à présent, besoin d'une CENI vraiment indépendante et rigoureuse pour nous sortir de l'impasse actuelle.

 

Je fais confiance en la capacité des démocrates burundais à ne pas transiger sur le strict respect des droits de l'homme, dont celui, pour tout peuple, de se choisir librement ses dirigeants selon les standards internationaux. Un pouvoir démocratiquement élu fort a besoin d'une opposition démocratique forte et respectée.

 

Un dernier mot pour récuser les résultats « provisoires » du 24/05/2010: selon une note interne de la MOE UE,  le CNDD-FDD aurait obtenu 4.872.261 voix sur 6.882.352 votants! (un buzz), alors que, officiellement, la CENI avait annoncé 3.552.820 ( nombre total des inscrits), y compris les Burundaises et Burundais vivant à l'étranger. Ces derniers n'ont même pas été autorisés à voter et n'en ont eu aucune raison ou explication. Ils devraient aussi introduire un recours...mais auprès de qui?

 

Tout cela manque de sérieux. La CENI et le CNDD-FDD se moquent vraiment du peuple burundais et du monde. Le peuple leur rendra la monnaie de leur pièce!